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Services - Un quart des Français vivent dans un commune dépourvue de station-service

Alerté par le député des Côtes-d'Armor Marc Le Fur sur la disparition des stations-service en milieu rural, le ministre de l'Economie a rejeté l'idée d'un contrat d'avenir sur la profession. De plus en plus de communes rurales prennent les choses en main et gèrent leur propre pompe à essence.

Interpellé par le député UMP des Côtes-d'Armor Marc Le Fur sur le maillage territorial des stations-service, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a rejeté l'idée d'un contrat d'avenir avec cette profession. Dans une question écrite, le député s'inquiétait de la situation de certaines communes rurales, rappelant qu'un quart des Français vivent dans une commune dépourvue de station-service. "Dans de nombreux départements, le temps nécessaire pour trouver une autre station peut osciller entre 20 et 38 minutes", arguait-il. Or 871 stations ont été identifiées par la Datar comme des "stations-clés" desservant plus de quatre millions d'habitants. "En cas de fermeture, les répercussions tant pour les usagers que pour la vie économique et sociale de ces territoires seraient désastreuses", avertissait Marc Le Fur. Aussi, le député relayait l'idée de la Fédération nationale des artisans de l'automobile (FNA) de mettre en place un "contrat d'avenir", à l'instar des buralistes qui bénéficient d'une prime de service public. Selon la FNA, 1.600 pompes sont mencées de fermeture en 2013.

Trois types d'aides

Dans sa réponse du 2 avril, le ministre a considéré que le dispositif spécifique d'aides à la modernisation et à l'adaptation des détaillants en carburant doit se suffire à lui-même, compte tenu des contraintes budgétaires. Trois types d'aides sont ainsi versées par le Comité professionnel de la distribution du carburant (CPDC) pour permettre la modernisation des stations-service : aides à l'environnement (sécurité des biens et des personnes), aides au développement (modernisation) et aides sociales (en cas de fermeture). "Plus de 70% des aides sont allouées aux stations en zones rurales et près d'un tiers est consacré au soutien des sites de maillage (absence de concurrence dans un rayon de 1 km, un seul concurrent maximum dans un rayon de 10 km)", indique le ministre. Sur la base des recommandations d'un rapport de l'Inspection générale des finances de novembre 2012, le gouvernement travaille à une réorientation des aides en faveur des investissements productifs.

Stations municipales

La commune de Lonlay-l'Abbaye vient de trouver une parade. Le 30 mars, ce village de 1.200 habitants, dans l'Orne, a ouvert une station municipale sur un terrain cédé par le conseil général. La commune n'en est pas à son coup d'essai : elle avait déjà investi dans un distributeur de billets... En trois ans, ce genre de projets a fleuri un peu partout pour des investissements s'échelonnant entre 100.000 et 200.000 euros. La première commune à s'être lancée, en février 2010, est Leyme, dans le Lot. Elle avait perdu sa station depuis près de 30 ans. D'autres ont suivi : Villeneuve-Minervois (Aude), Arvieu (Aveyron), Hautefage-la-Tour (Lot-et-Garonne), Siauges (Haute-Loire)... Parfois, la gestion est intercommunale ; c'est le cas de la station de la communauté de communes Beauce-et-Forêt (Loir-et-Cher). Ici, la station fait partie d'un pôle multiactivité qui comprend toutes sortes de petits commerces installés après la fermeture d'un Intermarché.

 

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