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Sécurité - Un "coordinateur départemental de prévention de la délinquance" au service des maires

Un "coordinateur départemental de prévention de la délinquance" est sur le point de prendre ses fonctions, à Blois (Loir-et-Cher), pour servir d'interlocuteur aux maires du département. Une convention a été signée en ce sens entre la préfecture, le conseil général et l'association des maires du Loir-et-Cher (AMF 41), vendredi 4 septembre. Le poste, financé par le conseil général et l'Etat à hauteur de 40.000 euros chacun, a été confié à un commandant de police honoraire Michel Coutant, lui-même à l'initiative du projet. Ce "Monsieur Prévention" s'est déclaré pour l'occasion en auto-entrepreneur. Il occupera ses fonctions au sein de l'AMF 41. "Ce poste est une première en France. A ce jour aucun département, ni aucune association départementale des maires ne s'est doté d'un tel poste qui correspond à un besoin réel", a déclaré Philippe Sartori, président de l'association.
Le coordinateur devra tout d'abord "décliner auprès des maires les actions prioritaires fixées par le préfet dans le plan départemental de prévention de la délinquance" : aide aux victimes, lutte contre la drogue, les dérives sectaires, les violences faites aux femmes… Il aidera par ailleurs les élus pour l'organisation de réunions thématiques. Il les assistera, notamment par des études et diagnostics de sécurité, les accompagnera "pour la mise en place, dans leur commune, d’un conseil des droits et devoirs des familles ou d’une procédure de rappel à l’ordre", les aidera dans "la prévention et le stationnement illégal des gens du voyage ainsi que les conseiller dans l’application des mesures d’expulsion". Il travaillera enfin avec les forces de sécurité "afin de concevoir, avec eux, des mesures de prévention situationnelle" sur les nouveaux projets d'urbanisme.
La création de ce nouveau poste intervient au moment où le gouvernement prépare un plan de prévention de la délinquance et d'aide aux victimes sur fond de mauvais chiffres de la délinquance et pour relancer la loi Sarkozy de 2007 qui sommeille. Cette loi, censée faire du maire le "pivot" de la prévention de la délinquance sur le territoire communal, "n’a fait qu’établir un cadre et des dispositions législatives mais n’a pas donné de véritables moyens ou outils au maire pour satisfaire à ces obligations légales", constate Philippe Sartori. Un rapport d'évaluation du Conseil national des villes avait conclu en début d'année à une "absence quasi systématique de mise en œuvre". Le chef de l'Etat, auteur de la loi lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, avait dû en prendre acte fin mai 2009 et avait demandé au ministre de l'Intérieur de travailler à ce plan. Parallèlement, une nouvelle évaluation a été conduite par le comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD) avec l'aide de l'AMF. Ses résultats n'ont pas encore été publiés. Le plan, préparé par le CIPD, l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé) et la Délégation interministérielle à la ville (DIV) est attendu pour le courant du mois.

 

Michel Tendil