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Elus - Un hommage ému et unanime à Adrien Zeller

Les obsèques d'Adrien Zeller, décédé samedi 22 août à l'âge de 69 ans d'un "nouvel incident cardiaque", seront célébrées ce mercredi 26 août en l'église catholique de Saverne et un hommage lui sera rendu jeudi en la cathédrale de Strasbourg en présence de nombreuses personnalités politiques.

Président de la région Alsace depuis 1996, Adrien Zeller a toujours été le chantre de la décentralisation et d'une Europe concrète... et donc d'une Europe des régions. Très populaire en Alsace, y compris parmi ses adversaires politiques, Adrien Zeller avait gagné le respect de tous par sa force de travail, son intelligence et son implication dans la politique sociale, régionale et transfrontalière. Cet économiste et agronome brillant, né en 1940 à Saverne (Bas-Rhin), ville dont il fut maire pendant 28 ans, a commencé comme fonctionnaire européen à Bruxelles en 1967 avant de se lancer dans la politique en Alsace en 1973, devenant cette année-là député du Bas-Rhin. Il sera triomphalement réélu à l'Assemblée nationale jusqu'en 1998, avec une seule interruption de 1986 à 1988 pour être secrétaire d'Etat chargé de la Sécurité sociale auprès du ministre Philippe Seguin. C'est lors de ce passage au gouvernement qu'il a l'idée - non retenue à l'époque - de créer le revenu minimum d'existence, l'ancêtre du RMI qu'il met en pratique à Saverne et que Michel Rocard reprendra plus tard. En 1989, il est élu député européen en 3e position mais démissionne de son mandat en 1992, après avoir été réélu au conseil régional d'Alsace. C'est en 1996 qu'il remporte, de haute lutte, la présidence du conseil régional face au RPR Hubert Haenel. Seul rescapé avec le président de la Corse de la vague rose aux régionales de 2010, il imprime sa griffe dans les domaines, entre autres, de la coopération transfrontalière, du trafic ferroviaire et de la gestion directe et expérimentale des fonds européens. Il est aussi à l'origine de la création à Strasbourg du pôle de compétitivité Alsace-Biovalley.

"Européen convaincu", "homme de dialogue et d'ouverture", "humaniste engagé"... A l'annonce de son décès, toute classe politique – alsacienne ou non, de gauche comme de droite – lui a rendu un hommage fort et unanime.
"Homme chaleureux, Adrien Zeller était parmi les plus grands et les plus indéfectibles défenseurs de la décentralisation et du fait régional. Il n'a eu de cesse de prôner la nécessité pour notre pays d'avoir des régions fortes", a par exemple réagi Alain Rousset, le président de l'Association des régions de France. D'autres présidents de régions ont eux aussi fait part de leur émotion, tels que Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes, pour qui Adrien Zeller "a su placer sa région à l’avant-garde dans de nombreux domaines : le développement économique, les énergies renouvelables, la protection de l’environnement." Ou Marie-Guite Dufay, présidente de la région Franche-Comté, saluant un "décentralisateur passionné" et un "homme politique extrêmement attachant".
Parmi les innombrables autres réactions, on citera le président de la République, qui a évoqué "la mémoire d'un serviteur inlassable et rigoureux de la chose publique", voyant en lui "un homme de conviction" qui "s'est engagé très tôt et sans relâche en faveur de la décentralisation régionale dont il a été l'un des principaux précurseurs et inspirateurs". Ou bien encore Jean-Pierre Raffarin : "Parce qu'il était homme de projets, fidèle alsacien et authentique centriste, Adrien Zeller mérite le titre de premier régionaliste de France. Sa disparition restera comme une cicatrice dans le coeur des décentralisateurs". L'Institut de la décentralisation qu'Adrien Zeller coprésidait avec Jean-Pierre Balligand, lui a également rendu hommage.

Fort logiquement en tant que média suivant l'actualité des collectivités locales, Localtis – et, auparavant, Mercure – avait eu souvent l'occasion d'être attentif aux analyses d'Adrien Zeller ainsi, bien sûr, qu'aux diverses initiatives innovantes mises en œuvre dans sa région. Nous l'avions d'ailleurs interviewé en mars dernier (voir ci-contre) au sujet du projet de réforme des collectivités locales, sur lequel il posait un regard plus que critique.
 

C.M., avec AFP

 

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