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Prévention des risques - Surveiller les nappes d'eaux souterraines pour éviter les effondrements de terrains

Le 30 mars, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a fait le point sur les retours d’études de risques d’effondrement des cavités souterraines. Un thème qui mobilise en son sein plusieurs dizaines de chercheurs et sur lequel il a déjà produit divers travaux, dont un guide technique à destination des collectivités, des aménageurs et bureaux d’études. En France, un demi-million de cavités souterraines présentent un risque d'effondrement. Si bien que dans des départements comme l’Eure et le Loiret, on a pris les choses en main et livré certains outils, par exemple un atlas départemental de ces cavités. Dans l’Oise, un zonage des risques classés par aléa intègre le plan local de prévention des risques naturels. En effet, pas moins d'une collectivité sur deux est concernée par cette problématique généralement liée à l'abandon d'anciennes carrières, dont le recensement est pour sa part effectué par les pouvoirs publics et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Depuis peu, l’Ineris s’intéresse plus précisément à l’impact du changement climatique sur les eaux souterraines. Les nappes les plus sensibles aux évolutions qui ont été recensées sont celles à forte capacité de stockage (aquifères du bassin parisien, de la Beauce, de la Brie), de faible étendue (Massif central), les nappes karstiques à fort taux de renouvellement (Jura, Causses, Quercy, pourtour méditérranéen) ou bien de nature alluviale et nichées en fond de vallée. Le changement du régime de précipitations est tout particulièrement surveillé, car il semblerait qu’en augmentant puis diminuant (phénomène dit de "battement"), le niveau des nappes joue sur la progressive altération de la résistance des ouvrages souterrains.

Les retours d’expérience faisant suite à de dramatiques incidents, survenus par exemple en 2001 sur le plateau picard, ont appris que la remontée des nappes précipite le phénomène d’effondrement de terrains. Un même constat est d’ailleurs fait un siècle après la crue francilienne qui, on l’oublie, fit plus de victimes en périphérie, notamment dans une carrière qui s’effondra à l’époque à Lorroy, en Seine-et-Marne. En ce sens, l’Ineris étudie de plus près un site expérimental, soit une ancienne carrière de craie située à Estreux (Nord), dont la structure est soumise à une batterie de tests pointus et d'analyses après ennoyage artificiel de ses cavités.

Par ailleurs, la vingtaine de lacs souterrains ou les cavités que renferment la carrière de craie de Saint-Martin-le-Nœud (Oise) ou encore le terrain gypseux de Villepinte (Seine-Saint-Denis) font aussi l’objet d’un début d’étude. "On a besoin d’études régionalisées, bassin versant par bassin versant", insiste Christophe Didier, de l'Ineris. Les résultats de ces études permettront de combler un manque de connaissances et de données dommageable dans ce domaine qui recèle de forts enjeux, notamment sur le plan foncier.

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions

 

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