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Sports - Valérie Fourneyron, satisfaite de sa première année au ministère des Sports

Faisant un bilan de ses douze premiers mois, la ministre des Sports a notamment parlé d'emploi et de formation, qu'il s'agisse des emplois d'avenir, du sort du Cafemas ou de la décentralisation des Creps.

Article initialement publié le 15 mai 2013.

En cette fin d'année scolaire, Valérie Fourneyron n'a pas osé s'attribuer une note. Pourtant, en présentant le bilan de ses douze premiers mois à la tête du ministère des Sports, mercredi 15 mai, son contentement était visible. Au strict point de vue des chiffres, le compte y est en effet : "Sur les trente engagements pour le sport pris par le candidat François Hollande, onze ont déjà été menés à bien et dix-neuf sont engagés. Aucun engagement et aucune proposition n'ont été laissés de côté, soit un tiers accompli sur un cinquième du mandat", s'est réjouie la ministre. Et cela sans compter "des chantiers urgents qu'il nous a fallu régler en arrivant".
Parce que "la feuille de route du ministère des Sports s'inscrit pleinement dans les priorités du gouvernement depuis un an", l'emploi a constitué le fil rouge de ce bilan. Depuis sa prise de fonctions, Valérie Fourneyron se plaît en effet à rappeler l'importance socio-économique du sport, un secteur riche de 320.000 emplois, générant 1,8% du PIB et pesant 34 milliards d'euros dans notre économie. Principale satisfaction en la matière : les nombreuses conventions portant sur les emplois d'avenir signés par le ministère des Sports qui permettent à celui-ci d'avoir dépassé ses objectifs. "Sur l'ensemble du périmètre [sports, jeunesse, vie associative et éducation populaire], j'avais fixé un objectif de 15.000 emplois d'avenir, soit 10% du total. Sur les quelque 20.000 premiers contrats signés, mon ministère est aujourd'hui à 20%", a précisé Valérie Fourneyron, qui met ce bon résultat sur le compte d'un terreau propice au déploiement des emplois d'avenir : "Nous avons un atout, dans nos services, dans nos Creps [centres de ressources, d'expertise et de performance sportives], avec des gens immédiatement en relation avec le mouvement sportif, les associations, les mouvements d'éducation populaire. C'est leur métier depuis longtemps. Ils ont été immédiatement mobilisés sur cette priorité de l'emploi des jeunes. Sur le terrain, dans la proximité, le club ou la ligue régionale a l'habitude de travailler avec les services du ministère des Sports et ses réseaux."

Le Cafemas supprimé sur l'autel de la simplification et de la lisibilité

Au chapitre formation, Valérie Fourneyron a dû expliquer le désengagement de son ministère du Centre d'analyse des formations, des emplois, des métiers de l'animation et du sport (Cafemas), un groupement d'intérêt public (GIP) qui semblait pourtant faire l'unanimité parmi les acteurs du sport (lire ci-contre notre article du 22 avril 2013). "Participer à un GIP ne veut pas dire être efficace, a justifié la ministre. Le Cafemas ne nous permettait pas d'avoir une simplification et une lisibilité de nos formations ni de bien répondre à ce qui est aujourd'hui l'enjeu en matière de qualification des acteurs du sport. Nous avons besoin d'ouvrir ces certifications et ces formations. Il y a une filière universitaire, avec les Staps, une filière dans la fonction publique territoriale et une filière jeunesse et sports avec une multiplication de brevets professionnels, et des qualifications professionnelles travaillées avec le mouvement sportif. On voit bien que dans ce champ des formations et des certifications, dans un secteur qui offre une bonne insertion dans l'emploi, on a besoin d'être plus au rendez-vous de la simplification et de la lisibilité pour ceux qui construisent leur parcours. Et cela ne passe pas forcément par une instance administrative comme un GIP, qui a coûté 700.000 euros au passage."

Donner envie à toutes les régions d'avoir un Creps

Autre dossier sur lequel les acteurs de terrain se posent encore des questions : la décentralisation des Creps. Les syndicats du ministère attendaient notamment une réponse sur un point central : à l'issue de la réforme, toutes les régions disposeront-elles d'un Creps, sachant que huit établissements sur vingt-quatre avaient disparu entre 2009 et 2010 pour cause de RGPP ? Autrement dit, les conseils régionaux seront-ils ou non contraints d'installer un Creps sur leur territoire ? C'est une réponse de Normande, mais d'une Normande optimiste, que Valérie Fourneyron a fournie : "Si on décentralise, on ne va pas imposer aux régions [de créer un Creps là où il n'y en a plus]. Nous avons abordé la décentralisation des Creps aux côtés de l'Association des régions de France avec une vision très ambitieuse, et non pas une vision de contrition. Le retour des régions est plutôt positif. Il y a une vraie envie, une vraie appétence pour la qualité de nos établissements et leurs savoir-faire. Nous voulons conforter l'outil Creps à la fois pour les politiques nationales et pour les territoires. Quand nous aurons inclus tous les Creps existants dans une vraie dynamique de réseau, avec l'Insep à sa tête, je ne doute pas qu'il y aura d'autres envies dans les régions où il n'y a pas de Creps."
Parmi les autres dossiers en cours, Valérie Fourneyron a encore précisé, à propos de la réorganisation des bureaux de son ministère qui se sont récemment étoffés en matière d'économie du sport et d'égalité des territoires, qu'elle avait "voulu qu'il y ait une organisation administrative conforme à la politique publique que nous menons". Cette réorganisation devrait être bouclée fin juin.
Si la satisfaction, donc, était de mise, un nouveau, vaste et incertain chantier va s'ouvrir, dès la première semaine de juin, avec la première réunion du Conseil national du sport (CNS), créé en avril. Valérie Fourneyron le lancera en espérant une "mobilisation autour des territoires pour travailler sur ce qu'est un service public du sport et un droit au sport, et définir ce qu'est la juste place de l'Etat, des collectivités, des fédérations". Ce dialogue sera le préambule de la loi d'orientation sur le sport, présentée en Conseil des ministres avant la fin de l'année. La deuxième année de Valérie Fourneyron s'annonce aussi dense que la première, mais ses objectifs, sans doute plus qualitatifs que quantitatifs, seront aussi plus difficiles à évaluer...