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Renouvellement urbain - Vers un tandem Nicolas Grivel / François Pupponi à la tête de l'Anru

La nomination de Nicolas Grivel à la direction générale de l'Anru a été approuvée mercredi 5 novembre par les parlementaires. L'un d'eux, à cette occasion, a annoncé qu'il était pressenti pour être président de l'Agence. Il s'agit de François Pupponi.

Les députés et sénateurs des commissions des affaires économiques des deux chambres ont voté, mercredi 5 novembre, en faveur de la nomination de Nicolas Grivel aux fonctions de directeur général de l'Anru. Les sénateurs ont approuvé à 10 voix pour, 7 contre et 3 absentions. Les députés ont été beaucoup plus enthousiastes avec 31 pour, 1 contre et 13 abstentions.
Au cours de l'audition à l'Assemblée nationale, le député PS du Val-d'Oise François Pupponi a confié être "pressenti pour être président de l'Anru".

Une agence "à la croisée des chemins"

Nicolas Grivel succédera donc à Pierre Sallenave à la tête de l'Agence, comme l'avait proposé le président de la République (voir notre article ci-contre du 23 octobre 2014). Il entend conduire cette action avec "modestie", "ambition" et "enthousiasme", ainsi qu'il l'a assuré aux parlementaires. Modestie, car "personne ne peut prétendre que l'Anru pourra résoudre à elle seule les difficultés des territoires" où elle intervient. Ambition, car "le projet est essentiel pour la cohésion sociale et territoriale". Ses priorités pour l'Agence : "s'adapter à la diversité des territoires" ; renforcer les partenariats (le CGET, l'Anah, la CDC et Epareca ont été cités) ; réussir la transition énergétique ; poser les bases d'une évaluation du NPNRU (Nouveau Programme national de renouvellement urbain).
Nicolas Grivel s'est montré conscient que l'agence se situait "à la croisée des chemins", "à l'articulation entre deux programmes" (NDLR : le PNRU / Programme national de rénovation urbaine, 12 milliards de subventions, 500 quartiers concernés et le NPNRU / Nouveau Programme national de renouvellement urbain, 5 milliards d'euros, 200 quartiers dont la liste sera connue début décembre). Deux programmes qui, prévoit-il, ne se ressembleront pas, notamment parce que le contexte financier actuel est selon lui "plus compliqué". Il anticipe un arrêt du premier programme "logiquement" en 2021, et du second en 2030. Auparavant, l'année 2020 devrait selon lui voir les décaissements du second programme dépasser ceux du premier.

Contrat de ville / projet de renouvellement urbain : vers une "concordance"

Au cours des auditions, l'ancien membre du cabinet des ministres du Travail successifs Michel Sapin et François Rebsamen a valorisé "sa bonne connaissance des partenaires sociaux", dont il a rappelé qu'ils finançaient "à 100 %" le NPNRU via Action Logement. Il s'est montré également confiant sur les négociations en cours avec Action Logement.
Nicolas Grivel a également exprimé son attachement au pilotage intercommunal des contrats de ville qui seront selon lui garant de "la concordance" entre le projet urbain incarné par le PRU et le projet de cohésion sociale plus général incarné par le contrat de ville. C'est aussi, selon lui, à l'échelle de l'intercommunalité que se jouera la mixité sociale, via les politiques de peuplement (incarnée dans la "convention intercommunale" de relogement, dite "convention article 8" de la loi Lamy). Mais question mixité sociale, "il n'y a pas de miracle à attendre", a-t-il confié aux sénateurs.
"Modeste" ou réaliste, le nouveau DG de l'ANRU ?