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Emploi - Un tiers des demandeurs d'emploi travaille

La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) s'est intéressée aux demandeurs d'emploi qui travaillent. Et fait surprenant, ils sont nombreux. Sur 3,3 millions de chômeurs comptabilisés fin décembre 2006, ils étaient 1,1 million, soit un tiers, à avoir exercé une "activité réduite". Il s'agit d'une activité rémunérée tolérée par l'ANPE. En effet, l'assurance chômage autorise le cumul de l'allocation chômage et d'un salaire sous certaines conditions, qui ont été renforcées en janvier 2006. Un chômeur indemnisé qui reprend un emploi salarié peut ainsi conserver une partie de ses allocations si son salaire est inférieur à 70% de ses émoluments antérieurs et s'il ne travaille pas plus de 110 heures par mois. Le montant des allocations qu'il touche est alors réduit. Si le chômeur dépasse ces seuils, il reste inscrit à l'ANPE en activité réduite mais son allocation est suspendue. Au total, il est possible de cumuler allocation chômage et salaire durant quinze mois maximum. Les demandeurs d'emploi sont de plus en plus nombreux à saisir cette opportunité : entre janvier 1996 et janvier 2006, leur nombre a presque doublé (+94%). Sur l'ensemble de l'année 2006, ils ont déclaré 1.310 millions d'heures, soit l'équivalent de plus de 800.000 personnes travaillant tous les mois de l'année à temps plein. Il s'agit le plus souvent de femmes et les emplois occupés sont généralement non qualifiés. Près de trois sur dix sont des emplois de manoeuvre ou d'ouvrier spécialisé, soit trois fois plus que pour les autres salariés. Seulement 5% correspondent à des emplois d'agent de maîtrise, de cadre ou d'ingénieur.

Côté reprise d'emploi, les tendances sont moins claires : les demandeurs d'emploi en activité réduite sortent globalement moins que les autres des listes de l'ANPE. L'étude distingue entre activité réduite courte (moins de 70 heures par mois) et longue (entre 70 et 110 heures). Ainsi, les demandeurs d'emploi en activité réduite longue sortent plus que la moyenne des registres de l'ANPE, à la suite de reprises d'emploi déclarées et de défauts d'actualisation de leur situation mensuelle dans les délais. Impossible donc de conclure à un lien entre la pratique d'une activité réduite et la durée passée au chômage. Pourtant certaines études ont montré que cette pratique aurait des effets positifs sur la reprise d'emploi, surtout autour d'un an de chômage et notamment pour les femmes. Sans doute parce que l'activité permet de maintenir le lien avec le milieu du travail. Au-delà d'un an, les effets seraient plus limités.

 

Emilie Zapalski

 

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