L'œnotourisme a le vin en poupe

La dernière enquête d'Atout France consacrée à l'œnotourisme fait état d'une forte hausse de l'activité, portée notamment par l'intérêt des touristes étrangers. Les deux tiers des régions françaises sont concernées par ce phénomène.

L'œnotourisme n'en finit plus de séduire, c'est ce qui ressort d'une enquête fraîchement publiée par Atout France. Cette forme de tourisme a en effet séduit 12 millions de visiteurs en 2023, soit une hausse de +20% par rapport à la précédente enquête, datant de 2016, et +60% par rapport à celle de 2009.

Parmi ces visiteurs, Atout France pointe un phénomène important : la part des visiteurs étrangers. En 2023, on comptait 6,6 millions de Français parmi cette clientèle particulière – en hausse de 14% depuis 2016. Mais la clientèle internationale est sur leurs talons, puisque 5,4 millions d'œnotouristes viennent désormais de l'étranger – soit une augmentation de 29% en sept ans. Parmi ces visiteurs venus d'ailleurs, les Britanniques, les Belges et les Américains sont les plus nombreux.

Les caves au sommet

Pour Atout France, si l'œnotourisme connaît "un essor considérable", c'est parce qu'il répond "aux défis du tourisme durable et du slow tourisme [sic]" et "s'inscrit pleinement dans les aspirations des voyageurs actuels en quête d'expériences authentiques [...] favorisant le contact avec les producteurs et la découverte des savoir-faire locaux". Une affirmation qui s'appuie sur l'un des autres enseignements de l'enquête : parmi les différents lieux ouverts aux œnotouristes, quelque 10.000 caves d'exploitants viticoles et de maisons de vins concentrent 82% des visites, devant les caves coopératives (12%), les musées et évènements liés au vin (5%) et les maisons des vins (1%).

Une politique de l'offre

Atout France explique encore l'essor de l'œnotourisme par une politique de l'offre qui allie, d'un côté, la structuration de la filière, de l'autre, l'innovation et l'investissement. Les 75 destinations labellisées Vignobles & Découvertes (+12% par rapport à 2016) et les 8.704 prestations labellisées (+117% depuis 2016) illustrent la première tendance. La construction d'équipements uniques au monde (Cité du vin à Bordeaux, Cités des climats et vins de Bourgogne), des projets d'hébergements et de restauration au cœur des vignobles (Royal Champagne, Cuverie de Vosne-Romanée, etc.) ou encore l'organisation de spectacles vivants dans les caves incarnent la seconde. À cela, il convient d'ajouter le classement au Patrimoine mondial de l'Unesco en 2015 des vignobles de Champagne et de Bourgogne, qui sont venus s'ajouter aux classements plus anciens de Saint-Émilion (1999) et du Val de Loire (2000).

La Nouvelle-Aquitaine, mais pas seulement

Cette variété des régions françaises marquées par la viticulture se retrouve dans la géographie de l'œnotourisme. Huit des treize régions métropolitaines sont ainsi concernées par le phénomène. Si la Nouvelle-Aquitaine et ses nombreux vignobles connus mondialement (Médoc, Libournais, Graves, Cognac, Armagnac, Bergeracois, etc.) arrive sans surprise en tête des destinations liées au tourisme du vin avec 2,5 millions de visiteurs, elle est talonnée de près par l'Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur (2,3 millions de visiteurs chacune) puis le Grand Est (2 millions). La Bourgogne-Franche-Comté arrive en cinquième position (1 million de visiteurs), devant Auvergne-Rhône-Alpes (0,8 million), le Centre-Val de Loire et les Pays de la Loire (0,5 million chacune).

 

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