Archives

Environnement - Un comité de pilotage est chargé d'élaborer un plan national sur les résidus de médicaments dans l'eau

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, Chantal Jouanno, ont installé le 23 novembre un comité national de pilotage chargé d'élaborer un plan national sur les résidus de médicaments dans l'eau (PNRM). "Depuis plusieurs années, la communauté scientifique, les pouvoirs publics et le public s'interrogent sur la présence de résidus de médicaments humains et vétérinaires, à l'état de traces, dans les différents compartiments aquatiques (eaux de surface et souterraines, rejets d'eaux usées, organismes aquatiques) et dans l'eau potable, ainsi que sur leurs effets sur l'environnement et la santé humaine", ont-elles déclaré. La table-ronde du Grenelle de l'environnement avait conclu à la nécessité de maîtriser les risques liés à ces substances dans l'eau, qui contribuent notamment à la diminution de la faune aquatique et à des phénomènes de "féminisation" des poissons et risquent d'entraîner des interactions avec d'autres polluants comme les résidus de pesticides. Cet engagement a depuis été intégré dans le nouveau plan national Santé-Environnement (PNSE2) lancé en juillet dernier.
Le comité qui vient d'être mis en place regroupe des institutionnels (ministères de la Santé, de l'Ecologie, de l'Agriculture, de la Recherche, agences sanitaires, Office national de l'eau et des milieux aquatiques, agences de l'eau), des représentants du secteur de la recherche, de l'industrie pharmaceutique et des autres secteurs professionnels concernés, des élus - Association des maires de France (AMF) et Assemblée des départements de France (ADF) -, la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E), la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) ainsi que des associations de défense de l'environnement (FNE, WWF, Robin des Bois) et des usagers (UFC/Que choisir, Collectif interassociatif sur la santé).
Les deux ministres ont fixé la feuille de route du comité qui devra leur soumettre des propositions d'actions d'ici le début 2010. Dans le domaine de la santé, il s'agit d'"apprécier la pertinence du passage d'une surveillance exploratoire par des campagnes de mesures passées et présentes à une surveillance réglementaire de nouvelles substances" et d'étudier "les mesures de gestion des risques sanitaires et plus particulièrement les actions possibles de réduction des émissions à la source concernant autant les sources de pollution diffuses que ponctuelles". Sur le plan environnemental, la priorité est "d'engager des actions de réduction des émissions de substances à la source, afin de répondre aux exigences de la directive cadre sur l'eau (DCE), de la directive cadre "stratégie pour le milieu marin" et plus particulièrement aux objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement". Il faudra donc "améliorer les connaissances scientifiques (métrologie, écotoxicologie, modélisation, etc.)" et "améliorer et renforcer la surveillance des milieux (identification de lacunes éventuelles).
Dès lors, deux axes prioritaires sont proposés pour le futur PNRM, ont précisé Roselyne Bachelot et Chantal Jouanno : "évaluer les risques environnementaux et sanitaires par l'acquisition des connaissances scientifiques et techniques relatives à la présence, au devenir et aux effets de ces médicaments sur l'environnement et la santé humaine" et "mettre en place des mesures de gestion des risques environnementaux et sanitaires par des actions de contrôle et de réduction des émissions de médicaments dans l'environnement".

Anne Lenormand
 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis