Transport ferroviaire : l'association Familles rurales interpelle le gouvernement sur les prix et la "qualité de service" de la SNCF

L'association de défense des consommateurs Familles rurales a annoncé ce 7 mars avoir écrit au Premier ministre, François Bayrou, pour critiquer les tarifs pratiqués par la SNCF et "la qualité de service offerte à ses usagers". Elle appelle les pouvoirs publics à contraindre l'opérateur ferroviaire à revoir ses pratiques et à respecter sa mission de service public.

"L'avion, lorsqu'on voyage seul, ou la voiture, à plusieurs (dès deux personnes), constituent trop souvent une [option] alternative plus abordable d'un point de vue économique pour nos concitoyens, et ce malgré une conscience écologique de plus en plus marquée", estime Familles rurales dans un communiqué diffusé ce 7 mars, dans lequel l'association sonne la charge contre la tarification "dynamique" pratiquée par la SNCF. Elle y voit "une boîte noire dont il paraît impossible de percer le mystère", avec "des abonnements qui n’ouvrent aucun avantage à certains moments de l’année et des prix qui passent du simple au triple pour un même trajet au sein d’un même train !"

Annulations, déprogrammations, retards...

Elle déplore également qu'en 2023 "près de 347 millions de voyageurs" aient été "impactés par l’annulation, la déprogrammation ou le retard de leur train". "En tout, sur une année, près de 178 millions d'usagers ont ainsi dû faire face à l'impossibilité de voyager conformément aux conditions initialement contractées avec la SNCF", soit 13,2% des trajets concernés, tous services confondus (TER, Transilien, Intercités, TGV hors trains grandes lignes non conventionnés et international).

"La qualité de service peut également se mesurer par la ponctualité des trains", poursuit Familles rurales, qui calcule que, "en 2023, la proportion de trains arrivant en retard à destination (retard supérieur à 5 minutes) atteint 12%, soit 169 millions de voyageurs sur 1,35 milliard, tous services confondus".

Rapport qualité-prix dégradé

"Notre analyse montre que le rapport qualité-prix s'est dégradé pour les voyageurs", relève encore l'association, estimant que "le train est inaccessible pour nombre d'entre nous, particulièrement les plus jeunes". Elle estime qu’il reste cinq ans à la SNCF pour remplir son contrat de performance 2021-2030 "conformément à la mission de service public dont elle a la charge et des principes qui en découlent". 

Dans un courrier à François Bayrou signé de sa présidente, Guylaine Brohan, l'association demande donc au gouvernement la mise en place de tarifs "socialement plus justes, conformément à l'esprit du contrat de performance 2021-2030", en repensant la politique "sociale et tarifaire au regard des ressources de chacun".

Proposition d'automatisation des indemnisations

Elle appelle aussi à "respecter et appliquer le règlement européen en automatisant les indemnisations dues en cas de retard et d'annulation", rappelant qu'"être indemnisé est un droit qui ne saurait être soumis à une demande préalable du consommateur comme l'exige aujourd'hui la SNCF". Elle propose aussi de renforcer les prérogatives de l’Autorité de régulation des transports (ART) afin qu’"elle puisse réellement 'sanctionner' les mauvaises pratiques des opérateurs tant s’agissant de la SNCF que des acteurs ferroviaires à venir avec l’ouverture à la concurrence".

Dernier point, l'association demande la mise en place d'un système de médiation sur le modèle du médiateur national de l’énergie, "chargé, non seulement de traiter les litiges de manière indépendante et impartiale, mais aussi d'informer les consommateurs sur leurs droits et le nouveau contexte d'ouverture à la concurrence".

 

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