Un plan de 100 millions d'euros pour développer la filière hydrogène
Le gouvernement a présenté ce 1er juin son plan pour accompagner le déploiement de la filière hydrogène. Doté de 100 millions d'euros à partir de 2019, il prévoit notamment des mesures pour inciter les collectivités à acheter des véhicules roulant à l'hydrogène et développer des stations de distribution.
Nicolas Hulot a présenté ce 1er juin aux représentants de la filière française le plan gouvernemental de déploiement de l'hydrogène qui entend faire de la France un "leader mondial de cette technologie", selon les termes du ministre de la Transition écologique. "L'hydrogène peut devenir une solution majeure pour notre mix énergétique de demain", défend-il, dans un document détaillant les mesures du plan.
Surtout utilisé aujourd'hui dans l'industrie, l'hydrogène est considéré comme un moyen d'accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l'électricité et en servant de carburant dans les véhicules électriques, garantissant une meilleure autonomie que les batteries. Mais cette technologie est encore émergente et coûteuse, et le gouvernement va mobiliser 100 millions d'euros dès 2019 pour aider les industriels et les collectivités, via un soutien à l'achat de véhicules et à l'investissement dans des infrastructures (production d'hydrogène et stations de distribution). L’Ademe pilotera le déploiement de ces crédits et accompagnera les projets et acteurs de la filière partout en France, a précisé le ministère dans un communiqué.
Davantage de stations de recharge
L'objectif est d'installer 100 stations de recharge pour les véhicules hydrogène d'ici 2023, contre une vingtaine aujourd'hui, et d'atteindre 5.000 véhicules en circulation, contre un peu plus de 250 actuellement, a détaillé le ministère. A l'horizon 2028, de 20.000 à 50.000 véhicules utilitaires légers (taxis, engins de chantiers, etc.) et 800 à 2.000 véhicules lourds (bus, cars, camions, trains) pourraient rouler à l'hydrogène et le nombre de stations installées serait de 400 à 1.000. Une mission parlementaire doit être lancée d’ici la fin du premier semestre 2018 notamment pour estimer la place de l’hydrogène dans le rail et identifier les verrous à lever.
Par ailleurs, 95% de l'hydrogène actuellement consommé en France provient des énergies fossiles. Le gouvernement veut qu'en 2023, 10% soit issu des énergies renouvelables, via l'électrolyse de l'eau. Cette technique, qui consiste à utiliser de l'électricité pour produire de l'hydrogène, a aussi l'intérêt d'utiliser les surplus de courant produit par exemple par l'éolien et le solaire.
Une partie des financements mobilisés doit donc soutenir l'installation d'électrolyseurs. L'idée du gouvernement est de les installer en priorité près de petits sites industriels consommateurs d'hydrogène (verreries, chimie, etc.), là où une rentabilité est envisageable rapidement, puis de développer autour des flottes de transports, aidant à rentabiliser l'investissement.
Favoriser l'hydrogène "vert"
En parallèle, il s'engage à avancer sur la mise en place des normes autour des usages de l'hydrogène et à travailler sur la traçabilité de l'hydrogène "vert" pour le valoriser par rapport à son homologue d'origine fossile.
A plus longue échéance, cet hydrogène "vert" pourrait aussi être injecté dans le réseau de gaz naturel, mais le plan ne fixe pas d'objectif. Des études et des projets pilotes sont en cours pour évaluer la faisabilité technique de cette injection sans endommager les réseaux et les équipements en bout de chaîne.