Grippe A(H1N1) - Toutes les maisons de retraite doivent se doter d'un plan de continuité
Nora Berra, la secrétaire d'Etat aux Aînés, appelle l'ensemble des professionnels sanitaires et médico-sociaux intervenant auprès des personnes âgées à se préparer à une pandémie grippale A(H1N1), désormais attendue pour septembre. Cet appel à la mobilisation vise les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les unités de soins de longue durée (USLD) et les logements foyers. Ces différents établissements sont en effet doublement concernés. D'une part, l'état de santé fragile de leurs pensionnaires les expose particulièrement à une contamination virale, même si la grippe A(H1N1) ne semble pas cibler spécialement les personnes âgées, contrairement à la grippe hivernale "ordinaire". D'autre part, la plupart des personnes accueillies en Ehpad étant dépendantes, il est essentiel que les personnels de l'établissement soient à même d'assurer la continuité de la prise en charge, d'autant plus que le nombre de résidents malades pourrait augmenter au même moment.
Ces cas de figure n'ont rien de théoriques. Depuis le 3 août, les 98 résidents d'une maison de retraite dans la périphérie de Toulouse sont placés sous Tamiflu. Six pensionnaires ont en effet été hospitalisés samedi soir car ils présentaient des symptômes grippaux. Trente autres résidents, mais aussi quatre membres du personnel, présentent également des symptômes identiques depuis dimanche. Outre la mise sous Tamiflu, plusieurs mesures ont été prises par les autorités locales, comme le port du masque pour les résidants et les personnels, la suspension des visites extérieures et des animations ou encore la distribution des repas en chambre.
Dans ce contexte, la mobilisation décrétée par Nora Berra vise avant tout à généraliser les plans de continuité de l'activité (PCA). Le PCA précise notamment les mesures à prendre pour faire face aux perturbations qui ne manqueraient pas d'être introduites par la survenue d'une pandémie grippale et pour assurer la continuité du fonctionnement de l'établissement. Les établissements qui ne sont pas encore dotés d'un PCA sont invités à le finaliser rapidement. En principe, les établissements accueillant des personnes âgées devraient tous être dotés d'un tel plan depuis 2007. A l'époque, face à l'éventualité d'une pandémie de grippe aviaire, les établissements du secteur social avaient été invités à se doter d'un tel outil. Le PCA doit prévoir plusieurs scénarios : taux moyen d'absentéisme de 25% tout au long de la vague épidémique (8 à 12 semaines), taux d'absentéisme de 40% sur les deux semaines de pointe de la vague pandémique... A partir de ces scénarios, il doit procéder à une analyse des missions et à une réflexion sur l'organisation du travail. Tous les aspects doivent être pris en compte : organisation des soins, fonction logistique, fonction communication, gestion des déchets infectieux, gestion des corps des victimes, impact économique de la pandémie... (voir notre article ci-contre du 10 avril 2007).
Jean-Noël Escudié / PCA