Transports publics : moins de la moitié des autobus roulent aujourd'hui au gazole
La part des autobus roulant au gazole est désormais passée sous le seuil symbolique des 50% et les énergies alternatives prennent le relais, selon la nouvelle étude sur le parc des véhicules des services urbains publiée par l’Union des transports tublics et ferroviaires (UTPF) ce 20 septembre. En deux ans, la part de l'énergie électrique a doublé, indique-t-elle.
Fruit d'une enquête de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTPF) menée auprès de 150 réseaux de transport en France, soit 95% de ses adhérents, la nouvelle étude publiée ce 25 septembre présente un panorama détaillé des véhicules utilisés dans les transports publics urbains, notamment les autobus et systèmes de transport guidés (métros et tramways en particulier). Cette édition 2024 montre la très nette progression des énergies alternatives. Ainsi, en deux ans, la part des autobus roulant au gazole est passée de 61,3% à 48,9%.
Décarbonation plus marquée des autobus de grand gabarit
Cette décarbonation est particulièrement marquée pour les véhicules de grand gabarit (plus de 12 mètres) : la moitié d'entre eux utilisent des énergies alternatives au gazole contre 38,7% au 1er janvier 2022. La part des autobus au GNV/GNC/BioGNV ne cesse d’augmenter, atteignant 26,2% des flottes (21,9% en 2022) et celle des autobus hybrides se hisse à 15% (12% en 2022), notamment les hybrides GNV – BioGNV qui passent de 0,2% en 2022 à 2,3% en 2024. Les autobus électriques poursuivent leur croissance, au rythme de 40%, pour atteindre 7,8% des flottes (3,9% en 2022). La part de l’hydrogène progresse mais reste encore très marginale (0,2% en 2024 contre 0,1% en 2022). Celle du biocarburant, des carburants de synthèse et paraffiniques atteint 1,7% (contre 1% en 2022).
En revanche, pour les autobus de moins de 12 mètres (midibus et minibus), qui sont les plus anciens du parc, les énergies alternatives ne concernent actuellement que 27,5% des flottes. L'électricité est la deuxième énergie la plus utilisée (13,2%), loin derrière le gazole (72,5%) avec cependant de grands écarts entre les types de véhicules, 24% des minibus étant électriques contre 4,7% des midibus.
Impacts des nouvelles normes
L'étude consacre un chapitre entier à l'impact de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) et au décret du 17 novembre 2021, qui définit les autobus et autocars à faibles émissions sur le parc d'autobus. Les véhicules à faibles émissions (VFE) sont classés en trois groupes selon la motorisation et/ou l’énergie utilisée. Leur utilisation diffère en fonction de la taille des agglomérations, couvertes ou non par un Plan de protection de l’atmosphère (PPA) ou par une Zone à faibles émissions – mobilités (ZFE-m).
"Les effets de la loi TECV sur les réseaux de classe 2 (entre 100.000 et 250.000 habitants desservis, NDLR) peuvent se traduire par une baisse des autobus utilisant du gazole au profit du GNV et des véhicules hybrides, indique l'étude. Par ailleurs, 31 réseaux de classe 2 exploitent dorénavant des autobus électriques, trolleybus compris, ou hydrogène alors qu’ils n’étaient que 12 en 2022, 6 en 2020, 2 en 2018". Sur les réseaux de classe 3 (moins de 100.000 habitants desservis), les impacts sont moins visibles puisqu’une majorité d’entre eux peuvent poursuivre l’acquisition de véhicules au gazole Euro VI. Toutefois, la part des véhicules au gazole est en baisse au profit des véhicules hybrides et des biocarburants. 20 réseaux de classe 3 exploitent dorénavant des autobus électriques alors qu’ils n’étaient que 9 en 2022, 5 en 2020 et 3 en 2018.
Par ailleurs, la normalisation Euro imposée par la législation européenne, qui établit des niveaux de plus en plus sévères sur les rejets des moteurs thermiques des véhicules commercialisés, ne cesse de progresser. Au 1er janvier 2024, 90,5% des autobus thermiques respectent les normes Euro V, EEV ou Euro VI (+6,5 points par rapport à 2022). 56% de ces véhicules sont en Euro VI (la norme la plus exigeante en termes de réduction des émissions), soit une hausse de 10 points par rapport à la précédente enquête.
Transports guidés : hausse du nombre de rames de tramways
Concernant les transports guidés, qui représentent 14% du parc des réseaux urbains, l'étude note que le tramway est présent dans 26 réseaux, soit 47,9% du total. Les trains de type RER constituent 11,4% du parc. Viennent ensuite les métros (9,3%) présents dans 6 réseaux de grandes agglomérations et à la RATP, les transports par câble – funiculaires et téléphériques - (0,8%) et les tram-trains (0,4%). Par rapport à 2022, le nombre de rames de tramways a augmenté de 1,85%. Ces acquisitions ont été réalisées dans le cadre de prolongements de lignes existantes ou de renforcements de l'offre, précise l'étude.
› Saint-Étienne a le meilleur conducteur de bus de FranceBruno Herbin, conducteur de bus sur le réseau Transdev de Saint-Etienne, a remporté ce mercredi 25 septembre le "Bus d'or", qui récompense le meilleur conducteur de France, a annoncé l'Union des transports publics et ferroviaires (UTPF), qui organise ce concours. À l'issue de trois jours d'épreuves à Paris, il s'est imposé devant le Lillois Tanguy Baptiste et le Calaisien Maxime Malbaut. 55 conducteurs (dont cinq femmes) venus de toute la France se sont d'abord départagés mardi lors d'épreuves d'habileté et de précision sur piste fermée, au volant de bus de la RATP. Puis les dix finalistes se sont affrontés mercredi matin à Paris en heure de pointe sur quelques kilomètres de la ligne 28 de la RATP, de Montparnasse aux Champs-Elysées. Chaque conducteur était accompagné du titulaire de la ligne, chargé de lui montrer le chemin, pendant que des "clients mystère" notaient sa conduite comme son comportement avec les clients. Ce concours biannuel du "Bus d'or" est la "pierre angulaire" d'une campagne de recrutement pour les réseaux de bus, qui manquent de conducteurs, a indiqué Stéphanie Lopes d'Azevedo, directrice économie et technique à l'UTPF. Le secteur du transport public (trains, bus, métros, trams) a besoin de recruter 100.000 personnes d'ici à 2030, du côté des conducteurs comme des techniciens. Cette campagne passe par de la communication et une offre de formation. "La pyramide des âges n'est pas très favorable, c'est parfois un métier de seconde partie de carrière", avec 41% de conducteurs de plus de 51 ans, a commenté Stéphanie Lopes d'Azevedo. "Nos métiers sont très peu connus il faut leur donner de la visibilité", a-t-elle souligné, comptant aussi sur une féminisation du métier. Chaque réseau de bus avait désigné son candidat en interne, mais certains hésitaient à en envoyer faute de personnel suffisant, a précisé Michael Royer, qui organisait le concours pour l'UTPF. |