Enseignement primaire - Une enquête de l'Andev sur la mise en place du service minimum d'accueil dans les écoles
Alors qu'une grève est annoncée dans les écoles primaires parisiennes le 16 octobre, l'Association nationale des directeurs des villes de France (Andev) rend publique son enquête sur la mise en place du service minimum d'accueil (qui a eu lieu pour la première fois à l'occasion de la "journée mondiale sur le travail décent", le 7 octobre dernier). Effectué auprès de 150 directeurs de l'éducation, ce sondage montre tout d'abord que "plus de 80% des communes ont bien l'intention de respecter la loi, y compris celles qui se sont fortement exprimées contre le vote du texte". Seules 17,82% d'entre elles sont "par principe, contre la mise en place du droit d'accueil". 24,85% ont répondu "oui dans la mesure du possible", et, selon l'Andev, "c'est donc bien là que le bât blesse [...] on ne peut que constater que l'intendance ne suit pas toujours. On n'a pas trouvé hier [7 octobre] dans les communes, le réservoir de personnes compétentes disponibles au pied levé pour mette en place l'accueil dans des conditions raisonnables". Ce premier exercice s'est, en résumé, heurté à trois écueils : l'opposition de certaines municipalités, des enseignants qui se sont déclarés en grève mais ont travaillé, des problèmes techniques (autrement dit, d'intendance) et ceci, alors même que la journée du 7 octobre a été peu suivie : 4,95% en moyenne selon le ministère, de 10 à 55% dans une trentaine de départements selon le Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire). L'Andev note que "d'ailleurs, l'Education nationale n'a pas été de son côté exempte de problèmes d'intendances : transmission des éléments aux communes nettement plus tardive que prévu, informations erronées (écoles prévues en grève puis informations démenties ou à l'inverse), informations changeant au dernier moment. Il est clair que l'application de ce texte est tout aussi difficile à mettre en place pour les services de l'inspection académique que pour les communes". Face aux refus de certaines villes, Xavier Darcos avait alors déclaré que la loi "devait s'appliquer" et avait demandé aux préfets d'être vigilants. Deux recours en référé de préfets ont été déposés, tous deux rejetés : contre 26 villes de Seine-Saint-Denis et 19 du Val-de-Marne. "Le bilan est extrêmement mitigé" et "nous sommes persuadés que des villes n'arriveront pas à appliquer la loi, donc qu'elle devra être réaménagée", a résumé la présidente de l'Andev, Claudine Paillard.
Catherine Ficat
La grève du 16 octobre à Paris
346 écoles seront potentiellement concernées par la grève du 16 octobre. La mairie de Paris indique qu''elle devrait mobiliser 2.000 agents qualifiés pour pouvoir accueillir les enfants en toute sécurité (un adulte pour 15 enfants), ce qu'elle juge "difficile" car elle prévoit que la grève sera "massive" et que des personnels d'animation seront eux aussi en grève. "Au-delà des vrais problèmes de principe que pose ce dispositif (...), les conditions même de sa mise en oeuvre ne permettent pas aux communes, en cas de mouvement de grande ampleur, de pouvoir accueillir les enfants dans des conditions de sécurité acceptables" avertissent les services de la mairie. Aussi la ville a-t-elle demandé aux parents qui le peuvent de ne pas envoyer leurs enfants jeudi à l'école. Selon les informations transmises par le rectorat, 48 heures à l'avance, comme le prévoit la loi, "plus de la moitié des écoles (346 exactement) dépasseront les 25% d'enseignants en grève et 150 d'entre elles atteindront un taux de 100%". Cependant, interrogée par l'AFP, la mairie affirme qu'"aucune école ne sera fermée".