Un an après, l'essentiel du plan de relance est engagé dans le secteur de la culture
Selon le ministère, 65% des dotations mises à disposition pour l'année 2021 dans le cadre du volet de France Relance en faveur de la culture sont engagées. Le degré d'engagement des crédits (et les montants en jeu...) est variable selon les secteurs : restauration du patrimoine, aide au spectacle vivant, soutien aux artistes et aux jeunes créateurs, industries culturelles...
Il y a un an, Roselyne Bachelot présentait la déclinaison du plan de relance dans le secteur de la Culture (voir notre article du 4 septembre 2020). Quelques jours plus tôt, Jean Castex, pressé par les demandes croissantes des professionnels, annonçait une "dotation exceptionnelle" de deux milliards d'euros en faveur de ce même secteur, prise sur les 100 milliards à venir du plan de relance (voir notre article du 27 août 2020). Cette enveloppe prévoyait notamment une large part au bénéfice du patrimoine, avec un total de 614 millions d'euros. Un an après ces annonces, le ministère de la Culture dresse un bilan détaillé de la mise en œuvre du plan de relance et de la consommation des crédits.
Près de 800 millions d'euros déjà engagés, soit 65% des dotations 2021
Selon ce bilan, "qu'elles soient gérées directement par le ministère, au niveau central ou déconcentré, par les directions régionales des affaires culturelles (Drac), ou par des établissements publics sous tutelle du ministère, toutes les mesures du plan de relance pour la culture sont désormais en cours d'exécution et de déploiement". Plus précisément, le dossier indique que, sur les huit premiers mois de l'année, la consommation cumulée des crédits du plan de relance pour la culture est conforme aux prévisions. Ainsi 793 millions d'euros sont déjà engagés, ce qui représente 65% des dotations mises à disposition pour l'année 2021 et près de 50% des crédits ouverts sur l'ensemble du volet de France Relance en faveur de la culture.
Ces crédits vont aux cinq grandes priorités décidées lors de la conception du plan de relance : la restauration du patrimoine, l'aide au spectacle vivant et aux établissements publics de création, le soutien aux artistes et aux jeunes créateurs, la consolidation des filières culturelles stratégiques (presse, cinéma et audiovisuel, livre, audiovisuel public...), ainsi que les investissements d'avenir pour les industries culturelles et créatives.
Des degrés d'engagement très divers selon les secteurs
Le degré d'engagement des crédits du plan de relance est variable selon les secteurs. Pour le patrimoine, il est, à ce jour de 473 millions sur les 614 prévus. Parmi les bénéficiaires : le plan cathédrales (21 millions engagés sur 80), la restauration des monuments historiques appartenant aux communes et aux propriétaires privés (27 millions sur 40) et la restauration des monuments nationaux (18 millions sur 40). Enfin le rythme de consommation est élevé pour le gros chantier – décidé par Emmanuel Macron – de restauration et de mise en valeur du château de Villers-Cotterêts (82 millions sur 100). Il faut y ajouter les 247 millions engagés (sur 334) destinés à soutenir la reprise d'activité des établissements publics patrimoniaux contribuant à l'attractivité et le rayonnement international de la France.
Sur la reconquête de notre modèle de création et de diffusion artistique, 313 millions ont été engagés en 2021 sur une enveloppe de 426. Sur ce total 2021, 185 millions sont allés au spectacle vivant privé (sur 210) et 128 millions au spectacle vivant subventionné (sur 206).
La troisième priorité du plan – soutenir l'emploi artistique, redynamiser la jeune création et moderniser le réseau des établissements d'enseignement supérieur de la culture – a bénéficié de 83 millions en 2021 sur une enveloppe de 113 millions. Les crédits engagés sont allés au soutien de l'emploi artistique (13 millions), au "grand programme de soutien à la création artistique" (20 millions engagés en 2021 pour des commandes publiques) et à la rénovation des écoles de l'enseignement supérieur culturel (50 millions).
La consolidation et la modernisation des filières culturelles stratégiques lourdement impactées par la crise (presse, livre, audiovisuel...) ont bénéficié de 330 millions d'engagements sur un total de 428 millions. Enfin, 19 millions de crédits budgétaires ont été engagés en faveur de la mise en œuvre d'une stratégie d'avenir pour l'ensemble des industries culturelles et créatives. Le montant peut sembler modeste, mais il faut aussi tenir compte des 400 millions d'euros sur cinq ans prévus sur ce point au titre du programme d'investissements d'avenir (PIA).