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Tourisme - Tourisme d'affaires : vingt mesures pour préserver l'attractivité du Grand Paris

Gilles Pélisson, l'ancien PDG du groupe Accor, a remis son rapport sur "Le tourisme d'affaires dans le Grand Paris : pour une nouvelle ambition". La référence au Grand Paris tient du "politiquement correct", car le rapport se consacre presque exclusivement à l'attractivité de la capitale qui concentre, de fait, l'essentiel du tourisme d'affaires francilien. La réflexion de Gilles Pélisson part d'une interrogation. En effet, "on doit se demander si Paris tire pleinement avantage de sa situation exceptionnelle, et pourquoi elle connaît, en valeur relative, une diminution de sa position dans les classements internationaux". Cette réflexion n'est d'ailleurs pas vraiment nouvelle, puisque plusieurs rapports se sont déjà penchés sur le sujet au cours de ces dernières années. Gilles Pélisson se fixe donc comme objectif de "mesurer les progrès récemment accomplis, et ceux qui doivent encore être réalisés, en tenant compte du contexte nouveau induit par la politique du Grand Paris".
Malgré la difficulté à disposer de données internationales fiables et réellement comparables, le rapport confirme le recul relatif de la place de Paris dans le tourisme d'affaires. En 2010, la capitale a ainsi perdu son premier rang mondial d'accueil des congrès (classement Icca) - qu'elle partageait avec Vienne - pour se retrouver à la troisième place, derrière Barcelone. Il est vrai que l'écart entre Barcelone et Paris est seulement de quatre événements. Sur les salons, Paris - qui concentre 80% de l'activité française en la matière - se situerait au deuxième rang mondial en termes de visiteurs (derrière Milan), au troisième rang en termes d'exposants (derrière Canton et Las Vegas) et au cinquième rang en termes de surfaces d'expositions (derrière Canton, Las Vegas, Francfort et Shanghai). En termes de congrès comme de salons, une analyse sur dix ans confirme le déclin relatif de Paris. La situation est d'autant plus préoccupante, selon Gilles Pélisson, que "le schéma de transports du Grand Paris n'a pas pris en compte de manière spécifique l'attente forte des touristes d'affaires, quant à un accès rapide de leur point d'arrivée (majoritairement l'aéroport de Roissy) jusqu'au centre de Paris, où se situent les sites des foires, salons, congrès, évènements, ainsi que les hôtels".

Plaidoyer pour la liaison directe Roissy-Paris

Face à cette situation, le rapport formule vingt recommandations, regroupées en quatre thématiques : les transports, les équipements, l'accueil et, enfin, l'organisation et la fiscalité. Sur les transports, la principale proposition - et la plus coûteuse - concerne la création d'une liaison directe rapide entre Roissy et le centre de Paris. Le rapport suggère également la création d'une voie réservée aux taxis sur une partie de ce trajet. Sur les équipements, le rapport estime notamment qu'il manque encore à Paris un ou deux amphithéâtres de 2.000 à 3.000 places et recommande de mieux tirer parti des "lieux d'exception" de la capitale. Sur l'accueil des touristes d'affaires, les principales recommandations portent sur l'amélioration des prestations des taxis parisiens : "meilleure lisibilité" sur le tarif de la course de taxi entre les aéroports et les sites d'exposition, possibilité pour les organisateurs de négocier des prix forfaitaires, généralisation du paiement par carte bancaire, mises en place de "conditions adéquates" pour les voitures de tourisme avec chauffeur (lieux de prise en charge, droit d'utiliser les voies d'accès des taxis...), amélioration de la signalisation, des lieux d'exposition (notamment sur l'autoroute A1)...
Enfin, sur l'organisation et la fiscalité, le rapport Pélisson préconise notamment de fusionner - ou au moins de mutualiser - les moyens de promotion (OCTP, comités départementaux et régionaux du tourisme) et d'exonérer de la taxe locale sur la publicité extérieure, les dispositifs servant à la signalisation, à l'orientation et à l'information dans les espaces de foires, salons et congrès.