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Statu quo pour les régions, peu de mouvement pour les départements

Le sursaut de participation n'a pas eu lieu ce dimanche. Tous les présidents sortants de régions métropolitaines devraient conserver leur mandat. Soit sept régions présidées par la droite et cinq par la gauche. Une forte stabilité est également de mise pour les départements. Le survol de ces résultats, région par région et département par département.

Ce dimanche encore, comme une semaine plus tôt, seul un électeur sur trois a jugé bon de se déplacer pour voter au deuxième tour des élections régionales et départementales. Malgré les appels au vote répétés de la classe politique, le chiffre de l'abstention est resté quasi identique, ce 27 juin, à celui du premier tour : 66% (contre 66,7%). Seule la région Paca a connu un petit sursaut de participation (+4 points). Lassitude post-Covid, défiance généralisée, illisibilité des scrutins et de leurs enjeux, un peu de tout ça à la fois… Selon un sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé dimanche, ceux qui ont boudé les urnes témoignent de leur mécontentement à l'égard du personnel politique (27%), reconnaissent leur désintérêt pour les candidats (23%) ou avouent avoir "la tête ailleurs" (20%).

"Il y a un climat d'opinion défavorable qui est très installé et qui ne pouvait pas être modifié en une semaine", estime Pierre Lefébure, politiste à l'Université Sorbonne-Paris Nord. Toutefois, "l'absence de remobilisation au deuxième tour est vraiment surprenante, c'est même un phénomène sans précédent dans la vie politique française", juge pour sa part le politologue Jérôme Sainte-Marie. Pour sa consoeur Céline Braconnier, dans ce contexte de forte abstention, "ce qu'on a mesuré, c'est la capacité d'un électorat plutôt âgé à continuer à aller aux urnes". Dès lors, personne ne pourrait s'enorgueillir d'un "enthousiasme particulier pour les candidats" élus.

Ce double scrutin aura au final été marqué par une stabilité quasi totale au niveau des exécutifs régionaux : en France métropolitaine, l'ensemble des treize présidents de régions remportent la mise, le plus souvent avec des scores importants. La droite et le centre conservent donc leurs sept régions. Et la gauche devrait continuer à présider les cinq autres, tandis que la Corse restera présidée par le sortant Gilles Simeoni.

A droite, l'ex-LR Xavier Bertrand a ainsi largement remporté son pari dans les Hauts-de-France. Avec 52,37% des voix, il devance de près de 27 points son adversaire du RN Sébastien Chenu. Laurent Wauquiez l'emporte haut la main en Auvergne-Rhône-Alpes, avec 57,17% face à la liste d'union de la gauche. Et en Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres !), récolte 45% des voix, là encore face à une gauche unie emmenée par l'écologiste Julien Bayou. En Provence-Alpes-Cote d'Azur, qui focalisait les regards en raison d'une possible victoire RN, le sortant Renaud Muselier l'a largement emporté face à Thierry Mariani. Autre région où un doute planait, les Pays de la Loire restent à droite après la victoire (45,3%) de la sortante LR Christelle Morançais, contre 34,6% à la liste de gauche de Matthieu Orphelin. Hervé Morin en Normandie et Jean Rottner dans le Grand Est ont conservé leurs régions. "On a gagné très largement les municipales, on a gagné les sénatoriales, les législatives partielles, les départementales, les régionales", en a conclu le président du parti Les Républicains, Christian Jacob.

Dans la lignée du premier tour, la gauche maintient son ancrage régional. En Occitanie, Carole Delga, qui n'avait pas trouvé d'accord avec les écologistes pour le second tour, obtient l'un des scores les plus importants de ces élections avec 57,8% des voix, devant le candidat RN Jean-Paul Garraud et la tête de liste LR Aurélien Pradié. Résultats aussi très favorables en Nouvelle-Aquitaine où le sortant Alain Rousset, qui briguait un cinquième mandat mais n'avait pas trouvé d'alliance de second tour lui non plus avec les écologistes, l'emporte avec un peu plus de 39% des voix, loin devant la candidate RN Edwige Diaz. Un bémol toutefois en Bretagne où Loïg Chesnais-Girard est sorti vainqueur dimanche de la quinquangulaire, mais son score, entre 29,8% à 30,9% des voix, ne lui permet pas d'assurer la majorité absolue. "Il faudra que le rassemblement le plus large à gauche s'opère dans l'hémicycle, mais nous avons confiance", explique-t-on dans l'entourage d'Olivier Faure. Loïg Chesnais-Girard n'avait pas fait d'alliance à l'issue du premier tour, ni avec Thierry Burlot, ex-PS et candidat sans étiquette investi par LREM, ni avec l'EELV Claire Desmares-Poirrier. Autres victoires, en Bourgogne-Franche-Comté, où la sortante PS Marie-Guite Dufay, alliée aux écologistes et aux communistes, s'est imposée avec 42,5% des voix, loin devant le candidat LR Gilles Platret, tandis qu'en Centre Val-de-Loire, François Bonneau, à la tête d'une liste de gauche, l'emporte avec 38,5% des voix devant la liste RN d'Aleksandar Nikolic et celle LR-UDI de Nicolas Forissier. Dernier motif de satisfaction : la gauche a remporté la région de La Réunion où Huguette Bello (DVG), à la tête d'une liste d'union de gauche (avec notamment la socialiste Ericka Bareigts), a revendiqué dimanche soir sa victoire face au président de région sortant Didier Robert (DVD), en faisant la seule région qui ait basculé.

Les écologistes ont donc échoué à remporter une région ce dimanche. La galaxie verte avait mis le paquet pour soutenir publiquement sa tête de liste Matthieu Orphelin en Pays de la Loire, région qu'ils avaient identifiée comme étant gagnable en raison d'une présidente de droite sortante arrivée en cours de mandat. Florent Gougou, enseignant-chercheur à Sciences Po Grenoble et spécialiste des élections, souligne cependant que ces régionales sont "historiques" pour les Verts, surtout lorsqu'on les compare aux maigres résultats de 2015.

A peine une poignée d'élus régionaux sur tout le territoire, une modeste consolation en Provence-Alpes-Côte d'Azur où les marcheurs feront partie de l'exécutif : LREM a pour sa part lourdement échoué à s'implanter dans les territoires.   Il n'y a pas eu de bonne surprise, voire quelques déceptions supplémentaires : La République en marche et ses alliés ont recueilli moins de 10% de suffrages au second tour des régionales, sachant que le mouvement avait été éliminé dès le premier tour dans trois régions.    "Il nous reste beaucoup de pain sur la planche", a euphémisé dimanche soir le patron de La République en marche, Stanislas Guerini, en évoquant "la déception de la majorité présidentielle".

Quant au Rassemblement national qui a échoué à remporter la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et repart bredouille comme en 2015, il est en recul partout. Il a toutefois réuni au total 20,5% des voix, en baisse de 6,6 points par rapport à 2015 (27,1%). Dans une brève allocution, Marine Le Pen a accusé les "alliances contre nature" et une "désaffection civique historique" qui "nécessite un travail de réflexion collective" sur la "méthode de mobilisation", la représentativité, ou encore l'information des électeurs.

Dans l'ombre des régionales, les départementales ont été logiquement marquées par une abstention massive équivalente au premier tour. Là aussi, prime aux sortants, avec un léger avantage à la droite qui renforce encore son implantation. Les ministres Sébastien Lecornu (Eure), Gérald Darmanin (Nord) et Brigitte Bourguignon (Pas-de-Calais) l'ont emporté largement, tout comme Marine Le Pen dans son canton de Hénin-Beaumont. Le RN a en revanche échoué à percer dans les Pyrénées-Orientales, département conservé par la gauche. Événement enfin dans le Val-de-Marne où le Parti communiste a perdu le dernier département qu'il présidait encore, et ce depuis 1976, au profit de la droite : la liste de droite emmenée par Olivier Capitanio l'a emporté devant l'alliance de gauche dirigée par le président sortant Christian Favier. La droite, qui présidait 62 des 101 départements, devrait en gagner quatre de plus : outre le Val-de-Marne, les Alpes-de-Haute-Provence, le Finistère et le Puy-de-Dôme. La gauche fait quant à elle basculer la Charente et les Côtes-d’Armor. Il reste toutefois des incertitudes autour de trois départements qui seront levées au plus tard jeudi lors de l'élection des présidents des conseils départementaux.  L'Ardèche, bastion de la gauche depuis 23 ans, pourrait basculer, la droite ayant décroché 16 des 34 sièges à l'instar de la majorité socialiste sortante. Le sort du département dépend d'un binôme indépendant qui n'annoncera son soutien que lundi. La Seine-Maritime, quant à elle, pourrait rebasculer à gauche : tout dépendra du choix d'un élu centriste qui se veut indépendant.  Dans le Vaucluse, gauche et droite arrivent à égalité. Le maire de Bollène, Anthony Zilio, qui s'est affranchi du PS, sera l'arbitre et peut faire basculer le département dans un camp ou dans l'autre.

Ile-de-France

Régionales

Avec 43,6% des voix, la présidente sortante de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) a conservé dimanche la région capitale en devançant très largement, lors d'une quadrangulaire pourtant risquée sur le papier, la liste d'union de la gauche menée par l'écologiste Julien Bayou. "Ce soir, une équipe de France de la droite et du centre a émergé dans les régions. (...) J'y prendrai toute ma part", a-t-elle déclaré lors d'une allocution à son QG. Ses adversaires de gauche l'avaient notamment ciblée sur ce point. "L'Ile-de-France n'est pas un marchepied", avait fustigé jeudi Audrey Pulvar, candidate soutenue par le PS et qui a comme Clémentine Autain (LFI/PCF) rallié Julien Bayou (EELV), arrivé en tête de la "primaire" de la gauche au premier tour, dans une liste de fusion. La "dynamique" née de l'accord de fusion, selon Julien Bayou, n'a pas eu lieu, le secrétaire national d'EELV échouant à au moins 10 points derrière Valérie Pécresse, alors que la participation est en hausse d'environ 2 points - autour de 33% - par rapport au premier tour. Comme au premier tour, le RN subit un recul, Jordan Bardella terminant avec entre 11,8% et 11,5% des voix quand son prédécesseur Wallerand de Saint-Just affichait 14% en 2015. Le résultat est tout aussi décevant pour le candidat LREM Laurent Saint-Martin, qui comptait cinq ministres sur ses listes, et qui récolte entre 10,5% et 9,5% des voix, soit moins qu'au premier tour (11,79%). "Dans les prochaines semaines, je mettrai sans attendre à l’œuvre nos engagements de campagne", a promis Valérie Pécresse. Sa volonté d'organiser un référendum sur le changement d'affectation d'une voie sur le périphérique parisien, annoncé par la mairie de Paris qui veut la réserver aux transports en commun et à l'auto-partage, promet un bras de fer avec la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

Départementales

Séisme politique dans le Val-de-Marne, aux mains du PCF depuis 1976 : la liste de droite emmenée par Olivier Capitanio l'a emporté devant l'alliance de gauche dirigée par le communiste Christian Favier, qui a fait part, dans un communiqué, de sa "profonde tristesse". "C'est un évènement historique", s'est réjoui Olivier Capitanio. Depuis la perte de l'Allier lors des élections de 2015, le Val-de-Marne était le dernier département dirigé par les communistes, à la faveur d'une alliance avec les forces de gauche. Lors des élections municipales de 2020, les communistes avaient déjà perdu les bastions historiques de Champigny-sur-Marne, Choisy-le-Roi ou encore Valenton. Dimanche, les deux cantons de Champigny et celui de Choisy ont été pris par la droite à la gauche. Olivier Capitanio avait pris en 2017 la succession à la mairie de Maisons-Alfort de Michel Herbillon, figure de la droite locale dont il fut également attaché parlementaire. Il avait été réélu en 2020 dès le premier tour, avec près de 75% des voix. Elu au département depuis 2004, le président du groupe LR au conseil départemental du Val-de-Marne s'était déjà présenté face à Christian Favier lors des précédentes élections départementales, en 2015. Il avait alors été défait.
En Seine-Saint-Denis, la gauche, qui avait fait bloc dès le premier tour pour contrer ses adversaires de droite et du centre, renforce ses positions après plusieurs scrutins marqués par une légère érosion. Aux manettes du département depuis 2012, Stéphane Troussel (PS) s'est de nouveau facilement imposé dans son fief de La Courneuve.
Dans le Val-d'Oise, les candidats de droite et du centre ont devancé nettement une gauche partie en ordre dispersé, et sans leader local. La présidente sortante Marie-Christine Cavecchi (LR), dont le binôme s'offre une large victoire dans le canton de Franconville, devrait donc logiquement conserver son fauteuil.
En Seine-et-Marne, les électeurs ont reconduit de nombreux conseillers départementaux sortants, sans se soucier des divisions internes qui opposaient le président sortant Patrick Septiers, soutenu par l'UDI, le MoDem et LREM, à un rival de sa propre majorité, le député LR Jean-François Parigi. Ce dernier a fédéré dans les rangs de la majorité, qui reste donc à droite.
Sans surprise, la droite a conservé les Hauts-de-Seine et les Yvelines.  Dans ce dernier département, le challenge était, pour le président du conseil départemental Pierre Bédier, figure de la droite locale, de savoir s'il allait encore réussir le "grand chelem" comme en 2015, quand sa liste l'avait emporté dans l'intégralité des cantons. C'est chose faite, a-t-il revendiqué dans la soirée.
Dans l'Essonne, prise par la droite à la gauche en 2015, le duel était plus serré mais les chiffres dimanche soir laissaient envisager une victoire de la droite.

Paca

Régionales

En ballotage défavorable, Renaud Muselier, président LR sortant en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a finalement privé le Rassemblement national de la seule région de France que le parti d'extrême droite semblait pouvoir emporter. Après Jean-Marie Le Pen, candidat trois fois du Front national dans la région (en 1992, 1998 et 2010), puis sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, en 2015, c'est Thierry Mariani, ancien Républicain et ex-ministre de Nicolas Sarkozy, qui à échoué dans son défi de gagner la région. Devancé de 4,5 points au premier tour par le député européen RN (36,4% contre 31,9%), Renaud Muselier a largement refait son retard pour finalement s'imposer de près de 15 points, avec 57,3% des suffrages. "J'ai gagné, nous avons gagné", "la logique d'unité" a "démenti tous les pronostics", a déclaré le président des Régions de France, insistant sur la "logique de rassemblement" qu'il avait engagée dès avant le premier tour en incluant notamment des Marcheurs sur sa liste. Dans son QG de la Joliette, face au port, Renaud Muselier a ainsi salué "les membres de la majorité présidentielle" qui lui ont "tendu la main dès le début de la campagne": "Il n'y a aucune expérience politique, juste une addition de compétences. (...) Dans la vie, il faut avoir une colonne vertébrale et il faut savoir additionner", a-t-il insisté, écartant l'idée que sa liste soit l'indice d'une "recomposition politique" entre Républicains et Marcheurs, comme l'avait avancé le Premier ministre Jean Castex début mai. Devant ses supporters, également à Marseille, son adversaire Thierry Mariani a lui dénoncé la victoire d'"un système coalisé". Seul président de région sortant à ne pas avoir terminé en tête au premier tour, Renaud Muselier avait reçu entre les deux tours le soutien de nombreuses personnalités. Si l'abstention, à 63,2%, a reculé de trois points entre les deux tours, elle est restée beaucoup plus forte qu'au second tour des régionales de 2015 (39,7%). Comme en 2015, la liste de gauche, qualifiée pour le second tour, a finalement fait le choix cette année aussi de se retirer pour faire barrage à l'extrême droite.

Départementales

Les Alpes-de-Haute-Provence passent à droite après 23 ans de socialisme, la liste LR-UDI ayant remporté une large majorité de ce département rural de 164.000 habitants. La liste LR, qui avait déjà obtenu deux sièges au premier tour, a réuni 39% des voix, lui donnant 18 sièges de plus; le PS, qui dirigeait la collectivité depuis 1998, ne conserve que deux sièges, les autres listes se partageant les huit sièges restants. L'abstention s'est établie à 57,41%, en léger repli par rapport au premier tour. La nouvelle majorité doit se réunir lundi pour se mettre d'accord sur la personnalité qui prendra la tête du conseil départemental où le "troisième tour" - l'élection du président de la collectivité - est prévu jeudi.
Dans les Alpes-Maritimes, bastion de droite, les Républicains renforcent leur hégémonie : le président LR sortant Charles-Ange Ginesy, 65 ans, maire de montagne à Valberg, s'apprête à rempiler jeudi pour un second mandat à la tête d'une assemblée départementale où la domination LR frise le monopole, avec 26 cantons remportés sur 27 et donc 52 sièges sur 54. L'union de la gauche et des écologistes ne conserve qu'un seul binôme, issu du canton de Grasse 2, largement gagné face au RN notamment par Marie-Louise Gourdon, adjointe au maire de Mouans-Sartoux et créatrice d'un important festival du livre. En revanche, le maire PCF de Contes Francis Tujagues, 74 ans, passe à la trappe, battu sur le fil dans son canton par un jeune loup proche du député Eric Ciotti, Sébastien Olharan, 27 ans, maire de Breil-sur-Roya, qui devient le benjamin de l'assemblée. Le RN, présent partout au 2nd tour, sauf à Contes, plafonne à 32,2% sur le département, et rate son entrée au conseil départemental.
Bouches-du-Rhône :  Martine Vassal (LR) a confirmé sa victoire de 2015, quand elle avait ravi un département acquis à la gauche depuis plus de 100 ans, malgré un revers à Aix-en-Provence, où la droite a cédé ses deux cantons à LREM. Mais cet échec est largement compensé par des victoires dans le fief communiste d'Arles ainsi qu'à Gardanne et Marseille 5, deux autres bastions de gauche. De même, la majorité départementale a récupéré le canton de Berre L'Etang, jusque-là tenu par le RN. Hormis sa victoire face au RN dans le canton de Marseille 11, où la droite avait été éliminée dès le premier tour, la gauche a globalement régressé, ne conservant que 9 cantons contre 12 il y a six ans. En plus de ses défaites à Arles, Gardanne et Marseille 5, elle a aussi perdu son fief de Marseille 6, dans les quartiers Nord, face au Rassemblement national, le seul canton emporté par le parti d'extrême droite. Au total, Martine Vassal s'est assurée 17 cantons sur 29, contre 16 en 2015. Et elle devrait pouvoir compter sur le soutien des deux binômes LREM victorieux à Aix-en-Provence ainsi que sur les binômes de gauche vainqueurs à Pélissanne et Salon 2, qui avaient déjà rallié sa majorité à l'assemblée départementale lors du mandat précédent.
Dans les Hautes-Alpes, la droite, alliée au centre et menée par le président sortant Jean-Marie Bernard, l'emporte largement en gagnant 13 des 15 cantons que compte ce département rural, qui a davantage voté qu'au niveau national (57% d'abstention). La gauche, qui partait unie dans 9 cantons, n'en remporte que deux, contre quatre en 2015. La droite avait déjà envoyé trois binômes au conseil départemental dès le premier tour. Le RN n'était pas présent au second tour.
Dans le Vaucluse, où l'extrême droite réalise des scores record depuis des années, le Rassemblement national espérait s'emparer du conseil départemental en étant présent au 2nd tour dans 13 cantons sur 17. Mais il n'a pas conquis un seul canton supplémentaire et ne conserve que ceux de Carpentras, Monteux et Le Pontet. La Ligue du Sud, autre formation d'extrême droite, ne garde elle qu'un seul canton, celui d'Orange, Yann Bompard, fils du maire de la ville, s'y imposant largement face au RN. Rebelote en revanche pour gauche et droite qui arrivent à égalité - six cantons chacune - comme en 2015, la droite avait alors gagné la présidence du département son candidat étant le doyen d'âge. Le maire de Bollène, Anthony Zilio, qui s'est affranchi du PS, sera l'arbitre et peut faire basculer le département dans un camp ou dans l'autre après avoir battu le RN.
Dans le Var, la droite sortante parvient à reprendre deux cantons au RN qui perd ses élus, sauf à Fréjus, sur fond d'abstention massive. Le président LR sortant Marc Giraud, 70 ans, ancien maire de Carqueiranne, peut donc rempiler à la tête du département. Peu connu, cet ancien sapeur-pompier n'a jamais brigué aucune responsabilité au-delà du Var ou dans l'appareil LR. Il est lui-même réélu avec son binôme avec 74,7% dans le canton de La Crau où comme à Brignoles, le RN ne présentait aucun candidat. 

Auvergne-Rhône-Alpes

Régionales

Grand favori du deuxième tour des régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, le président sortant Laurent Wauquiez a largement assuré sa réélection dimanche devant la liste d'union de la candidate écologiste Fabienne Grébert. "La victoire de ce soir, c'est la victoire d'un cap clair. Celui du respect de la parole donnée", a salué l'ancien président des Républicains, qui dépasse largement son score de 2015 avec 55,17% des voix contre 40,6% il y a six ans. Avec notamment d'excellents scores en Auvergne et son fief de Haute-Loire, il s'assure ainsi une confortable majorité à la région avec au moins 135 sièges sur 204, selon les calculs de l'AFP. Battue mais rassurée par son score, la tête de liste EELV de la gauche unie, Fabienne Grébert, a salué de son côté "un des meilleurs scores cumulés des écologistes et des forces de gauche en France". Avec 33,6% des voix, la liste de Fabienne Grébert alliée à la socialiste Najat Vallaud-Belkacem et la communiste Cécile Cukierman a dépassé les scores cumulés des trois candidates au premier tour (31,3%). "Ce que je veux dire ce soir, c'est 'Soyez vigilants, vous qui avez voté pour Laurent Wauquiez, soyez attentifs à ce que va porter Laurent Wauquiez et au projet qu'il ne porte pas puisqu'il n'a pas de vision pour ce territoire'. Sa seule vision, c'est celle d'une surveillance généralisée et de projets tournés autour de compétences qui ne sont pas au coeur des politiques régionales", a prévenu celle qui devient de fait la première voix de l'opposition au conseil régional. Le RN Andréa Kotarac a lui été largement distancé et régresse avec 11,2% des voix contre 13% au premier tour. Il impute son score à la faible participation, qui a été de 33,37% dans la région. "Avec un tel taux d'abstention, on ne pouvait pas espérer de grands changements", a-t-il estimé sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. 

Départementales

La droite est en passe de s'assurer la présidence de tous les départements d'Auvergne-Rhône-Alpes à l'issue du scrutin de dimanche, après avoir fait main basse sur le Puy-de-Dôme et arraché une situation favorable, bien qu'encore incertaine, en Ardèche.
Ain - L'union de la gauche n'aura pas suffi à faire trembler les binômes de la droite, qui ont décroché 21 des 23 cantons du territoire après un ballotage très favorable à l'issue du 1er tour. La majorité sortante du président LR Jean Deguerry, 57 ans, décroche 42 des 46 sièges du conseil départemental devant la gauche unie.
Allier - Dans l'Allier, qui a connu des alternances successives depuis 1970, la droite renforce sa majorité et remporte 14 cantons sur 19, soit 4 de plus que dans la précédente assemblée. Plusieurs cantons ont donc basculé à droite et le président sortant Claude Riboulet (centre-droit) est réélu dans son canton.
Ardèche - Incertitude dans le département, bastion de la gauche depuis 23 ans, qui pourrait basculer à droite. En ballotage favorable au premier tour et emmenée par le LR Olivier Amrane, elle décroche 16 des 34 sièges au sein du conseil départemental à l'instar de la majorité du président sortant socialiste Laurent Ughetto. Mais le binôme indépendant élu dans le canton de Rhône-Eyrieux, en rupture avec la majorité sortante, n'annoncera son soutien que lundi, selon France Bleu.
Cantal - La droite qui dirige le Cantal depuis plusieurs décennies sans alternance y conserve une majorité écrasante, avec seulement 4 sièges sur 30 pour l'Union de la gauche, malgré la victoire du maire PS d'Aurillac Pierre Matonier dans le canton d'Aurillac 1.
Drôme - La droite a conforté son ancrage en s'imposant dans 15 des 19 cantons du département. La majorité sortante de la présidente LR Marie-Pierre Mouton obtient ainsi 30 des 38 sièges départementaux contre 8 pour la gauche qui avait perdu ce territoire en 2015.
Isère - La droite et le centre gardent la main sur le département, avec 21 cantons sur 29, et l'alliance des gauches -le Printemps Isérois- fait pire qu'en 2015 et passe de 11 à 8 cantons. Le président sortant (LR) Jean-Pierre Barbier, largement réelu dans le nord de l'Isère, le restera. Erwann Binet, ancien député PS, n'est pas réélu à Vienne, et la gauche remporte l'ensemble de Grenoble.
Loire - Sans surprise, la majorité du président LR sortant Georges Ziegler, en tête au premier tour, s'impose dans 18 des 21 cantons du département. Elle obtient ainsi 36 sièges départementaux contre 6 pour la gauche dont quatre pour le Parti socialiste et 2 pour l'Union à gauche avec les écologistes.
Haute-Loire - En Haute-Loire, fief de Laurent Wauquiez, sans surprise, la droite reste largement majoritaire avec 17 cantons sur 19. Seul changement dans ce département traditionnellement de centre-droit dans la lignée de Jacques Barrot, l'arrivée de nouveaux élus de la famille de Laurent Wauquiez, dont le maire du Puy-en-Velay Michel Chapuis ou Marie-Agnès Petit, qui brigue la présidence pour succèder à Jean-Pierre Marcon qui ne s'était pas représenté.
Puy-de-Dôme - Poussée historique de la droite dans le département où la gauche est battue dans 17 cantons sur 31. Elle perd plusieurs cantons qui lui étaient traditionnellement acquis. Dans son fief de Clermont-Ferrand, la droite lui ravit celui de l'ancien président du département Jean-Yves Gouttebel qui ne se représentait pas après que son soutien à Emmanuel Macron a fait exploser sa majorité de gauche.
Rhône - Bastion traditionnel de la droite et du centre, le Rhône a été remporté sans grande surprise par la majorité sortante du président LR Christophe Guilloteau. Les binômes de droite ou d'union avec le centre-droit remportent l'ensemble des 13 cantons et les 26 sièges du conseil départemental face à la gauche unie avec les écologistes.
Savoie - Sans surprise, le département de Savoie, terre de droite, reste dans le giron LR, avec à sa tête Hervé Gaymard, réélu à Albertville, et 15 des 19 cantons. La gauche, sans union au niveau départemental, garde 3 cantons qu'elle détenait, un canton demeure sans étiquette.
Haute-Savoie - La droite renouvelle presque son exploit de 2015 dans le département - remporter l'ensemble des cantons - et contrôle, avec le centre, 16 des 17 cantons. Ultra-majoritaire mais sans liste unique, les conseillers devront départager Virginie Duby-Muller et Martial Saddier pour la présidence du département. Le seul canton qui bascule à gauche - Annemasse - est le résultat d'un jeu d'étiquette avec des même candidats présentés à droite en 2015 et à gauche en 2021.

Hauts-de-France

Régionales

Le président sortant ex-LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'est imposé au second tour des régionales avec 55% des voix, loin devant son rival RN, Sébastien Chenu (23,8%), la liste gauche-verts portée par Karima Delli (21%) réussissant pour sa part à réintégrer l'hémicycle régional. "Ce résultat me donne la force d'aller à la rencontre de tous les Français", a immédiatement réagi Xavier Bertrand, candidat déclaré depuis mars à la présidentielle. Ébauchant son programme de "redressement de la France", il a listé "le rétablissement de l'ordre", la réhabilitation de la valeur travail pour que "le travail paye à nouveau, qu'on puisse en vivre dignement" et la construction d'un "nouveau projet de société", la "République des territoires". En 2015, il n'avait dû sa victoire avec un score de 57,77%, qu'au désistement de la liste socialiste - au prix d'une absence de six ans de l'hémicycle régional - après l'arrivée en tête au premier tour de Marine Le Pen. Dans un contexte d'abstention record, Sébastien Chenu l'a immédiatement appelé à "ne pas fanfaronner".  A la tête de la seule liste d'union gauche-verts de l'Hexagone dès le premier tour, Karima Delli réussit son pari de ramener la gauche au conseil régional, pour, a-t-elle dit, "lutter, durer", et en "gagner demain" la présidence. La victoire de Xavier Bertrand s'était dessinée dès le premier tour, avec déjà un net recul du RN et l'élimination de la liste LREM menée par Laurent Pietraszewski, pourtant forte de cinq ministres, dont le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. "De quoi parle @xavierbertrand le soir de son élection dans les Hauts-de-France ? De ce qu'il fera pour son territoire ? Non. De la lutte contre l'abstention ? Non. Il ré-ré-ré-annonce sa candidature à la présidentielle. Pour @lesRepublicains, cette élection n'est qu'une primaire", a réagi le patron des députés LREM, Christophe Castaner.

Départementales

Les majorités sortantes, droite en tête, ont toutes été reconduites dans les cinq départements des Hauts-de-France, où le RN enregistre aussi une lourde défaite, en particulier en Picardie où il ne compte plus aucun élu.
Nord - Dans le département le plus peuplé de France, la droite conserve sa majorité acquise en 2015, perdant toutefois deux élus avec 25 cantons sur 41. Christian Poiret, ancien vice-président du conseil départemental, gagne son duel avec le maire de Douai Frédéric Chéreau (union de la gauche) et doit succéder au président sortant Jean-René Lecerf. La gauche, évincée en 2015 gagne un canton, totalisant 32 élus. Parmi ses cantons, deux seront détenus par le PCF seul, et trois anciens bastions socialistes, dans le fief lillois de Martine Aubry, basculent dans le camp écologiste (dont un avec Génération.s). Le RN reste absent du conseil départemental, dont l'entrée avait été barrée à LREM dès le premier tour. Sans surprise, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est élu dans son canton de Tourcoing.
Pas-de-Calais - La gauche (Union de la gauche, divers gauche, PS) triomphe dans le Pas-de-Calais, l'un des départements les plus pauvres du pays, renforçant sa majorité avec 22 cantons remportés sur 39, contre 18 en 2015. Le parti communiste conserve par ailleurs deux cantons seul. Fiasco en revanche pour le RN: défait dans trois des six cantons remportés en 2015, il ne conserve que six élus, dont la patronne du parti Marine Le Pen. Les différentes entités de la droite et du centre, divisées dans le département en fin de mandat, reculent légèrement avec 12 cantons remportés, un de moins qu'en 2015. Jean-Claude Leroy, président sortant du conseil départemental, avait été réélu dès le premier tour dans son canton de Lumbres. La ministre Brigitte Bourguignon, récemment victorieuse d'une législative partielle, sort à nouveau gagnante, avec 66,37% des suffrages à Desvres.
Aisne - Revers sur toute la ligne pour le RN dans un département qui avait placé Marine Le Pen en tête au second tour des présidentielles de 2017 (52,9%) : après avoir ravi quatre cantons en 2015, il n'en compte désormais plus aucun écarté par un "front républicain". Parmi les perdants, le maire RN de Villers-Cotterêts, Franck Briffaut, battu de 24 voix dans son fief par un binôme du centre. Le président de la majorité du centre et de droite, Nicolas Fricoteaux, avait, lui, été réélu dès le premier tour. Situation particulière dans le canton de Ribemont, où un binôme divers gauche a été élu mais sans le duel prévu avec un binôme rival du même camp, qui n'a pu se réinscrire dans les délais.
Somme - La majorité sortante de centre-droit, conduite par Stéphane Haussoulier, plébiscité dans son canton d'Abbeville 2 (69,9% devant le RN), ressort confortée de ce scrutin. Elle gagne cinq cantons par rapport à 2015, contre deux à la gauche. Le grand perdant est le RN, qui termine bredouille, perdant le canton de Corbie, le seul remporté en 2015, au profit d'un binôme UDI (61,4% contre 38,5%). Le front républicain a également joué à plein dans le canton de Péronne pour contrer l'ancien porte-parole de Génération idenditaire Damien Rieu qui était arrivé en tête au premier tour (31,5%), mais a été nettement distancé au second par un binôme divers-gauche.
Oise - La droite, qui avait ravi le département au PS en 2015, a capitalisé sur son score du premier tour, remportant les 17 des 21 cantons où elle était en tête, soit deux de plus qu'en 2015. La gauche perd un canton, avec six élus. La présidente du département Nadège Lefebvre, qui aurait pu être élue dès le premier tour si le scrutin avait atteint les 25% d'inscrits, a nettement devancé le RN dans son canton de Beauvais 1 (63,1 contre 36,8%). Le RN perd, lui, ses deux cantons de Noyon et Crépy-en-Valois, au profit respectivement du centre-droit et d'un divers gauche. La mère de Sébastien Chenu, tête de liste RN aux régionales, qui visait le canton de Méru, a été nettement battue par un binôme divers droite (64,6% contre 35,3%).

Grand Est

Régionales

La liste conduite par Jean Rottner (LR) remporte le second tour, sur fond d'abstention très importante, avec 40,30% des suffrages, devant celle de Laurent Jacobelli (RN) 26,30%. Les listes d’Eliane Romani (EELV/PS/PCF) 21,22% et de Brigitte Klinkert 12,17% (LREM-MoDem) complètent cette quadrangulaire. Neuf listes étaient en lice au premier tour le 22 juin et aucune alliance ou fusion n'avait été réalisée pendant l'entre-deux-tours. "Les électeurs nous ont placés en tête pour la qualité de notre projet, parce que notre ambition leur correspondait au mieux, parce que refaire le match du passé et du redécoupage administratif n’a plus de sens à leurs yeux", a déclaré Jean Rottner. "La forte abstention a fait qu'il y a une prime au sortant", selon Laurent Jacobelli. En 2015, Florian Philippot, sous l'étiquette du FN, avait recueilli 36% des votes. Eliane Romani, en progression de sept points par rapport au premier tour, s'est félicitée que les écologistes "entrent de nouveau dans l'assemblée régionale, et vont pouvoir exercer un mandat, participer au débat public, être force de propositions". Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l'Insertion, enregistre une faible hausse, avec 12,17% des voix (+2 points).  "C'était l'objectif de pouvoir siéger au sein de l'assemblée régionale, dans le cadre du projet que nous portions, d'une opposition constructive. Il va falloir changer la pratique du pouvoir. Ça a été une campagne difficile, une campagne où nous avons fait l'objet de pressions et de menaces", regrette-t-elle. Le score de Jean Rottner lui permet d'obtenir la majorité absolue des sièges de la future assemblée régionale qui compte 169 conseillers régionaux (59 pour l’Alsace, 38 pour la Champagne-Ardenne et 72 pour la Lorraine).

Départementales

Le Grand Est reste la chasse gardée de la droite, qui a remporté huit des neuf départements de la région, la Meurthe-et-Moselle demeurant une nouvelle fois la seule exception: elle reste aux mains de la gauche mais perd sa présidente, à l'issue du scrutin départemental de dimanche.
Ardennes : avec 26 sièges sur 38 et 61,21% des voix, l'union de la droite et du centre garde une majorité solide. Avec six élus, la gauche résiste mais perd deux sièges par rapport à 2015. Le RN s'effondre avec 9,99% des voix (22,92% au 1er tour). Le président sortant Noël Bourgeois (LR) avait été réélu dès le 1er tour.
Aube : le RN, avec 24,93% des voix (28,2% au 1er tour) et zéro siège, n'a pas résisté à la vague de la droite et du centre, dans un département dominé par la figure de François Baroin, maire de Troyes et président des maires de France. Celle-ci obtient 30 sièges sur 34 avec 62,34% des voix. La gauche progresse avec quatre sièges (deux en 2015). Le président sortant Philippe Pichery (DVD) est largement réélu.
Collectivité européenne d'Alsace : ce nouveau département qui a fusionné le Bas-Rhin et le Haut-Rhin en début d'année reste sans surprise à droite avec 58 sièges sur 80. L'union de la gauche et des écologistes obtient quatre sièges et la gauche seule quatre autres sièges. Le président sortant de la CEA, Frédéric Bierry, a été réélu sans souci avec plus de 78% des voix dans son canton de Mutzig.
Marne : comme toujours depuis 1958 la majorité de la droite et du centre reste largement en tête, avec 40 sièges sur 46 et 66,37% des suffrages exprimés. Le RN perd les deux sièges que le FN avait obtenus en 2015. La gauche s'effondre: tandis que le PS obtenait 10 sièges en 2015, l'union de la gauche et des écologistes n'en sauve que deux. Le président sortant Christian Bruyen (DVD) a été confortablement réélu.
Haute-Marne : l'union de la droite et du centre demeure la première force politique du département avec 30 sièges sur 34. Comme en 2015, le RN conserve deux sièges même s'il ne recueille sur le département que 17,78% contre 32,35% au second tour 2015. La gauche et les écologistes n'obtiennent aucun siège. Le président sortant Nicolas Lacroix (LR) avait été réélu dès le 1er tour.
Meuse : la droite et le centre gardent la main et remportent 26 sièges sur 34. Le PCF et le RN perdent chacun les deux sièges qu'ils occupaient et les socialistes ne comptent plus que deux représentants (quatre en 2015). Le président sortant Claude Léonard (LR) avait décidé de ne pas se représenter. Plusieurs élus ont fait part de leur intérêt pour lui succéder.
Meurthe-et-Moselle : le seul département du Grand Est qui était à gauche reste en rose et l'union de la gauche et des écologistes y conforte même son emprise, avec 30 sièges sur 46. Un bémol toutefois, la présidente sortante, la socialiste Valérie Beausert-Leick a été battue dans son canton de Laxou-Villers. On ne sait pas encore qui lui succédera à la tête du département.
Moselle : la droite renforce son emprise sur ce département en remportant 48 sièges sur 54. Alors que les socialistes possédaient à eux seuls 14 sièges, la gauche n'en sauve que six. Le président sortant Patrick Weiten (UDI) a été réélu.
Vosges : la droite reste très largement majoritaire et remporte 26 sièges sur 34. Le président sortant François Vannson (LR) a été largement réélu avec plus de 78% des voix dans son canton de Remiremont.

Bourgogne-Franche-Comté

Régionales

La présidente socialiste sortante de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a largement été réélue dimanche avec 42,20%, devant LR (24,23%) et le RN (23,78%), selon des résultats complets, tandis que la liste LREM, dont le maintien avait suscité des critiques, ne franchit pas la barre des 10%. "Le rassemblement de la gauche est payant", a déclaré Marie-Guite Dufay, ajoutant cependant qu'il s'agissait d'une "élection locale". "Il faut laisser chaque chose à sa place", a-t-elle averti. "La gauche a un avenir, il faut simplement qu'elle soit incarnée", a estimé la tête de liste âgée de 72 ans, présidente de région depuis 2008 (d'abord à la tête de la Franche-Comté puis de la région fusionnée). La socialiste l'emporte largement en termes de sièges, s'octroyant une confortable majorité, avec 57 sièges sur 100. Marie-Guite Dufay avait déjoué les sondages en arrivant en tête du premier tour devant le RN (26,5% contre 23,2%). Mais elle avait refusé la main tendue de la liste LREM du maire marcheur de Nevers, Denis Thuriot, préférant passer une alliance avec EELV et obtenant le soutien de formations à la gauche du PS. Denis Thuriot était arrivé quatrième au premier tour, avec 11,7%, et avait décidé de se maintenir malgré les critiques. Il n'arrive pas à franchir la barre des 10% au second tour, avec 9,79% selon les résultats partiels. "Tout n'est pas négatif", a-t-il cependant estimé, soulignant que s'il s'était retiré, "la majorité présidentielle ne serait pas représentée" au conseil régional. Marie-Guite Dufay avait brandi le spectre d'un sursaut du RN au second tour mais il n'en a manifestement pas été le cas, Julien Odoul, la tête de liste de l'extrême droite finissant troisième derrière le LR Gilles Platret. "Oui, nos électeurs n'ont pas répondu présent", a-t-il reconnu. "Nous sommes distancés par la candidate sortante qui, comme tous les sortants de France, bénéficie de l'abstention et de la mobilisation de son camp", a-t-il souligné. "Mais la majorité qui sera celle du conseil régional ne sera pas représentative, ce n'est pas la majorité populaire qui s'est exprimée", a-t-il estimé, pointant du doigt la "formidable défaite pour notre démocratie" que représente la forte abstention (63,4%).

Départementales

L'ensemble des majorités départementales sortantes ont été conservées dimanche en Bourgogne-Franche-Comté, les six départements de droite, comme les deux de gauche, gardant leur majorité à l'issue du second tour. Le Doubs, le Jura et le Territoire de Belfort restent à droite et la Haute-Saône reste acquise à la gauche. Le RN ne remporte aucun canton.
Dans le Territoire de Belfort, la droite conserve le département en remportant six cantons sur neuf, soit un de plus qu'aux dernières élections. L'animateur national de la Gauche républicaine et socialiste (GRS), Bastien Faudot, a été réélu dans son canton.
Dans le Jura, la droite conserve la très grande majorité des 17 cantons, alors que le président sortant Clément Pernot (DVD) avait été réélu dès le premier tour dans son canton. La gauche remporte un seul canton et LREM deux.
La gauche garde la Haute-Saône, emmenée par l'ancien socialiste et président du conseil départemental sortant Yves Krattinger (DVG), à la tête du département depuis 20 ans. En revanche, le sénateur Alain Joyandet, ex-secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, a été battu dans son canton de Vesoul.
Dans le Doubs, la droite de la présidente sortante, Christine Bouquin (DVD), conserve la majorité des cantons du département.
En Bourgogne, la Côte d'Or et la Saône-et-Loire restent largement à droite. Ses présidents respectifs sortants Alain Sauvadet (UDI) et André Accary (DVD) ont été même réélus dès le premier tour (avec 61,14% et près de 77% respectivement).
Dans l'Yonne aussi, la droite et le centre arrivent en tête dans la plupart des cantons, le président sortant Patrick Gendraud (LR) l'emportant largement dans le canton de Chablis avec 73,32%.
Enfin dans la Nièvre, la gauche conserve son fief historique, le vice-président socialiste du département, Fabien Bazin, devrait donc succéder à Alain Lassus, qui prend sa retraite.

Bretagne

Régionales

Le socialiste Loïg Chesnais-Girard, successeur de Jean-Yves Le Drian à la tête de la région Bretagne, l'a emporté dimanche soir avec une majorité relative, sur fond de poussée des écologistes, tandis que LREM termine en quatrième position. Le président sortant obtient 29,84% des suffrages exprimés, soit 10,46% des inscrits, du fait d'une abstention massive (63,38%). Il devrait donc être réélu avec seulement 40 sièges sur 83 dans l'hémicycle régional, au terme d'une quinquangulaire. En 2015, Jean-Yves Le Drian l'avait emporté avec 51,41% des suffrages exprimés et 53 sièges, à l'issue d'une triangulaire avec LR et le FN. "La victoire est belle", s'est cependant réjoui Loïg Chesnais-Girard ("LCG") qui a succédé au ministre des Affaires étrangères en 2017. Il a salué une "poussée" par rapport à son score du premier tour (20,95%). Malgré sa majorité relative, "LCG" s'est dit "dans une sérénité absolue": il n'a pas tendu la main aux autres listes en vue du 3e tour; l'élection vendredi du président de région. "J'ai une majorité ce soir sauf si vous vous alliez tous ensemble", a-t-il même lancé sur France 3 Bretagne à ses quatre concurrents du 2e tour. Malgré les appels du pied, Loïc Chesnais-Girard avait déjà refusé de s'allier avec EELV ou LREM dans l'entre-deux-tours, ne fusionnant qu'avec l'ancien maire anti-pesticides Daniel Cueff (6,52%). En deuxième position, la maire de Vitré, la LR Isabelle Le Callennec, recueille 21,98% des voix, en net recul par rapport au score (29,72%) du député des Côtes-d'Armor Marc Le Fur il y a six ans. Derrière elle, la candidate EELV Claire Desmares-Poirrier obtient 20,22% et gagne 50.000 voix par rapport au 1er tour. En 2015, les écologistes n'avaient pas pu se maintenir au second tour, avec seulement 6,70% des suffrages. "C'est un score historique pour l'écologie. On n'a jamais rassemblé autant de Bretonnes et de Bretons derrière l'écologie", s'est félicitée la candidate. En quatrième place, Thierry Burlot, ancien PS et ancien vice-président de "LCG", qui s'était présenté avec le soutien de LREM, ne recueille que 14,75% des voix et n'est pas réélu dans les Côtes-d'Armor où il figurait en 5e position. Il perd même plus de 3.000 voix entre les deux tours. Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a lui aussi été battu dans le Finistère, où il était en troisième position. Thierry Burlot a néanmoins promis que sa liste, qui compte plusieurs membres de la majorité sortante, s'inscrirait "clairement dans une opposition constructive". Enfin, le RN Gilles Pennelle arrive dernier avec 13,22% des voix.

Départementales

Seuls deux des quatre départements bretons - Morbihan et Ille-et-Vilaine - ont conservé dimanche leur majorité sortante à l'issue des élections départementales, la droite ayant remporté le Finistère sur le fil, tandis que les Côtes-d'Armor virent largement à gauche.
Le Finistère, à gauche depuis 23 ans, repasse à droite de justesse avec 28 sièges contre 26 à gauche. Le département était dirigé par Nathalie Sarrabezolles (PS). L'abstention a atteint 63,24% contre 64,45% au premier tour.
Dans les Côtes-d'Armor, l'union de la gauche a en revanche largement ravi à la droite et au centre la majorité qu'elle avait perdue en 2015 avec 38 des 54 sièges à pourvoir et 19 cantons sur 27. C'est dans ce département présidé par Romain Boutron (LR) que l'abstention a été la moins forte (59,69%).
Le Morbihan dirigé par le président DVD François Goulard, qui ne se représentait pas, a gardé le cap dimanche, avec 32 sièges à droite sur les 42 à pourvoir. La gauche a résisté, notamment à Lorient.
Pas de changement non plus en Ille-et-Vilaine, où la gauche conserve la majorité de ce département présidé par le PS depuis 2004, avec 34 sièges sur les 54 à pourvoir. A noter la forte poussée des écologistes, qui remportent cinq des six cantons rennais. Une forte majorité des cantons sont restés fidèles à leurs choix des précédentes élections. Ce département a connu la plus forte abstention de la région, avec un taux de 65,02%, contre 65,15% au premier tour.

Nouvelle-Aquitaine

Régionales

Le PS Alain Rousset, 70 ans et en poste depuis 23 ans, remporte son cinquième mandat à la tête de la Région Aquitaine puis Nouvelle-Aquitaine alors que le Rassemblement national y devient "pour la première fois, le premier parti d'opposition". Avec 39,51% des voix, Alain Rousset s'offre la majorité absolue du conseil, avec 101 sièges sur 183. Cette situation est d'autant plus confortable que des négociations d'entre deux tours, houleuses, avaient échoué avec EELV qui faisait partie de l'ancien exécutif. Edwige Diaz (RN) prend la seconde position avec 19,11%, (26 sièges), le LR et ex-maire de Bordeaux Nicolas Florian fait une remontée d'entre deux tours et passe en troisième position avec 14,19% (19 sièges), ex-aequo avec l'écologiste Nicolas Thierry (14,19% et 19 sièges). Geneviève Darrieussecq (MoDem, majorité présidentielle) décroche de sa 3e place au premier tour et ferme le ban des candidats avec 13,01% (18 sièges). Alain Rousset a déclaré ressentir "de la fierté et de la responsabilité". "J'aurais aimé" associer les Verts à ma candidature, a-t-il ajouté, mais "on va prendre le temps de discuter. Il peut y avoir un fonctionnement à l'allemande" avec des alliances au fil des dossiers, a-t-il dit en substance. Edwige Diaz s'est félicitée que le RN, auparavant derrière LR, devienne "pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine, le premier groupe d'opposition à Alain Rousset". Edwige Diaz a repris immédiatement la balle au bond à l'annonce par le nouvel élu que la présidence de la commission des Finances irait à l'opposition, comme lors du précédent mandat. Cette éventualité a été vite balayée par le socialiste pour qui "l'extrême droite reste l'extrême droite. Je travaille sans sectarisme mais dans un modèle républicain". Pour LR, Nicolas Florian s'est déclaré "heureux" de son score, pointant une majorité présidentielle "sinistrée". Tout en se félicitant du "succès" d'avoir gagné en nombre de voix et d'élus, Nicolas Thierry (EELV) a assuré qu'il voterait tous les projets "à la hauteur de l'urgence écologique". Mais Alain Rousset "nous trouvera sur son chemin à chaque fois qu'il fera reculer l'écologie et je crains que les occasions soient nombreuses". Geneviève Darrieussecq s'est déclarée "déçue" que son message, qui ne parlait "que de la région, n'ait pas été entendu". La ministre des Anciens combattants a évoqué une "spirale d'élections intermédiaires qui sanctionnent ceux qui sont dans la majorité".

Départementales

La gauche a conservé les cinq conseils départementaux qu'elle détenait en Nouvelle-Aquitaine et l'a emporté en Charente par la plus petite des marges (un canton), la droite conservant pour sa part six départements. Dans le plus grand et le plus peuplé des douze départements de Nouvelle-Aquitaine, la Gironde, la gauche a renforcé sa majorité, comme dans les Landes et en Haute-Vienne.
Charente : Le département bascule à gauche pour un seul canton, la même marge par laquelle la droite l'avait emporté en 2015. La stratégie d'union de la gauche (PS/PC/EELV), à peu près homogène, a été payante. Le président sortant Jérôme Sourisseau, réélu, a estimé que la droite en Charente avait peut-être payé "la simultanéité des scrutins" car le candidat socialiste aux régionales "Alain Rousset a fait un bon score et était sur une bonne dynamique". Le député LREM Thomas Mesnier a remporté le canton Angoulême-2 avec sa binôme. Les ténors socialistes locaux Nicole Bonnefoy (sénatrice) et Philippe Bouty ont chacun exprimé leur intérêt pour la présidence du conseil départemental.
Charente-Maritime : la droite et le centre, qui gouvernent la Charente-Maritime depuis 1985, conservent la main, avec un rapport de forces qui reste stable (34 sièges contre 20), même si quelques cantons changent de camp. Mais un coup de théâtre s'est joué pour la succession du président sortant, l'ancien ministre Dominique Bussereau (LR), qui passait la main après 13 ans à la tête du département. Lionel Quillet (DVD), successeur pressenti, a en effet été battu dans son canton de l'île de Ré, dont il est président de la Communauté de communes. La voie est donc ouverte pour la maire de Fouras Sylvie Marcilly (DVD), largement élue à Châtelaillon-Plage, pour devenir la première femme à diriger le département.
Corrèze : dans ce département historiquement ancré à droite, dont seul François Hollande (de 2008 à 2015) avait brièvement brisé l'hégémonie, la droite conforte son assise, et conquiert même des cantons comme Brive 1, réussissant un grand chelem dans cette ville (4 cantons sur 4). Le président LR du département Pascal Coste, candidat à sa succession, avait été réélu dès le premier tour, et Claude Chirac, 58 ans, fille de l'ancien chef de l'Etat, est élue sur Brive 2, un canton où sa mère Bernadette, qui avait siégé 36 ans sans discontinuer au département, avait été élue suppléante en 2015.
Creuse : jadis fief de gauche passé de justesse à droite en 2015, la Creuse consolide ce nouvel ancrage et la droite voit passer sa majorité de 16 à 18 sièges (sur 30) à l'assemblée départementale, en enlevant à la gauche le canton d'Aubusson. La présidente sortante Valérie Simonet (LR) avait été réélue dès le premier tour. Le seul député du département, le LREM Jean-Baptiste Moreau, avait vu son binôme éliminé dès le premier tour dans le canton, arrivé en troisième position et faute d'avoir atteint 12,5% des inscrits. Aucun candidat RN, présent dans six des 15 cantons, n'avait été en mesure de se maintenir au second tour.
Deux-Sèvres : la droite, qui avait ravi les Deux-Sèvres à la gauche en 2015, garde le contrôle de 12 des 17 cantons, dans un département où 18 des 24 élus de la majorité sortante repartaient en campagne et où le RN n'a pu se maintenir dans aucun canton. Le président sortant Hervé de Talhouet-Roy (LR), qui avait succédé en 2020 à Gilbert Favreau (LR), élu sénateur, n'était pas candidat à sa succession. La DVD Marie-Pierre Missioux, 58 ans, présidente de l'association des maires des Deux-Sèvres, et la LR Coralie Desnoues, 38 ans, élue départementale en charge du Tourisme, sont toutes deux candidates déclarées à la succession.
Dordogne : sans surprise, le département reste acquis à la gauche, qui le dirige depuis 26 ans et quasiment sans discontinuer depuis la Libération, en remportant 17 cantons sur 25. Le président sortant Germinal Peiro, réélu dès le 1er tour, voit toutefois sa majorité s'étioler légèrement, l'opposition de droite gagnant 4 sièges. Les polémiques retentissantes sur la déviation routière du petit village de Beynac, dont M. Peiro s'est fait le chantre mais qui a été annulée en justice à la grande satisfaction d'opposants écologistes, n'ont globalement pas semblé handicaper le président sortant et sa majorité.
Gironde : la gauche garde les manettes du département, qu'elle détient depuis 1988, et Jean-Luc Gleyze, réélu dès le 1er tour avec près de 70% des voix, devrait en conserver les commandes avec une majorité PS-PC-EELV consolidée, consolidant même sa majorité. Le scrutin a été marqué par la perte par le Rassemblement national du canton qu'il avait gagné en 2015 (Nord-Médoc), qui était alors son seul fief cantonal dans tout l'ouest de la France. Le parti d'extrême droite y a été battu par deux candidats d'union de la gauche. La tête de liste RN aux régionales en Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, a par ailleurs échoué dans son canton, dans lequel elle était en binôme avec un maire divers gauche local, face à un ticket socialiste. Les députées LREM Christelle Dubos, ancienne secrétaire d'Etat, et Bérangère Couillard ont été largement battues, la première par un ticket divers gauche, et la seconde par des écologistes.
Haute-Vienne : ce fief historique de gauche depuis 1930 confirme cet enracinement. La gauche ravit même plusieurs cantons à la droite, comme très symboliquement ceux de Limoges 1 et Limoges 7, un redressement notable dans une ville dont le basculement de gauche à droite, aux élections municipales de 2014, avait constitué un séisme politique local, après un siècle de socialisme municipal. Le président sortant Jean-Claude Leblois (PS) a été réélu dans son canton de Saint-Léonard-de-Noblat. Les deux seuls binômes du RN qui avaient pu se maintenir au second tour, à Bellac et Limoges-4, y sont largement défaits.
Landes : la gauche qui gouverne le département depuis plus de 40 ans a renforcé sa majorité, grâce notamment au député PS Boris Vallaud, élu dans un canton tenu jusque-là par la droite. Les partis de gauche unis ont enlevé 13 des 15 cantons landais, réduisant l'opposition de droite, qui était partie en ordre dispersé, à 4 représentants (contre 10 en 2015). Le président socialiste Xavier Fortinon, qui a succédé à Henri Emmanuelli après le décès de ce dernier en mars 2017, devrait donc repartir pour un mandat. Mathieu Ara (alliance MoDem/LREM), un proche de Geneviève Darrieussecq, a été battu à Mont-de-Marsan et n'a pas connu une meilleure soirée que sa mentor, tête de liste de la majorité présidentielle aux régionales et ancienne maire de la préfecture landaise.
Lot-et-Garonne : donné susceptible de basculer à droite, le département a finalement vu la gauche se maintenir, gardant 12 cantons sur 21, a annoncé la présidente sortante du Conseil départemental, Sophie Borderie (PS), qui devrait récupérer son poste. Le PS et l'Union à Gauche totalisent 24 des 42 sièges. Le RN n'en a remporté aucun, ayant notamment subi la concurrence des "47", une émanation de la Coordination rurale (CR), un syndicat agricole très implanté dans ce département.
Pyrénées-Atlantiques : "Force 64", la liste d'union de la droite et du centre de Jean-Jacques Lasserre (MoDem), garde les rênes d'un département repris à la gauche en 2015, face à une opposition de gauche dispersée, EELV et le PCF ayant fait cavaliers seuls au 1er tour. Principale déception pour la gauche : la perte de deux cantons à Bayonne, dont celui du chef de file de l'opposition départementale, le socialiste Henri Etcheto, pour seulement 29 voix. Un binôme "abertzale" (gauche) de EH Bai, classés régionalistes, l'a emporté à Hendaye.
Vienne : La droite et le centre, qui dominent sur le département depuis près d'un demi-siècle, conservent très largement les rênes de la Vienne, emmenés par le président sortant Alain Pichon, dont le binôme remporte une éclatante victoire (73,5%) dans un canton de Châtellerault. Droite et centre ne laissent la victoire à la gauche que dans trois des 19 cantons, tous situés dans l'agglomération de Poitiers. Le Rassemblement national n'obtient aucun siège.

Occitanie

Régionales                                              

La présidente socialiste sortante de l'Occitanie Carole Delga a largement été réélue dimanche, et figure parmi les têtes de liste les mieux élues de France, avec plus de 57% des suffrages, selon des résultats officiels. Carole Delga, à la tête d'une liste PS-PRG-PC obtient 57,7% des voix contre 24% pour celle du RN Jean-Paul Garraud et 18,2% pour le LR Aurélien Pradié. "Courage, proximité et bon sens, guident notre action. Ce résultat m'honore et m'oblige. J'en mesure la portée et la puissance", a déclaré dimanche soir Carole Delga lors d'une intervention empreinte de solennité, sans triomphalisme. Elle a salué les électeurs d'une "région qui refuse la fatalité et le déterminisme, qui fait reculer l'extrême droite". "Ici en Occitanie, nous incarnons cette gauche plurielle, écologiste et citoyenne", a-t-elle ajouté. Alors que les sondages la plaçaient derrière le RN, Carole Delga avait déjoué les pronostics au soir du 1er tour, en totalisant près de 40% des voix, devant la tête de liste RN Jean-Paul Garraud (23%), et le numéro 3 des Républicains Aurélien Pradié, à 12%. Comme d'autres têtes de liste RN en France, Jean-Paul Garraud, ancien député LR, a déchanté. Cet ancien magistrat, que Marine Le Pen nommerait comme ministre de la Justice en cas de victoire en 2022, est en net recul par rapport aux régionales de 2015, quand Louis Aliot avait viré en tête au soir du 1er tour (32%) lors de ces élections. Le 20 juin, la liste EELV d'Antoine Maurice (9%), battu de justesse aux municipales à Toulouse en 2020, et celle de l'ancien LR Vincent Terrail-Novès pour LREM (9%) n'avaient pas franchi le cap du 1er tour des Régionales. Comme celle de La France insoumise (5%). Le numéro 3 des Républicains, Aurélien Pradié, doit se contenter de 18% des suffrages, en retrait de trois points par rapport à la marque de la droite en 2015. Mais à 35 ans, le député du Lot s'est inscrit dans une stratégie à long terme. Aurélien Pradié s'est déjà imposé comme le chef de file de la droite en Occitanie, le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc se concentrant sur la Ville rose et son agglomération. "Il y a encore quelques semaines on disait que les Républicains allaient disparaître, que le Rassemblement national allait être un rouleau compresseur (...) C'est un bon résultat. Ce n'était pas simple. C'est une des régions les plus difficiles de France pour ma famille politique", a souligné le député du Lot.

Départementales

Statu quo en Occitanie : 12 des 13 départements, y compris ceux des Pyrénées-Orientales et du Gard où le RN avait des ambitions, se maintiennent à gauche, alors que l'Aveyron conserve son statut de terre historique de droite.
Aveyron - Département gouverné par la droite depuis 1949, l'Aveyron était au centre d'un bras de fer entre le député LR Arnaud Viala et le président sortant Jean-François Galliard (UDI). La mouvance Viala s'est finalement imposée dans 14 cantons sur 23. Le député de Millau, proche de Laurent Wauquiez, devrait renoncer à l'Assemblée nationale pour prendre jeudi la présidence du département.
Aude - Dirigé par la gauche sans interruption depuis 1945, comme six autres départements de la région Occitanie (Ariège, Hautes-Pyrénées, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Gard, Hérault), le département de l'Aude reste aux mains de la présidente sortante Hélène Sandragné (PS).
Ariège - La majorité départementale de gauche accentue sa domination, de 11 à 12 cantons sur 13, en empochant un canton jusque-là tenu par la droite. Dans ce département rural et montagneux, au coeur des Pyrénées, la socialiste Christine Tequi, propulsée en 2019 à la tête de l'assemblée départementale, devrait être réélue à sa présidence.
Gers - Le président socialiste sortant Philippe Martin, qui entame un 5e mandat consécutif, a été réélu dès le 1er tour dans son canton. La gauche remporte 11 cantons sur 17 dans le seul département de France dépourvu d'autoroutes.
Gard - Le département marqué notamment par des indicateurs sociaux (pauvreté, chômage...) dans le rouge, reste à gauche. Il figurait parmi ceux ayant placé le RN en tête au premier tour (31,50% des voix), mais le parti d'extrême droite n'obtient que deux sièges. La gauche dispose donc désormais d'une majorité plus large pour gouverner (24 sièges sur 46).
Hérault - Dans ce département du littoral méditerranéen marqué par de grandes disparités socio-économiques, le président sortant PS Kléber Mesquida, 75 ans, a conforté sa majorité à l'issue du second tour dans les 25 cantons, avec 20 sièges pour le PS, quatre DVG, six union de la gauche avec les écologistes, deux Union de la gauche et deux PC. Le RN remporte quatre sièges.
Haute-Garonne - Le PS et ses alliés conservent leur majorité à l'assemblée départementale, avec 23 des 27 cantons. Le président Georges Méric a été réélu à 65% dans son canton, contre les Verts.
Hautes-Pyrénées - Présidé depuis 2011 par le PRG Michel Pélieu, qui a été réélu dès le premier tour dans son canton, le département reste à gauche.
Lot - La majorité de gauche a été largement reconduite, avec 32 conseillers départementaux sur 34. La droite et le RN n'obtiennent aucun conseiller. Le président du département, Serge Rigal (DVG, ex PS) devrait être reconduit.
Lozère - Historiquement ancrée à droite, la Lozère avait basculé à gauche pour la première fois de son histoire en 2015 et reste à gauche. Sur les 13 cantons que compte ce département rural de moyenne montagne le moins peuplé de France métropolitaine, 10 ont élu des représentants dès le premier tour dont sept binômes de la gauche (1 PS et 6 DVG) et trois binômes DVD.
Pyrénées-Orientales - La majorité départementale socialiste conserve ce département qu'elle dirige depuis 1998. Elle l'emporte dans au moins 9 des 17 cantons. Le Rassemblement national, qui tablait sur une dynamique créée par la victoire aux municipales de 2020 à Perpignan de Louis Aliot, n'obtient aucun conseiller départemental. Il était pourtant arrivé en tête dans cinq des 17 cantons, et au second tour dans 14, lors du premier tour de ces élections, le 20 juin.
Tarn - Le président PS sortant Christophe Ramond a encore renforcé sa majorité. La gauche détient 17 cantons sur 23. Dans le canton Albi-2 où son père, candidat RN, a été éliminé dès le 1er tour, Margot Lapeyre (PS) a battu le binôme de droite sortant.
Tarn-et-Garonne - Le PRG Jean-Michel Baylet, patron du groupe La Dépêche du Midi et ancien ministre, est en passe de reconquérir le département que lui avait ravi en 2015, un ancien proche, Christian Astruc, avec l'appui de la droite. Les listes PS-PRG-DVG ont remporté 8 des 15 cantons, la droite en conserve 6. Pour la première fois le RN s'adjuge un canton, celui de Moissac, 3e ville du département, passée sous pavillon RN aux municipales de 2020. Jean-Michel Baylet, 75 ans, homme fort du Tarn-et-Garonne, avait dirigé le département de 1985 à 2015, comme sa mère (1970-1982) avant lui.

Normandie

Régionales

Le sortant Hervé Morin a sans surprise remporté dimanche haut la main les élections régionales en Normandie, devant la liste PS-EELV, le RN arrivant troisième. "C'est bien sûr une vraie satisfaction, avec la déception bien entendu de la participation", a déclaré le centriste interrogé par France 3 Normandie. L'abstention a été de 67,09% dimanche dans cette région. L'ancien ministre de la Défense est arrivé largement en tête de ce second tour avec 44,26% des voix, devant la liste PS-EELV (26,18%), le RN (19,52%) et la liste soutenue par LREM (10,04%). Au premier tour, Hervé Morin était arrivé en tête avec 36,86% des voix, soit une avance de 17 points sur la tête de liste RN, le député européen Nicolas Bay, qui était alors deuxième. Celle-ci passe à la troisième place pour ce second tour. La socialiste Mélanie Boulanger, à la tête de la liste PS-EELV, la double en améliorant nettement son score du premier tour (18,37%), malgré l'échec de la fusion entre les deux tours avec la liste PCF-LFI et de vives tensions au sein de la gauche normande. La liste PCF de Sébastien Jumel était arrivée 5e au premier tour avec 9,64% des voix, malgré une notoriété largement supérieure à celle de Mélanie Boulanger, maire d'une commune de l'agglomération de Rouen. "Jamais les sondages ne nous avaient donnés à 26%", a souligné la tête de liste PS-EELV dimanche sur France 3 Normandie, malgré "la déception" de ne pas l'emporter. L'ex-PS Laurent Bonnaterre, à la tête d'une liste soutenue par LREM, enregistre lui dimanche un moins bon score qu'au premier tour où il s'était qualifié pour le second avec 11,07% des voix. "C'est évidemment une déception", a réagi sur France 3 Normandie M. Bonnaterre qui est maire d'une autre commune de l'agglomération rouennaise. Hervé Morin a de son côté salué un "résultat nettement meilleur que celui de 2015" pour sa liste. Cette année-là, le centriste l'avait emporté de justesse, la Normandie basculant à droite pour moins de 5.000 voix.

Départementales

Dans les cinq conseils départementaux sortants, dirigés par la droite et le centre - Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Maritime -, il n'y aura pas eu de basculement lors de ce second tour.
Sur les 35 cantons de Seine-Maritime, 17 cantons sont gagnés par la gauche et 17 par la majorité sortante de droite. La droite compte sur le ralliement des gagnants indépendants du canton de Bolbec pour détenir la majorité de l'assemblée départementale.
Dans l'Eure, la majorité, emmenée par Sébastien Lecornu, compte désormais 39 des 46 sièges au conseil départemental. Ensemble pour l’Eure disposait jusqu'ici de 30 sièges et s’est donc sensiblement renforcé en remportant 19 des 23 cantons du département, les quatre autres revenant à la gauche
Dans le Calvados, le président centriste sortant, Jean-Léonce Dupont, a été largement réélu dans son canton de Bayeux et devrait rester à la tête de ce département qu'il préside depuis 2011. Trois binômes du Rassemblement national étaient en ballotage défavorable au terme du premier tour mais n’obtiennent au final aucun siège.
Dans l'Orne, quatre binômes avaient déjà été élus au premier tour, dont celui du président sortant Christophe de Balorre. Au terme du deuxième tour, la droite l’emporte au total dans quinze cantons, soit un canton de plus qu’en 2015 (celui d’Argentan 2). Une seule déception pour la majorité : la défaite de la sortante Christine Roimier à Alençon 2. La gauche passe de 14 à 12 élus.
Dans la Manche, la majorité divers-droite conduite par Philippe Bas garde une large majorité qui lui permettra de conserver la présidence du département.

Pays de la Loire

Régionales

La présidente sortante de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (LR), a largement devancé l'écologiste Matthieu Orphelin dimanche au second tour des régionales et acquiert avec cette élection une légitimité après avoir succédé à Bruno Retailleau à mi-mandat en 2017. Christelle Morançais sort gagnante de la quadrangulaire en Pays de la Loire avec 46,45% des suffrages, loin devant la liste d'union de la gauche de Matthieu Orphelin (34,87%). Hervé Juvin obtient 10,48% pour le Rassemblement national et François de Rugy (LREM) 8,20%. "La droite, quand elle est rassemblée, elle gagne", s'est félicitée Christelle Morançais, 46 ans, s'exprimant depuis l'hôtel de région à Nantes. "Cette droite ne doit pas se rétrécir, cette droite doit au contraire s'ouvrir, se rassembler, ça nous donne beaucoup de perspectives. Cette droite libérale que je porte, cette droite européenne, cette droite forte sur le régalien, elle gagne", a poursuivi Mme Morançais, qui avait succédé en 2017 à Bruno Retailleau, démissionnaire de son poste de président en raison de la loi sur le non-cumul des mandats. "Cette campagne fut difficile, j'étais face à une gauche rassemblée, une gauche dure, une gauche de la décroissance qui a aussi perdu sa boussole", a expliqué la présidente sortante, qui se confrontait pour la première fois comme tête de liste aux électeurs ligériens et a obtenu un meilleur score que son prédécesseur, élu avec 42,7% des voix il y a six ans. Arrivée en politique lors des municipales au Mans en 2014, Christelle Morançais est l'ancienne directrice générale d'un réseau de mandataires immobiliers et n'a eu de cesse de répéter durant la campagne qu'elle était la seule des principaux candidats à ne pas avoir d'autres mandats électifs. L'écologiste Matthieu Orphelin, qui avait fait alliance d'abord avec les Insoumis, puis avec le socialiste Guillaume Garot au soir du premier tour, a exprimé sa "déception" après la défaite. "D'autres combats viendront très vite, car la situation exige que nous restions mobilisés pour transformer notre société et répondre aux enjeux écologiques, en particulier face au dérèglement climatique qui devient hors de contrôle partout", a déclaré M. Orphelin. François de Rugy (LREM), qui avait choisi de se maintenir pour incarner "une force d'équilibre qui permette de tempérer les excès de la future majorité" au conseil régional, termine dernier du second tour. "Evidemment c'est une déception pour nous, sans aucun doute un certain nombre d'électeurs, qui avaient choisi la liste de la majorité présidentielle que je conduisais, ont voté d'ailleurs pour Christelle Morançais au deuxième tour", a-t-il analysé dimanche soir.

Départementales

La majorité départementale a été reconduite dans les cinq départements des Pays de la Loire, et la Loire-Atlantique, où l'élection a été serrée, reste le seul département à gauche à l'issue du second tour.
En Loire-Atlantique, département le plus peuplé de la région, l'élection a été plus serrée qu'ailleurs mais la gauche a gagné du terrain par rapport à 2015. Il y a six ans, l'élection s'était jouée à un seul canton: la gauche remportant seize cantons, contre quinze pour la droite. Dimanche, 18 cantons sur 31 sont allés à la gauche, victorieuse dans les grandes agglomérations (Nantes, Saint-Nazaire, Rezé, Saint-Herblain...), tandis que les zones rurales ou côtières ont voté à droite (La Baule, Carquefou, Pornic, Châteaubriant...). La majorité sortante socialiste, unie aux écologistes, a notamment pris les cantons d'Ancenis et de Guérande, qui étaient à droite. Le président sortant PS, Philippe Grosvalet, ne se représentait pas et son successeur devrait être Michel Ménard, élu dans le canton de Nantes-7.
En Vendée, le département reste à droite. L'ensemble des 17 cantons sont désormais acquis à la droite, la gauche ayant perdu le seul canton qu'elle détenait, celui de Roche-sur-Yon-2. Le président du conseil départemental sortant, Yves Auvinet, ne se représentait pas et son successeur devrait être Alain Leboeuf, élu dans le canton d'Aizenay et déjà pressenti en 2015.
En Mayenne, la droite reste majoritaire et le centriste Olivier Richefou (UDI) devrait conserver la présidence du conseil départemental, mais la gauche effectue une poussée en remportant le canton de Mayenne.
Dans le Maine-et-Loire, pas de changement de majorité, les binômes divers droite ont remporté 43,35% des suffrages. Dans ce département, le président sortant, Christian Gillet, se représentait mais avait été éliminé dès le premier tour dans son canton d'Angers-1 par un autre binôme de droite. Plusieurs noms circulent pour sa succession.
Dans la Sarthe, la majorité départementale de Dominique Le Mèner (divers droite) est reconduite et prend aux socialistes le canton de Savigné-L'Evêque. Dominique Le Mèner est réélu a une large majorité de 81,19% dans son canton de Saint-Calais.

Centre-Val de Loire

Régionales

Le président sortant de la région Centre-Val de Loire François Bonneau (PS) a été reconduit pour la troisième fois consécutive dimanche soir, sortant largement vainqueur d'un second tour des élections régionales décevant pour la droite et l'extrême-droite. Parti avec le PCF au premier tour, il s'est fait rassembleur de la gauche entre les deux tours en fusionnant avec la liste EELV-LFI pour conserver sa présidence face à une droite désunie et forçant à une quadrangulaire. Il arrive largement en tête avec 39,15% des voix. "C'est un moment de bonheur. (...) Les forces de la gauche et de l'écologie ont su converger. (...) Nous sommes très nettement devant les autres forces politiques de la région", s'est réjoui François  Bonneau. "Notre projet a une grande ambition sociale. C'est une victoire et c'est un engagement pour la transition écologique", a-t-il lancé, alors que les écologistes représentent désormais une force politique au sein de la région. Car cette victoire marque aussi une poussée verte. EELV n'avait enregistré que 6,60% au premier tour de 2015 mais le parti écologiste, associé à LFI, fort de ses 10,85% dimanche dernier, a pu négocier de quoi s'adjuger un tiers des postes de la majorité régionale. "Toutes les tentatives de diabolisation n'ont pas fonctionné. Nous nous ancrons dans les territoires", s'est satisfait Charles Fournier, tête de liste EELV au premier tour. Nicolas Forissier (LR) et le ministre Marc Fesneau (MoDem-LREM), crédités respectivement de 22,61% et 16,00%, n'ont eu de cesse de se renvoyer la faute de leur échec. "Je regrette que Marc Fesneau n'ait pas senti qu'il fallait faire barrage. Il a pris ses responsabilités, moi j'ai tenu mes engagements. (...) Il ne faut pas faire porter le chapeau à celui qui était en tête à l'issue du premier tour", a déploré le député LR de l'Indre. Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a répondu sur le même ton : "Ce n'est pas moi qui dois regretter, c'est Nicolas Forissier. (...) On ne va pas pleurer sur le lait renversé", a-t-il commenté. Quant au RN, il n'a pas réussi la poussée que laissaient entrevoir les sondages avant les élections. Avec 22,24%, le candidat Aleksandar Nikolic fait même beaucoup moins bien qu'en 2015. Le FN avait alors obtenu 30% des voix.

Départementales

La droite va conserver sans surprise les six départements du Centre-Val de Loire à l'issue d'un second tour des cantonales dimanche où elle a toutefois un peu reculé dans les deux départements les plus peuplés, l'Indre-et-Loire et le Loiret.
Dans le Cher, la droite garde la main sur le département, avec douze cantons sur 19, dans la même proportion qu'en 2015, quand elle avait pris le département à la gauche.
En Eure-et-Loir, la droite LR et DVD l'emporte partout ou presque, laissant seulement deux cantons au centre. Claude Térouinard (LR), largement réélu dans son canton, va pouvoir briguer sa propre succession à la présidence du conseil départemental.
Dans l'Indre, la victoire de la droite ne faisait guère de doute à l'issue du premier tour, dans un département qu'elle conserve depuis 1985. Le succès a été confirmé dimanche, avec un score encore meilleur qu'en 2015. La droite berrichonne remporte 11 cantons sur 13.
Dans le Loir-et-Cher, la droite menée par Guillaume Peltier, élu dans le canton de Chambord, revendique 14 sièges sur 30. Le N.2 des Républicains, qui a indiqué qu'il ne se présentera pas à la présidence du conseil départemental, devra toutefois s'entendre avec le reste de la droite (20 sièges sur 30 au total) pour parvenir à une majorité absolue.
En Indre-et-Loire, la majorité départementale recule mais conserve 13 cantons sur 19 (contre 15 en 2015). Une victoire qui ne devrait pas faire obstacle à la reconduction de Jean-Gérard Paumier (LR), candidat à sa propre succession à la tête du conseil départemental.
Enfin dans le Loiret, la droite et le centre conservent aussi une nette majorité avec 28 sièges sur 42. La gauche et les écologistes enregistrent toutefois une nette poussée, notamment sur Orléans: avec 12 élus, l'opposition a doublé son nombre de sièges par rapport à 2015. Largement réélu dans son canton, Marc Gaudet (DVD), devrait être reconduit à la tête du conseil départemental.

Corse

Le président sortant autonomiste du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a remporté dimanche le second tour des élections territoriales avec 40,6% des suffrages exprimés, obtenant la majorité absolue à l'Assemblée de l'île, dans une région où deux électeurs sur trois ont voté nationaliste.  A Bastia, c'est sous les drapeaux corses et au son des pétards, coups de feu et bombes agricoles, que Gilles Simeoni a longuement chanté sa victoire avec ses partisans avant de la commenter. Il a ensuite été porté en triomphe sur leurs épaules en brandissant la bandera, le drapeau corse. "C'est un résultat exceptionnel, c'est une victoire électorale extraordinaire", s'est félicité l'homme fort de la Corse dont le troisième mandat de président du conseil exécutif bénéficiera en outre d'une légitimité que lui envieront nombre des présidents de régions ailleurs en France: le taux de participation s'est établi en Corse à 58,9%, en hausse de près de deux points par rapport au premier tour, et plus de 20 points supérieur au taux national qui est estimé autour de 35%.  La liste de Gilles  Simeoni, qui a dit souhaiter que cette "victoire électorale se transforme dans les mois et les années à venir en extraordinaire victoire politique pour la Corse", a obtenu dimanche soir la majorité absolue et occupera 32 des 63 sièges de conseillers de l'Assemblée de Corse. Ceux-ci éliront pour presque sept ans jeudi les 11 conseillers exécutifs et leur président ainsi que le président de l'Assemblée de Corse. "Nous avons aujourd'hui tous les moyens pour que la mandature à venir soit celle de la concrétisation d'un immense espoir, celui de la mise en oeuvre irréversible de notre projet collectif, d'une solution politique avec l'Etat et d'un engagement irréversible de la Corse sur un chemin de paix et d'émancipation", a-t-il dit à l'AFP. Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et tête d'une liste d'union de la droite investie par Les Républicains, est quant à lui arrivé deuxième avec 32% des voix.  "Aujourd'hui M. Simeoni a gagné, il faut l'en féliciter mais je suis en tête de l'opposition, une opposition qui sera exigente, respectueuse, productive, constructive mais néanmoins une opposition. Nous sommes une digue, une digue qui ne rompra pas", a déclaré Laurent Marcangeli devant la mairie d'Ajaccio, entouré de ses partisans, avant de marteler sous les applaudissements de ses supporters : "Nous n'avons pas le même modèle de société". En troisième position, la liste d'union PNC-Corsica Libera, emmenée par le maire autonomiste de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini, a obtenu 15,1% des voix. Celui-ci a reconnu "que l'union avec Corsica Libera n'(avait) pas fonctionné électoralement", ce score du 2e tour étant inférieur au score cumulé des deux listes au premier tour. Pour M. Angelini, les électeurs se reconnaissent davantage "dans des choix clairs et durables", une référence implicite à l'alliance nationaliste qui avait été conclue en 2015 avec le parti de Gilles Simeoni et celui de Jean-Guy Talamoni, Corsica Libera, et qui devait durer jusqu'en 2025. Cette alliance a été rompue pendant la campagne avant ces élections, entraînant la présence de quatre listes nationalistes au premier tour et de trois au second tour parmi les quatre en course. Au total dimanche soir, les trois listes nationalistes de Gilles Simeoni, Jean-Christophe Angelini et Paul-Felix Benedetti ont obtenu 67,9% des suffrages exprimés, Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti indépendantiste radical Core in Fronte, arrivant en quatrième position avec 12,3% des suffrages exprimés. Celui-ci n'a pas caché sa "grande satisfaction" et sa "joie énorme". "On va entrer tête haute à l'Assemblée de Corse avec des convictions fermes de faire bouger les choses", a-t-il dit devant son QG bastiais. Comme la Guyane et la Martinique, la Corse est une collectivité territoriale qui exerce à la fois les compétences départementales et régionales et dispose depuis sa création en janvier 2018 de nouvelles compétences comme la gestion des infrastructures (ports, réseau ferroviaire), la culture, le sport et l'environnement.

Outre-mer

Si les sortants ont été réélus en métropole, plusieurs collectivités d'outre-mer ont vu basculer leur exécutif local dimanche avec l'élection de Huguette Bello à la tête de la région Réunion, celles de Gabriel Serville en Guyane et de Serge Letchimy en Martinique.  La Martinique et la Guyane élisaient le président de leur collectivité territoriale unique, exerçant à la fois les compétences départementales et régionales. En Guadeloupe et à La Réunion les électeurs élisaient un conseil régional et un conseil départemental. A Mayotte, c'est un conseil départemental qui gère le territoire.

La Réunion

Huguette Bello, à la tête d'une liste d'union de gauche, a remporté dimanche la région Réunion avec 51,85% des voix face au président de région sortant Didier Robert (DVD), qui était sorti vainqueur d'un premier duel avec Huguette Bello, en 2015. Ce résultat permet à Huguette Bello de rafler 29 des 45 sièges. Huguette Bello, maire divers gauche de Saint-Paul (ouest de l'île), arrivée en deuxième position au premier tour des régionales le 20 juin (20,74%), derrière Didier Robert, avait fusionné sa liste avec celles de la maire PS de Saint-Denis, Ericka Bareigts, arrivée troisième (18,48%) et du divers gauche Patrick Lebreton (7,78%). La Réunion a aussi voté pour renouveler son conseil départemental. Le rapport de force entre les tendances politiques devrait se dessiner lors de l'élection pour la présidence du département le jeudi 1er juillet.

Guyane

La liste d'union de gauche menée par le député Gabriel Serville (DVG) a nettement remporté les élections dans la collectivité territoriale de Guyane (CTG), face au président sortant Rodolphe Alexandre. Cette liste d'union a recueilli 54,83% des suffrages exprimés contre 45,17% pour la liste du sortant, qui avait pourtant fini en tête au 1er tour (43,71%). Arrivé second au premier tour, Gabriel Serville aura finalement réussi à fédérer un électorat majoritaire entre les deux tours avec à ses côtés au sein de cette union, le maire amérindien d'Awala Yalimapo, Jean-Paul Fereira (DVG) réputé modéré, arrivé en 3e position au 1er tour.

Martinique

Le député apparenté PS Serge Letchimy remporte les élections territoriales avec 37,72% des voix, devant l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, 85 ans, le président sortant (35,27%). Le nouveau président de la collectivité devrait disposer d'une majorité confortable avec 27 sièges sur les 51 de l'assemblée de Martinique. Battu en décembre 2015, Serge Letchimy a réussi à mobiliser pour triompher dans trois des quatre circonscriptions, notamment à Fort-de-France où il termine largement en tête. Le député de Fort-de-France devra abandonner son fauteuil à l'Assemblée nationale pour se consacrer à son nouveau mandat à la CTM.

Guadeloupe

Le président sortant de la région Guadeloupe, Ary Chalus (LREM), a remporté une large victoire, recueillant 72% des suffrages face à la socialiste Josette Borel-Lincertin, présidente sortante du conseil départemental (28%). Président du conseil régional depuis 2015, il avait raté de peu une réélection dès le premier tour, le 20 juin. A la tête d'une liste composite, Ary Chalus a réuni autour de lui des fidèles (issus du puissant parti politique local GUSR dirigé par Guy Losbar) mais aussi des personnalités plus inattendues, comme l'ancienne ministre de droite, Marie-Luce Penchard. Tout comme sa principale rivale, Josette Borel-Lincertin, il a été rattrapé pendant la campagne par des affaires politico-judiciaires. Le résultat final des élections départementales est pour sa part suspendu à un recours préfectoral concernant trois cantons, qui n'ont pas tenu de deuxième tour dimanche.

Mayotte

Les électeurs de Mayotte ont confirmé l'ancrage à droite de ce département d'outre-mer, la majorité des 26 conseillers départementaux élus dimanche étant étiquetés à droite ou au centre. Les candidats LR qui étaient en course dans sept cantons sur treize n'ont cependant remporté que trois cantons et il sera compliqué pour le député Mansour Kamardine, candidat à la présidence du département, de constituer une majorité pour succéder au LR Soibahadine Ibrahim Ramadani qui ne se représentait pas. Des anciens LR ou dissidents ont également cette ambition à l'instar de Ben Issa Ousseni, vice-président chargé des finances sortant. Les centristes joueront également les arbitres avec six cantons. Mayotte s'est démarquée, lors de cette élection marquée par l'abstention dans l'Hexagone, par le taux de participation le plus élevé de France : 68,14% des électeurs se sont déplacés dimanche.

 

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