Sécurité routière - Forte baisse du nombre de victimes de la route en 2006
4.703 personnes ont été tuées sur les routes en 2006, soit 11,6% de moins qu'en 2005, a annoncé ce 10 janvier le ministre des Transports, Dominique Perben. Après les baisses historiques de 2003 et de 1974, il s'agit de la plus forte diminution jamais enregistrée en France. C'est en outre la première fois que le nombre de victimes descend en dessous de la barre des 5.000. Le nombre de blessés, qui s'est élevé à 102.291 en 2006, est pour sa part en recul de 5,4%.
"Depuis 2002, la baisse du nombre de personnes décédées est de 43% et en cinq ans, ce sont plus de 10.000 vies qui auront été épargnées et 100.000 blessés évités", a indiqué le ministre qui a toutefois appelé à la vigilance, au vu des résultats de décembre 2006. En effet, après onze mois consécutifs de baisse, le nombre de personnes tuées est reparti à la hausse, du fait notamment d'une augmentation de la mortalité en milieu urbain, surtout en grande agglomération.
Pour 2007, le ministre a fixé un objectif de baisse au moins égale à celle de 2006, pour passer en dessous des 4.200 personnes tuées, dont moins de 500 morts chez les conducteurs de deux-roues. La sécurité de ces derniers sera d'ailleurs l'une des grandes priorités de l'année, avec la lutte contre les accidents en milieu urbain, la sécurité des déplacements domicile-travail et la réduction des écarts très importants entre départements en termes d'accidentologie. "Nous devons mobiliser tous les acteurs publics et les associations pour mieux comprendre et corriger ces inégalités", a souligné Dominique Perben.
A l'issue de la présentation du bilan 2006 de la sécurité routière, le ministre a par ailleurs vivement critiqué le principe des redevances réclamées à l'Etat par certains conseils généraux - Aude et Pas-de-Calais, notamment - pour les radars posés le long des départementales. Il s'agit selon lui du retour d'un droit d' "octroi", qui "n'est pas acceptable par l'Etat". Il a rappelé que l'argent des radars permettait d'entretenir le système et de le développer, qu'une partie des recettes était versée à l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf) pour des opérations de sécurité routière et que le surplus allait aux communes. "La question peut se poser de savoir si le département ne doit pas être partie prenante à cette redistribution du surplus", a-t-il suggéré, en précisant qu'il n'était "pas fermé à l'idée d'en discuter".
Anne Lenormand