Transition écologique : le Cese appelle à plus de planification sur les besoins d'emplois
Dans un avis adopté mercredi 15 mai, le Conseil économique, social et environnemental appelle à pousser plus loin la planification écologique. Faute de pilotage global, l’anticipation des emplois et compétences n’est pas assez aboutie.
Que doivent faire les acteurs de l’emploi et du travail pour faciliter la transition écologique ? Saisi par le gouvernement sur cette question, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) vient de rendre un avis, mercredi 15 mai, contenant une série de recommandations. Malgré les différents outils d’anticipation des compétences qui seront nécessaires, "il n’existe pas jusqu’ici d’approche globale et continue du sujet". "Des approches et scénarios par branche sont élaborés mais ils génèrent des visions sectorielles qui ne permettent ni vision globale ni analyse des transferts possibles d’une branche à l’autre", analysent-ils.
Un travail a déjà été entrepris par le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) (lire notre article du 19 février 2024) avec la publication, en février 2024, d’une "stratégie emplois et compétences". Le Cese regrette néanmoins de fortes incertitudes sur les créations d’emplois attendues dans certains secteurs comme le bâtiment ou l’agriculture, faute de choix de société clairs sur les objectifs en matière de construction neuve et rénovation, ou dans l’agroécologie. Dans l’économie circulaire, le potentiel est important "mais sans prospective claire à date".
Mettre les acteurs de l’emploi au service de la planification
Il faudrait tendre vers une "gestion des emplois et parcours professionnels (GEPP) nationale". Pour avancer, le Cese veut donc mieux mobiliser les acteurs concernés. Au niveau national, il propose d’impliquer le SGPE dans le Conseil national pour l’emploi (l’instance de pilotage issue de la loi pour le plein emploi) mais aussi de "faire évoluer les statuts de France Travail et France compétences pour y inclure des missions au service de la réussite de la planification écologique".
Le Cese appelle également à "renforcer le rôle des régions dans la mobilisation du monde du travail pour la réussite de la planification écologique". Et ce, en capitalisant sur les conférences des parties régionales (COP) et en intégrant des "indicateurs" relatifs à la planification écologique dans les contrats de plan État-régions.
Au niveau des territoires, le Cese constate que dans les contrats territoriaux de relance et de transition écologique, tout comme dans les contrats de transition écologique conclus entre l’État et certaines filières, "la dimension prospective demeure faible et généraliste concernant l’emploi et la formation". D’où un appel à inclure, dans ces contractualisations, un "volet structuré relatif à l’emploi et à la formation", tout en associant divers acteurs (services déconcentrés de l’Etat, Crefop, etc.).
Des financements insuffisants en formation
Pour stimuler l’offre de formation, le Cese recommande d’intégrer un critère relatif à la prise en compte de la transition écologique dans l’enregistrement au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). "La part 'environnement' dans les financements de la formation professionnelle n’est pas à la hauteur des enjeux de la planification écologique", observe-t-il. "Ainsi, alors que le secteur du bâtiment est l’un des principaux concernés par la planification écologique, seules 6 % des formations financées par l’Opco Constructys ont un contenu relatif à la transition écologique", relève le Cese.