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RGPP - Vent d'inquiétude chez les personnels du ministère de l'Ecologie

La perspective d'un second conseil de modernisation des politiques publiques, qui se tiendra le 4 avril, a suscité des inquiétudes chez les personnels du ministère de l'Ecologie et chez leurs organisations syndicales. Lors du premier conseil de modernisation des politiques publiques, le 12 décembre, le gouvernement avait décidé la fusion, d'ici 2010 et dans l'ensemble des départements, des directions départementales de l'équipement et des directions de l'agriculture et de la forêt. Avec le second train de mesures, la fédération Force ouvrière de l'équipement craint une réduction des effectifs du ministère de 8.000 personnes entre 2009 et 2011. Ce qui serait bien supérieur à l'application du principe de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui s'il était respecté conduirait au non-remplacement annuel de 1.200 agents.
Pour FO, la réduction drastique des moyens du ministère ne permettra pas à celui-ci d'assurer correctement les missions qu'il assume au service notamment des collectivités territoriales. "Là où cela va faire mal, c'est dans le domaine de l'ingénierie publique", déclare l'un des responsables nationaux de FO équipement, Pascal Pavageau. Pour lui, cela signifie "la mort pure et simple d'un Etat conseil qui met en oeuvre le Grenelle de l'environnement aux côtés des collectivités locales". Le syndicat a adressé une lettre aux nouveaux maires et présidents de conseils généraux pour les informer de ses craintes. "Ne pouvant plus compter sur les services techniques de l'Etat ni sur leurs conseils ou leurs partenariats, les collectivités territoriales n'auraient d'autre possibilité que de se tourner vers des sociétés privées", écrit notamment la fédération FO de l'équipement.
Le 6 mars, 10.000 agents du ministère de l'Ecologie - selon les syndicats - ont manifesté à Paris à l'appel de plusieurs organisations syndicales pour obtenir des moyens et des garanties quant à l'avenir de leur ministère. Le directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo a tenté de rassurer les manifestants. Selon l'Union des syndicats de l'équipement-CFDT, il a confirmé le 6 mars que le ministère conserverait ses services déconcentrés avec l'ensemble de leurs missions et prérogatives - le ministère de l'Intérieur avait souhaité que les services territoriaux du ministère de l'Ecologie soient placés sous la coupe du préfet.
Concernant l'ingénierie publique, le collaborateur du ministre aurait déclaré qu'il n'était "pas question de l'abandonner", mais de "l'adapter aux nouveaux enjeux". Enfin, en ce qui concerne l'instruction du permis de construire, il a déclaré que la solution de son externalisation, imaginée un temps dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, avait été rejetée par le ministre. Les procédures actuelles sont donc reconduites.
Les incertitudes concernant l'avenir de l'administration déconcentrée du ministère de l'Ecologie pèseraient sur les choix des personnels pour leur carrière. Selon des responsables CGT de la direction départementale de l'Ariège, l'Etat aurait des difficultés à recruter des cadres pour ses subdivisions territoriales, au moment où l'on peut penser que certaines disparaîtront.

 

T.B. / Projets publics