Sécurité routière - Vigilance renforcée face à la hausse du nombre de victimes de la route en janvier
Après une année 2006 jugée "historique", le nombre de morts sur les routes passant pour la première fois en dessous de la barre des 5.000, le mois de janvier a été particulièrement meurtrier avec 304 personnes tuées (+ 13,9% par rapport à janvier 2006), confirmant la dégradation déjà enregistrée en décembre. Le nombre d'accidents n'a augmenté que de 3,2% mais leurs conséquences sont plus graves. Pour Cécile Petit, déléguée interministérielle à la sécurité routière, plusieurs facteurs expliquent ces mauvais chiffres : des conditions météo favorables mais qui n'incitent pas à la prudence, une hausse de la circulation consécutive à la diminution du prix des carburants, un relâchement des comportements au moment des fêtes et peut-être dans la perspective d'une amnistie des infractions routières liée à l'élection présidentielle, la remontée des vitesses sur les routes départementales et nationales et la fatigue au volant, responsable de 10% des accidents.
Dans un communiqué, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a annoncé qu'il réunirait vendredi 9 février les membres du gouvernement concernés par la politique de sécurité routière pour "examiner les mesures pour répondre à ce relâchement". En attendant, le ministre des Transports a réuni le 7 février les associations nationales de sécurité routière et a appelé les préfets à en faire de même avec les acteurs concernés dans leurs départements. Il souhaite se rendre dans les quatre départements où la situation apparaît la plus préoccupante - l'Oise, l'Ain, l'Yonne et les Alpes-de-Haute-Provence - "non pour les stigmatiser mais pour tenter de comprendre les difficultés qu'ils rencontrent". Un forum sera organisé en mars pour faire le point sur la situation dans les départements. Dans l'immédiat, des instructions ont été données aux forces de l'ordre pour lancer une campagne de contrôles très stricts pendant les vacances de février. Enfin, Dominique Perben a rappelé son opposition à toute amnistie des infractions routières "dont l'anticipation incite aux infractions qui se traduisent en morts et en blessés".
Anne Lenormand