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Un "fonds pour une aide alimentaire durable", doté de 60 millions d'euros en 2023

La création de ce nouveau fonds a été annoncée par la Première ministre ce 3 novembre 2022. Dédiée à la qualité de l’aide alimentaire fournie, cette rallonge correspondant à un doublement du budget habituel financera des projets portés par des associations nationales et des acteurs locaux. 

Alors que la collecte annuelle des banques alimentaires débutera à la fin du mois, Élisabeth Borne s’est rendue ce 3 novembre 2022 à Reims dans les locaux de la banque alimentaire de la Marne. La Première ministre y a annoncé la création d’un "fonds pour une aide alimentaire durable" doté de 60 millions d’euros en 2023. Ce fonds permettra d’une part d’aider, via des appels à projets, les "grands acteurs nationaux" de l’aide alimentaire à "acheter davantage des produits de qualité, des produits frais", a précisé Élisabeth Borne. Ces crédits seront d’autre part destinés à "soutenir des initiatives dans les territoires", telles que l’approvisionnement en circuit court des banques alimentaires et des associations.

Expérimenter localement des chèques alimentation durable

Sur ce deuxième volet, les préfets de région "pourront soutenir des initiatives (...) entre les agriculteurs, des producteurs qui pourront aussi proposer des circuits courts pour une alimentation de qualité", ajoute la Première ministre. Il pourra s’agir également de soutenir des projets innovants portés par des collectivités ou des associations, notamment de chèques alimentaires locaux, "puisque c'est quelque chose qu'on veut pouvoir développer ensuite à l'échelle nationale", illustre-t-elle. Matignon mentionne aussi "la couverture des zones blanches de l’aide alimentaire pour toucher les populations précaires isolées", par exemple sous la forme de "projets itinérants".

Alors qu’il devait initialement permettre aux foyers modestes d'acheter des produits frais et locaux, le chèque alimentaire ne figure finalement pas dans le projet de budget 2023. Devant la complexité du système, le gouvernement avait annoncé en juin qu'il se fondrait dans un "chèque inflation", plus simple, distribué à la rentrée. Avec ce nouveau fonds pour une aide alimentaire durable, "on a souhaité démarrer avec ce dispositif d'aide alimentaire renforçant la qualité des produits qui sont proposés", précise la cheffe du gouvernement.

Un doublement des crédits pour améliorer la qualité de l’aide alimentaire

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités qui accompagnait la Première ministre - comme également Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative -, indique que ce nouveau fonds double les crédits alloués à l’aide alimentaire. Au total, 117 millions d’euros sont prévus dans le projet de loi de finances pour 2023 pour l’aide alimentaire, alors que les mesures d’urgence adoptées cet été avaient déjà "permis de doubler les crédits alloués à cette aide, passés de 56 à 107 millions d’euros, dont 55 millions à dépenser d’ici à la fin de l’année et 15 millions pour les territoires ultramarins", avait précisé le ministre des Solidarités le 18 octobre 2022 devant les députés de la commission des affaires sociales. En 2023, les crédits habituels sont maintenus et le nouveau fonds vise à "améliorer la qualité de l’offre d’aide alimentaire et réduire l’impact environnemental du dispositif actuel" et également à répondre à "une demande des grands réseaux d’aide alimentaire" qui "souhaitent continuer de se moderniser", selon le ministre.

Plus globalement, sur ces enjeux sociaux, alors qu’un bilan de la stratégie pauvreté a été présenté au conseil des ministres du 2 novembre 2022, Élisabeth Borne devait rencontrer en fin de journée, ce 3 novembre, des associations de lutte contre la pauvreté et leur présenter les orientations du prochain "Pacte des solidarités" qui démarrera début 2023.

  • Maintien en 2023 de la tarification à 1 euro dans les cantines des communes de moins de 10.000 habitants 

Lors de son audition à l’Assemblée nationale le 18 octobre dernier, Jean-Christophe Combe a par ailleurs mis l’accent sur l’abondement prévu dans le PLF 2023 de 7 millions d’euros de crédits supplémentaires destiné à "permettre aux communes de poursuivre la tarification à 1 euro dans les cantines". Pendant l’année scolaire 2021-2022, cette mesure aurait bénéficié à "plus de 100.000 enfants" de communes de moins de 10.000 habitants, soit "quatre fois plus que l’année scolaire précédente". Le ministre dit vouloir s’appuyer sur les parlementaires pour faire connaître encore davantage ce dispositif et encourager les maires concernés à y adhérer.
C. Megglé