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Prévention des risques - Que doivent faire les collectivités face aux phénomènes d'effondrement... de leur sous-sol ?

En France, un demi-million de cavités souterraines présentent un risque d'effondrement. Et pas moins d'une collectivité sur deux est concernée par cette problématique généralement liée à l'abandon d'anciennes carrières. De quoi justifier d'emblée le colloque que l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) consacrait ces 8 et 9 octobre à ce risque d'effondrement. Thierry Hubert, adjoint au chef du service des risques naturels et hydrauliques du Meeddat, rappelant aux élus présents combien "le partenariat entre collectivités, services de l'Etat et experts est crucial sur ce sujet pouvant poser de véritables problèmes en termes d'aménagement et de protection des populations".
L'accidentologie dans le domaine apprend que les derniers incidents recensés ont sévi dans le Gard, le Nord, la Normandie et la Picardie - l'effondrement le plus marquant restant celui de Clamart, qui fit une vingtaine de morts en 1961. Depuis, des outils tels que les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) se sont généralisés dans la pratique de 6.000 communes. Des questionnements persistent toutefois sur leur pertinence d'application et sur leur articulation avec d'autres missions d'aménagement et de surveillance des collectivités. A ce propos, les représentants de l'Etat et de l'Ineris présents ont rappelé qu'ils pouvaient soutenir les collectivités rencontrant des problèmes.
Sept piliers soutiennent une bonne prévention des risques. La collecte de connaissance, le travail de suivi et l'effort de réduction de la vulnérabilité en font partie, au même titre que la nécessité de développer une information préventive, un terrain sur lequel il revient aux élus d'agir. Il leur incombe en effet depuis 2004 d'informer le public et les aménageurs des risques d'instabilité du sol. "Deux paramètres jouent sur ce phénomène : la configuration de la cavité et le mode d'exploitation qui y a dominé. Le problème pouvant venir d'un peu partout, des piliers jusqu'aux toits de la cavité, une expertise s'impose avant d'entamer des mesures de gestion, par un traitement lourd - quand il y a un intérêt immobilier - ou par une simple surveillance", a précisé Christophe Didier de l'Ineris. Exemple à Laon, dans l'Aisne, où un suivi "au jour le jour" est ainsi effectué en plein coeur d'agglomération, et ce dans la continuité d'un PPR mis en place avec l'Ineris, les services de l'Etat et les élus concernés. Dans la salle, où une petite centaine d'élus étaient présents, certains sont intervenus pour rappeler l'intérêt de mutualiser les moyens et de développer "une approche par bassin de cavités". En Indre-et-Loire, un syndicat intercommunal des cavités souterraines s'est constitué à cet effet. Un élu de l'agglomération de Poitiers s'est interrogé sur l'impact des pluies acides et du réchauffement climatique, un sujet sur lequel planche l'Ineris. Enfin, même s'il est généralement impossible de le faire en raison de l'âge avancé des carrières, un élu de Gironde a souligné la possibilité de faire appel à la responsabilité de l'exploitant "pour ne pas que tout repose sur le dos des élus".

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

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