Tourisme : accord de l'UE pour un certificat sanitaire européen au 1er juillet
Après de longues négociations, le Conseil de l'Union européenne, via le Comité des représentants permanents (Coreper), est parvenu à un accord de compromis sur le certificat numérique visant à faciliter la libre circulation dans le contexte de la crise sanitaire. Le certificat devrait entrer en vigueur le 1er juillet, au tout début de la période la plus chargée des vacances d'été. Le communiqué de l'UE précise que "durant une période de six semaines, les citoyens dont le certificat aura été délivré avant le 1er juillet seront en mesure de voyager au sein de l'UE avec ce certificat". Pour éviter des distorsions trop brutales, il est prévu que si un État membre n'est pas prêt à délivrer les certificats selon le nouveau format d'ici au 1er juillet, il disposera de six semaines, à compter de cette date, pour introduire le nouveau format de certificat Covid numérique de l'UE. En attendant, "les certificats nationaux qui utilisent un autre format seront acceptés au cours de la période de mise en œuvre progressive". Les gouvernements gardent toutefois la possibilité de décider si les voyageurs en possession d'un certificat doivent se soumettre ou non à une quarantaine ou à un dépistage.
Pour rassurer les opinions européennes dans un domaine où les fake news tournent à plein régime, le communiqué de l'UE précise qu'"il n'existera pas de base de données centralisée de l'UE" et qu'il appartiendra aux États membres de "mettre en place des garanties solides conformément aux règles de protection des données de l'UE". Pour Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, ce certificat sanitaire constitue "un élément clé sur la voie d'une reprise des voyages de façon sûre et aisée à travers l'UE". Le pass devrait être entériné au sommet des chefs d'État de l'UE le 31 mai et 1er juin, avant d'être approuvé par le Parlement de l'UE, qui se réunit à Strasbourg du 7 au 10 juin.
Le pass sanitaire concerne les États membres de l'UE, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Le certificat pourrait également être ouvert à "des initiatives développées à l'échelle mondiale". Mais, en attendant, l'enjeu immédiat de la saison d'été 2021 concerne aussi la venue des touristes extra-européens. Intervenant, le 23 mai, dans l'émission "Le Grand Jury" des médias RTL, Le Figaro et LCI, Jean-Yves Le Drian a indiqué que les États membres de l'UE doivent établir, d'ici au 9 juin, la liste des pays extra-européens dont les ressortissants pourront entrer librement dans l'espace européen. Selon le ministre des Affaires étrangères, cette catégorie dite "verte" permettra aux touristes concernés de venir en Europe "sans aucune difficulté, sauf des contrôles sanitaires minimum". S'y ajouteront une "liste orange", regroupant les pays dont les ressortissants devront avoir reçu un "vaccin reconnu" par l'UE, et une "liste rouge" aux "contraintes extrêmement fermes" en raison de la circulation des variants du Covid-19. À ce jour, cette liste rouge comprend le Brésil, l'Argentine et l'Inde.
Parallèlement au certificat européen, la France prépare on le sait un pass sanitaire, qui subordonnera l'accès aux grands événements rassemblant plus de 1.000 personnes à la présentation d'un résultat négatif de dépistage du virus, d'un justificatif de vaccination, ou encore d'une attestation de rétablissement après contamination. Ce dispositif doit attendre la promulgation prochaine de la loi "gestion de la sortie de crise". Dans le même temps, le gouvernement a annoncé mardi 25 mai une nouvelle fonctionnalité de l'application TousAntiCovid : scanner un QR Code avec son téléphone, via l'application, en entrant dans un bar, un restaurant ou une salle de sport permettra, à compter du 9 juin, d'être informé d'un risque de contamination au Covid si une personne contagieuse était dans l'établissement. Ce "TousAntiCovid Signal", est un "cahier de rappel" numérique que les professionnels devront obligatoirement mettre en oeuvre pour la réouverture de leurs établissements. Un cahier papier devra toutefois être proposé en complément aux clients ne disposant pas de smartphone afin qu'ils y laissent leurs coordonnées, comme ce fut déjà le cas l'été dernier. Fourni aux professionnels sur le site https://qrcode.tousanticovid.gouv.fr, le QR code devra être affiché à l'entrée de l'établissement afin de pouvoir être scanné par les clients eux-mêmes de manière anonyme. Ces derniers recevront une "alerte orange" si un visiteur présent dans la même tranche horaire de deux heures s'est par la suite déclaré positif au Covid dans l'application. "Aucune donnée nominative n'est collectée : le QR code correspond à un identifiant crypté", a précisé le gouvernement. |