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Sports - Tour de France : les départements ont couru leur prologue

A trois mois du départ du centième Tour de France, Amaury sport organisation (ASO), organisateur de l'épreuve, et l'Assemblée des départements de France (ADF), ont tenu une réunion commune, le 27 mars, à Paris. Une occasion de renouveler un partenariat entamé en 2007, un an après que le transfert de la responsabilité des routes aux conseils généraux fut devenu effectif. Pour cette convention 2013-2016 signée entre les deux institutions, il y a du classique et de la nouveauté.
Le classique, ce sont bien entendu les prestations de l'ADF sur la Grande Boucle. Si les 3.360 kilomètres du parcours ont été inspectés par les agents des départements et certaines portions refaites de façon à offrir un revêtement homogène de qualité aux coureurs, durant la course elle-même l'association déploie un dispositif aussi opérationnel qu'efficace. Trois équipes techniques permanentes patrouillent lors de chaque étape, soit neuf personnes. Par ailleurs, deux agents des départements traversés sont postés à proximité de chaque point singulier (giratoire, rétrécissement…), lequel a été sécurisé au préalable par une signalisation spéciale, la pose de bottes de paille, etc. Cet investissement humain représentant la mobilisation de 3.000 agents départementaux répartis sur la durée du Tour. Montant de cette compensation payée par ASO à l'ADF: 250.000 euros.

La biodiversité, priorité du partenariat ADF/ASO

La nouveauté pour les trois ans à venir tient tout d'abord à la priorité donnée à l'environnement. "Nous avons notamment à respecter la biodiversité, a expliqué Claudy Lebreton, président de l'ADF. Nous voulons que les paysages et la route, qui sont hyper propres avant le passage du Tour, le soient tout autant une fois la course passée. Nous allons faire un travail sur l'optimisation de la gestion des déchets et la préservation de la biodiversité à travers l'opération Route propre." Pour y parvenir, 800 sacs poubelles en moyenne sont disposés sur chaque étape, soit plus de 15.000 durant les trois semaines de l'épreuve. Autre axe de travail en matière environnementale : la maîtrise des carburants et d'émissions de CO2 dans le cadre du plan climat-énergie territorial. Enfin, en matière de communication, un stand de communication grand public va permettre à l'ADF d'aller à la rencontre des citoyens. "A travers le Tour, on leur demandera ce qu'ils pensent de l'aménagement du territoire, de la circulation, des transports, on cherchera à connaître leur perception du rôle du département", a précisé Claudy Lebreton. Pour ce faire, une unité mobile de communication sera plus spécialement en action entre la 10e et la 16e étape.

Une occasion unique de communiquer

La communication était par ailleurs au programme de la réunion technique tenue au siège de l'ADF, avant la signature de la convention, en présence de représentants des trente sept départements traversés cette année. L'ensemble des dispositifs permettant de mettre en valeur leurs politiques ou certaines spécificités territoriales a été présenté, et une brochure identifiant les bonnes pratiques a été remise. La communication autour du Tour de France assure en effet des retombées considérables en termes d'image, il s'agit donc d'un défi à ne pas manquer pour les territoires traversés. "Profitez-en, c'est une occasion rare de montrer son département pendant des heures au monde entier à la télévision", a lancé Christian Prudhomme, directeur de l'épreuve.
Autre retombée attendue des départements : l'économie. Selon Claudy Lebreton, "les économistes du sport disent que pour un euro investi par la collectivité, on récupère entre six et dix fois la mise en retombées économiques : hôtels, restaurants, etc. La caravane du Tour ce sont 4.500 personnes et tous les hôtels sont réquisitionnés à cent kilomètres à la ronde. Nous avions fait le calcul dans mon département des Côtes d'Armor : un membre de l'équipe du Tour, ce sont entre cent cinquante et deux cents euros par jour laissés dans l'économie départementale". Si pour le président de l'ADF, il s'agit d'un "vrai partenariat gagnant-gagnant avec ASO", l'erreur n'est toutefois pas permise : "Sur une épreuve comme celle-là, tout doit être parfait, il en va de la mise en valeur des services publics territoriaux alors que l'on discute actuellement une nouvelle étape de la décentralisation."

Le Tour, un remède à la crise ?

Enfin, interrogé sur le point de savoir si en temps de crise et de restrictions des dépenses publiques, le Tour de France – dont le ticket d'entrée se situe à 45.000 euros pour accueillir un départ – connaissait une baisse des candidatures parmi les collectivités, Christian Prudhomme y voit au contraire un remède à la morosité et à la crise : "Il n'y a pas moins de candidatures, il y en aurait même plus. Nous avons environ 250 candidatures, parmi lesquelles on trouve des communes, des communautés de communes, des départements, voire des régions. Ce qui nous donne beaucoup plus de lieux d'étapes potentiels que ces 250 candidatures. Il y a une vraie volonté d'accueillir le Tour, car cette épreuve repose sur trois piliers : le sport, bien sûr, la mise en valeur des territoires et le lien social. Et c'est cet ensemble qui fait le Tour de France. On a presque le sentiment que plus la vie est dure, plus on a de candidatures."