Transformer, pour préserver l'offre d'accueil de la petite enfance (49)

Pour sécuriser l'offre de garde des 0/3 ans, la communauté de communes Loire Layon Aubance fait évoluer ses haltes-garderies. Le maintien d'une offre collective s'impose, d'autant plus que le nombre d'assistantes maternelles ne cesse de diminuer.

« On ne fait pas l'attractivité d'un territoire sans service aux familles », pose Philippe Cesbron, maire délégué de Rablay-sur-Layon, vice-président de la communauté de communes Loire Layon Aubance, élu référent de la petite enfance. Dans la deuxième couronne de la ville d'Angers, cette collectivité née en 2017 de la fusion de trois plus petites communautés de communes bénéficie d'une offre diverse et variée, entre des haltes-garderies, crèches, crèche familiale, microcrèches privées et des assistantes maternelles. « Nous avons choisi de maintenir la diversité des structures et de leurs modes de gestion. Tout fonctionne bien. Mais nous devons prendre soin de coller à l'évolution des besoins si nous ne voulons pas tout fragiliser », reprend l'élu.

Forces et faiblesses du territoire

C'est pour cette raison que les élus ont réalisé en 2019, puis réactualisé récemment, un diagnostic avec la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Maine-et-Loire. Celui-ci a révélé deux faiblesses. D’une part, la fragilité du modèle économique des trois haltes-garderies réparties sur le territoire. « Cela s’explique par l'évolution de la demande : les familles sont en recherche d’un accueil régulier plutôt qu'occasionnel », détaille Philippe Cesbron.

Parallèlement, le territoire observe – comme beaucoup d'autres - une diminution continue du nombre d'assistantes maternelles en activité. « Beaucoup partent à la retraite, les perspectives démographiques nous montrent que cela va s'amplifier, car plus d'un tiers ont 55 ans ou plus. Or les départs ne sont pas compensés par autant d'installations », précise l'élu.

L'une des trois haltes-garderies, gérée par un groupe mutualiste, était particulièrement en difficulté. C'est sur elle que les élus se sont penchés en premier. La réflexion conjointe avec la CAF et le gestionnaire a abouti à la décision de la faire évoluer vers un lieu multi-accueil, c’est-à-dire de permettre que les enfants y soient accueillis régulièrement, et non plus seulement une heure ou deux de temps à autre. Une transformation « somme toute naturelle » glisse l'élu, car la CAF, au vu des demandes des familles, avait déjà autorisé, par dérogation, que des contrats réguliers soient signés avec des familles. L'opportunité a semblé d'autant plus intéressante que la commune d'implantation, Rochefort-sur-Loire, a une école en construction.

Le multi-accueil compte désormais 18 places, quand la halte-garderie n'en avait que 15. Il ouvre 5 jours par semaine, quand la halte-garderie n'ouvrait que sur trois jours. « La demande est déjà très forte, apprécie l'élu. Cela conforte notre choix. »

Maintenir une halte-garderie

L'une des deux autres haltes-garderies est gérée par une association (un centre social). Elle est implantée sur la commune déléguée de Thouarcé qui dispose aussi d'une microcrèche. « Nous avons envisagé un temps de les fusionner mais après examen, il semble plus intéressant que les deux structures continuent de cohabiter, car elles sont complémentaires », explique Philippe Cesbron. Cette halte-garderie répond en effet à un besoin lié au marché de l'emploi saisonnier. Le territoire connaît « une forte saisonnalité agricole ». À cela s'ajoute le recours accentué au télétravail depuis la pandémie de Covid-19. Enfin, l'association qui gère cette halte-garderie étant un centre social, les élus sont attachés « à maintenir cet outil social qui aide à lever les freins à l'emploi ».

La troisième halte-garderie est implantée sur la commune nouvelle du Val-du-Layon. La poussée démographique est ici assez forte. « La demande des familles pousse également nettement pour le développement de l'accueil régulier des enfants. » Là aussi, la chute de l'offre à domicile des assistantes maternelles va être marquée. Les élus jugent donc « opportun de faire évoluer également cette halte-garderie évoluer en un lieu multi-accueil ». Mais il y a moins d'urgence. Surtout, la commune porte un projet de pôle enfance en centre bourg, à proximité de l'Ehpad. La transformation de la halte-garderie est donc plutôt programmée pour l'horizon 2025.

Équilibre de l'offre public/privé

La pression en faveur de l'accueil collectif favorise l'essor des microcrèches privées. Les élus intercommunaux ont décidé d'instaurer une procédure originale pour veiller à « l'équilibre entre l'offre publique et privée ». « Le reste à charge est plus important pour les familles dans les crèches privées, or nous devons veiller à l'accessibilité financière des services pour l'ensemble des familles », ajoute l'élu. La procédure est simple. Dès qu'un porteur de projet se présente à une commune, la communauté de communes est informée. Elle le rencontre, avec les professionnels du relais petite enfance. Elle donne un avis d'opportunité qu'elle transmet au conseil départemental. « II nous est arrivé de recommander qu'un projet soit repoussé d'au moins deux/trois ans parce que nous ne le jugions pas opportun », indique l'élu.

En prenant la compétence petite enfance, la communauté de communes a créé un poste de coordinatrice petite enfance. « Essentiel, réagit Philippe Cesbron. Le travail de coordination auprès de l'ensemble des professionnels, les équipes, les gestionnaires, les partenaires institutionnels et financiers, est une plus-value inestimable » assure l'élu, persuadé que c'est l'un des facteurs qui explique que le territoire soit épargné par les difficultés de recrutement de personnel. « Nous portons une vraie attention à ces métiers et à la place des enfants ».

 

Un budget croissant, des dépenses assumées

La transformation des haltes-garderies en multi-accueil augmente forcément la participation financière de la collectivité, explique Philippe Cesbron. Le coût global de fonctionnement des structures de la petite enfance sur le territoire avoisine 1,8 million d'euros pour la collectivité. Après déduction du cofinancement de la Caf et autres recettes, de près d’1 million d’euros, le reste à charge est de 800 000 euros.

Communauté de communes Loire Layon Aubance

Nombre d'habitants :

58000

Nombre de communes :

19
1 rue Adrien-Meslier
49 170 Saint-Georges-sur-Loire
contact@loirelayonaubance.fr

Philippe Cesbron

Vice-président, en charge de la petite enfance

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