Environnement - Une nouvelle carte hydrogéologique de la France disponible début 2015
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) vient d'établir une nouvelle carte hydrogéologique de la France destinée à tous les experts s'intéressant à la ressource en eau sur le territoire, aussi bien pour l'alimentation en eau potable, l'irrigation ou l'industrie, ainsi qu'à un public plus large, milieu éducatif en tête. Alors que la précédente carte datait de 1978, cette nouvelle version qui sera diffusée à partir de début 2015 va d'abord offrir une meilleure résolution : elle est réalisée au 1/1.000.000e (1 cm = 10 km) au lieu de 1 / 1.500.000e (1 cm = 15 km). Elle offrira surtout plus d'informations puisqu'elle s'appuie sur le nouveau référentiel hydrogéologique français BD Lisa qui fournit un découpage du territoire en unités hydrogéologiques définies par leur appartenance à un type de formation géologique (alluviale, sédimentaire, de socle, volcanique, intensément plissée de montagne) et caractérisées par leur lithologie (sables, calcaires, grès…), leur perméabilité, c'est-à-dire leur plus ou moins grande capacité à fournir de l'eau et leur type de porosité. Une zonation climatique établie d'après des données fournies par Météo France permet d'avoir une indication sur la recharge des aquifères, autrement dit sur la part des précipitations qui réalimente les nappes. On peut ainsi voir sur la carte que les bassins parisien et aquitain sont dominés par les couleurs bleues et vertes, reflétant des formations sédimentaires perméables (en bleu) et semi-perméables (en vert). Les zones de socle, moins productives que les précédentes puisque les écoulements des nappes se font essentiellement dans les fissures et sont donc discontinus se distinguent nettement au niveau de la Bretagne et du Massif central. Enfin, les zones montagneuses comme les Alpes sont dominées par des aquifères très peu perméables. Dans chaque gamme de couleur, un dégradé permet de localiser les aquifères dans une zone climatique : les couleurs soutenues indiquent ainsi une recharge des nappes par les précipitations plus importante. A l'avenir, la carte pourrait être exploitée pour enrichir les systèmes d'information géographique et une carte des ressources en eau, privilégiant cette fois le contenu plutôt que le contenant, pourrait la compléter.
On estime à 100 milliards de m3 en moyenne les ressources en eau dans le sous-sol métropolitain. Près de 34 milliards sont prélevés chaque année et, selon les nappes, les volumes soutirés annuellement sont de l'ordre de 1 à 10% de leur débit naturel, mais ce pourcentage peut atteindre 50%, voire 100% dans certains cas. Le BRGM mène actuellement, avec la Société du canal de Provence, un projet de recherche visant à évaluer une vaste réserve souterraine au nord de Marseille.