Commande publique - Un pas vers la dématérialisation complète des documents des appels d'offres
A l'appel de l'association Edibuild France, des collectivités locales vont tester des solutions informatiques permettant de supprimer totalement la rematérialisation des documents des appels d'offres électroniques. Bien souvent, "les documents fournis par les donneurs d'ordre ne sont pas réutilisables par les entreprises", déplore Yves François, président d'Edibuild France, qui promeut les échanges électroniques, en particulier dans le secteur de la construction. Résultat : il faut que celles-ci scannent le fichier, qui se trouve par exemple au format PDF, pour le convertir en fichier Excel et ainsi pouvoir l'exploiter. Ces problèmes font dire à Yves François que "les donneurs d'ordre se déchargent de la tâche d'édition sur les entreprises".
C'est pourquoi Edibuild France préconise l'adoption de standards communs fondés sur une norme internationale dédiée aux échanges électroniques. Des éditeurs ont déjà mis au point des solutions pour la normalisation du DQE (détail quantitatif estimatif) et du bordereau de prix unitaire (BPU). Reste donc à les tester. A noter : avec ces solutions, un fichier qui parviendra à la collectivité au format papier pourra être numérisé et intégré aux fichiers dématérialisés.
C'est au cours de la journée annuelle de l'Observatoire national de dématérialisation des marchés publics, organisée à Paris le 22 janvier, qu'Edibuild France a lancé son appel en faveur de l'interopérabilité et de la "réutilisabilité des fichiers électroniques". Rappelons que l'association copilote cet observatoire aux côtés du ministère de l'Economie et de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).
Au cours de la journée, les résultats d'une enquête menée auprès de 260 entreprises du secteur des travaux publics ont été présentés. Ceux-ci sont plutôt encourageants. En effet, 92% des entreprises ayant répondu à l'enquête ont déjà tenté de télécharger un dossier de consultation des entreprises (DCE) et 83% consultent des sites internet pour chercher des appels d'offres. Mais encore trop peu d'entreprises ont répondu électroniquement à un appel d'offres : elles ne sont que 23%. Un chiffre qui est d'ailleurs peut-être plus bas dans la réalité, en raison des biais introduits par l'enquête.
Les freins à la dématérialisation sont bien identifiés : les plateformes sont nombreuses et variées, les donneurs d'ordre ne sont pas toujours moteurs et les enjeux du changement sont plus importants sur les marchés formalisés. En outre, des problèmes techniques existent, comme la gestion des plans dématérialisés ou l'impossibilité de réutiliser les fichiers PDF. La majorité des entreprises estime cependant que la procédure d'appel d'offres dématérialisée est moins coûteuse et plus rapide et que des gains en termes de productivité sont à la clé.
T.B. / Projets publics