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Environnement - Une nouvelle réserve naturelle nationale en Guadeloupe

Un décret du 19 juillet 2011 crée une deuxième réserve naturelle nationale (RNN) en Guadeloupe sur la commune de La Désirade. Cette nouvelle réserve vient renforcer le réseau des réserves naturelles des Antilles, qui comprend celles de Petite Terre (990 ha) en Guadeloupe, de Saint-Martin (3.060 ha), de Saint-Barthélémy (1.200 ha), et en Martinique, de la Caravelle et des Ilets Sainte-Anne. Il s'agit de la première réserve naturelle à caractère essentiellement géologique de l'outre-mer (il n'existe par ailleurs qu'une douzaine de réserves géologiques en métropole). Avec des roches magmatiques mésozoïques datées à -145 millions d'années (les plus anciennes connues dans les Petites Antilles) et des massifs de pillow-lavas où s'intercalent des bancs de radiolarites, l'extrémité ouest de l'île de la Désirade présente un intérêt géologique incontestable. Les milieux installés sur ce substrat remarquable abritent en outre plusieurs espèces animales et végétales protégées ou menacées (dont les fameux cactus Têtes à l'Anglais).
Le décret portant création de la réserve en précise les limites, les actions, activités, travaux, constructions et modes d'occupation du sol qui y sont soit réglementés, soit interdits. Située sur le territoire de la commune de La Désirade, à l'est de l'île homonyme, la nouvelle réserve couvre une surface de 62 hectares. Cette réserve étant à "caractère essentiellement géologique", relève l'exposé des motifs, le décret interdit de collecter et d'emporter des minéraux, roches et fossiles, de prospecter et d'exécuter des fouilles archéologiques et de prélever des matériaux archéologiques, sauf à des fins scientifiques. Les activités de recherche ou d'exploitation de carrière ou minière, de prélèvement de sable sont interdites. Les activités pastorales et agricoles, ainsi que la chasse, sont interdites. Toute activité industrielle et commerciale est interdite, à l'exception de celles liées à la gestion et à l'animation de la réserve. La circulation des véhicules à moteur est en principe interdite, à l'exception de ceux utilisés pour l'entretien et la surveillance de la réserve et par les services publics ou lors d'opérations de police, de secours ou de sauvetage. La circulation des piétons, des cyclistes et des cavaliers est quant à elle autorisée sur les sentiers balisés. En revanche, les autres activités sportives et de pleine nature sont en principe interdites. Le pique-nique, le camping et le bivouac sont également interdits.

Philie Marcangelo-Leos / Victoires-Editions


Un dixième parc national pour bientôt ?
Après plus de deux ans de débats, le parc national des Calanques, premier parc péri-urbain européen, situé en bordure de Marseille, devrait voir le jour au printemps 2012. La troisième version de la charte du futur parc a été approuvée, à une très forte majorité (64%), par le groupement d'intérêt public (GIP) lors de l'Assemblée générale du 27 juin dernier. Cette nouvelle version prend en compte un certain nombre de recommandations transmises par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) qui s'inquiétait du "manque d'ambition" du projet. Avis partagé par les associations de protection de la nature, dont France nature environnement (FNE) qui avait fait part dans un communiqué du 23 juin de la persistance de ses inquiétudes quant à la teneur du projet.
Les périmètres maritime et terrestre ont été légèrement modifiés en conséquence. Ils sont désormais établis respectivement à 141.500 hectares (dont 43.500 au cœur du parc, où la réglementation sera plus stricte) et 16.500 hectares (dont 8.300 au cœur du parc). L'archipel du Frioul qui avait été retiré du projet sous la pression des professionnels du nautisme et des plaisanciers, est réintégré en "aire d'adhésion", mais reste exclu du "cœur du parc", contrairement à la demande du CNPN et de FNE. A Cassis, une partie de l'entrée de la calanque de Port-Miou repasse en cœur marin, tandis que des espaces situés au nord de la commune sont intégrés en aire d'adhésion "afin d'obtenir une uniformisation du zonage", explique le GIP dans un communiqué du 27 juin. Dans le même objectif, l'ensemble des espaces terrestres dans le Var ont été retirés, ainsi que l'aire maritime associée. Concernant la pêche, les "zones de non-prélèvement", dont le CNPN avait déploré la faiblesse, s'étendent toujours sur 10,5% du cœur marin, contre 20% préconisés. Le conseil d'administration délibérera annuellement sur la possibilité d'augmenter cette surface. Une réglementation plus stricte a par ailleurs été adoptée vis-à-vis des embarcations à moteur. Enfin, le nombre de membres du conseil d'administration est réduit à 47 (au lieu de 62), pour répondre aux critiques du CNPN. En revanche, les compétences nationales et les associations de protection de l'environnement ne sont pas mieux représentées.
La consultation des acteurs institutionnels, notamment des collectivités territoriales, devrait intervenir en septembre, avant la phase de l'enquête publique en fin d'année. Le projet final sera alors soumis à un ultime vote des membres du GIP, avant de revenir, début 2012, devant le CNPN et le Comité interministériel des parcs nationaux (CIPN), puis le Conseil d'Etat, pour parvenir à une signature du décret de création en avril 2012.

P. M.-L. avec AFP
 

 

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