Population - Vieillissement et hausse des naissances : la démographie continue de peser sur les collectivités
L'Insee publie une étude détaillée sur la situation démographique et les mouvements de population en 2005. Si elle n'apporte pas de révélation, celle-ci confirme l'impact des évolutions actuelles sur les collectivités territoriales.
Deux tendances importantes se dégagent des résultats présentés par l'Insee. Tout d'abord, le mouvement de hausse des naissances, sensible depuis 2003, se poursuit. L'année 2005 a ainsi enregistré 807.800 naissances, soit une progression de 0,9% (identique à celle de l'année précédente). Ce chiffre frôle le record de l'an 2000, qui avait connu 808.200 naissances. L'indice conjoncturel de fécondité atteint désormais 1,94 enfant par femme en âge de procréer, contre 1,92 en 2004. Un taux qui place la France au deuxième rang européen après l'Irlande, loin devant la moyenne de l'Union (1,52). L'accroissement naturel de la population française a atteint 269.600 personnes en 2005, auxquelles s'ajoute un solde migratoire estimé à 92.000 personnes. L'Insee évalue par conséquent à 63 millions la population française au 1er janvier 2006, dont 61,2 millions pour la France métropolitaine. Ce dynamisme démographique pèse ou va peser à court terme sur plusieurs postes de dépenses des collectivités : pression sur les modes de garde collectifs (crèches, haltes-garderies...), activité de protection maternelle et infantile, besoins en capacité d'accueil des écoles maternelles... La pression démographique sur les modes de garde de la petite enfance risque d'être d'autant plus sensible qu'elle se combine avec l'amélioration du marché de l'emploi, qui incite à la recherche de solutions de garde pour les enfants.
Le paradoxe de la situation française - du moins au sein de l'Europe - est qu'elle combine un réel dynamisme démographique avec la poursuite du vieillissement. Sous l'effet de la progression de l'espérance de vie ces dernières années, 16,2% des habitants avaient 65 ans ou plus au 1er janvier 2006, contre 15,1% dix ans plus tôt. Pour la deuxième année consécutive, la mortalité enregistrée en 2005 se situe d'ailleurs en deçà du niveau tendanciel. Dans le même temps, la part des jeunes de moins de 20 ans est passée de 26,3% à 25,1%, tandis que celle des 20 à 64 ans n'a pratiquement pas changé. Les effets de ce vieillissement - et la progression de la dépendance qui l'accompagne inévitablement - ne manqueront pas de peser sur les départements, à travers l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et, à compter du 1er janvier 2009, à travers la mesure d'accompagnement social personnalisé (Masp), issue de la loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs.
Jean-Noël Escudié / PCA