Un pacte pour des routes écologiques, numériques et citoyennes en 2030
Une vingtaine "d'acteurs des infrastructures de mobilité", parmi lesquels l'Assemblée des départements de France (ADF), viennent de signer un pacte d'engagement visant, à l'horizon 2030, à bâtir des infrastructures de transport "inscrites dans les transitions climatique et numérique et conçues et gérées en accordant une large place à l'écoute des citoyens". Une liste appelée à s’étoffer.
C'est le 20 janvier dernier qu'a officiellement pris son envol le "pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité" , avec sa signature, au ministère de la Transition écologique, par une vingtaine d’organismes – parmi lesquels l’Assemblée des départements de France (ADF), la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) ou encore le Cerema.
Convaincus que le secteur des infrastructures de transport est "celui où les investissements participeront à une relance immédiate de l’économie dans tous les territoires ", ces acteurs sont également conscients que "les collectivités territoriales – en tant qu’ensembliers de multiples politiques publiques et principaux gestionnaires d’infrastructures depuis les vagues de décentralisation successives et la nouvelle organisation territoriale de la République – sont des acteurs opérationnels incontournables des transitions écologiques et numériques". Et qu'il est donc nécessaire de les accompagner dans cette voie, passablement escarpée. En ratifiant ce pacte, élaboré par l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim) et articulé autour de trois axes, déclinés en dix engagements, ses signataires affirment ainsi leur volonté de promouvoir dans les dix ans :
• des infrastructures "inscrites dans les transitions climatique et écologique"
Les signataires s'engagent à développer des infrastructures "bas carbone" (recours pour la construction, l'entretien et l'exploitation à des matériaux faiblement émissifs, à des techniques et engins à moindre impact environnemental, etc.), à les intégrer à l'environnement (protection de la biodiversité mais aussi mise en valeur des paysages et territoires) ou encore à les adapter au changement climatique (gestion de l'eau, des mouvements de sols, des îlots de chaleur…), le tout en développant leur mission de support d’une énergie propre (services de production, de stockage et de distribution d'énergie électrique notamment).
• des infrastructures "inscrites dans la transition numérique"
Le pacte vise le développement d'infrastructures "génératrices de données", afin d'améliorer la connaissance de leur usage et l'évolution de leur état, qui soient également de "véritables espaces numériques", renforçant les services aux usagers (état du trafic, niveaux de pollution…). Les acteurs s'engagent également à "digitaliser les infrastructures et les métiers", visant un partage de données et l'établissement de doctrines afin de réduire les coûts de construction et de gestion.
• des infrastructures "conçues et gérées à l'écoute des citoyens"
Les signataires s'engagent à concevoir des infrastructures adaptables aux diverses formes de mobilité (personnes et marchandises) et à améliorer leurs conditions d’acceptabilité par les citoyens, alors qu'elles sont "souvent perçues comme sources de nuisances et de détérioration de l’environnement". Ils s'engagent en outre à rendre les infrastructures et les chantiers plus sûrs, en visant entre autres la réduction de l'accidentalité routière.
Le pacte détaille en annexe les principaux indicateurs de suivi nationaux retenus, qui concrétisent le discours (par exemple, recycler à terme l’intégralité des produits de déconstruction générés annuellement à l’échelle nationale, réaliser 80% des enrobés courants à moins de 150°C ou encore réduire le nombre de chantiers sous circulation). Il est également appelé à être décliné dans les territoires pour tenir compte des spécificités locales.