Insertion - Trois mois avant le RSA, un accord pour renforcer l'insertion par l'économique
Le Medef, le Comité national des entreprises d'insertion (CNEI), le CNCE-Geiq (Groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification) ont signé le 4 mars avec le secrétariat d'Etat chargé de l'emploi un "accord pour l'accès à l'emploi des personnes en insertion". L'objectif est "de renforcer l'accompagnement et la qualification des personnes suivant un parcours d'insertion".
En pratique, l'accord prévoit plusieurs mesures allant dans ce sens. Les signataires développeront ainsi des actions communes de mobilisation et de communication, en vue de sensibiliser les entreprises ordinaires et de renforcer les partenariats permettant de favoriser le recrutement, par des entreprises ordinaires, de salariés issus d'entreprises d'insertion (EI) ou de Geiq. De son côté, l'Etat s'engage à financer en 2009 la création de 1.500 postes d'insertion pour les entreprises d'insertion (EI) et les entreprises de travail temporaire d'insertion (Etti). Au-delà de cet effort budgétaire supplémentaire, le secrétariat d'Etat chargé de l'Emploi entamera une réflexion sur la réforme des modalités de financement des EI et des Etti. Des expérimentations sur ce point seront mises en place dès cette année dans deux régions. Autre engagement de l'Etat : l'agrément de la démarche qualité entamée par le CNCE-Geiq. Enfin, l'accord prévoit que les Geiq seront éligibles aux aides à l'embauche prévues par le plan de relance de l'économie en faveur des entreprises de moins de dix salariés. Cette mesure leur permettra de bénéficier de l'exonération des cotisations sociales des salariés nouvellement embauchés en contrat de professionnalisation.
Le CNEI regroupe plus de 550 entreprises d'insertion employant environ 34.500 salariés en insertion. Pour leur part, les Geiq rassemblent plus de 3.600 entreprises.
Cet accord intervient trois mois avant la mise en place du revenu de solidarité active (RSA). Or la réussite du RSA suppose de mobiliser le Pôle emploi et les différents acteurs de l'accès à l'emploi, mais aussi de mobiliser les entreprises ordinaires. Il n'est donc pas étonnant que le communiqué commun présentant l'accord insiste sur "l'ambition (...) de réconcilier les profils des personnes sans emploi avec les besoins de main-d'oeuvre des entreprises". Cet objectif ambitieux risque toutefois de se heurter à la forte dégradation du marché de l'emploi.
Jean-Noël Escudié / PCA