Abstention record et prime aux sortants
Seul un tiers des électeurs s'est déplacé ce dimanche 20 juin pour le premier tour des élections régionales et départementales. Pour les régionales, la droite est en mesure d'espérer conserver ses sept régions et la gauche ses cinq en France métropolitaine. Pour les départementales aussi, une grande stabilité est attendue. L'abstention aurait surtout touché l'électorat RN. Et LREM pâtit toujours de sa faible implantation locale. Alliances, fusions ou retraits de listes vont se négocier jusqu'à mardi. Le point région par région… y compris pour les élections départementales dont il a été très peu question dimanche soir.
"Abyssale", "abstention de dingue", "désastre civique", "scrutin en trompe-l'œil"… les qualificatifs tournent en boucle depuis dimanche soir pour décrire ce double scrutin du 20 juin boudé par les deux-tiers des électeurs. Bien qu'attendue, l'abstention a en effet dépassé les 60% anticipés par les sondeurs pour atteindre entre 66,1% et 68,6% (dans l'attente des chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur). Un record depuis le référendum sur le quinquennat de septembre 2000 (69,8%). "Le niveau de l'abstention est particulièrement préoccupant. Notre travail collectif doit être tourné vers la mobilisation des Français pour le second tour", a réagi dimanche quelques secondes après 20 heures le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a pour sa part imputé la faible participation à la crise sanitaire qui a empêché la tenue d'une campagne électorale en bonne et due forme.
"Il n'est pas évident" que le résultat "corresponde à une réalité du pays", "c'est la part la plus légitimiste de l'électorat français, très souvent un électorat plus âgé que la moyenne", qui s'est déplacé, a par exemple résumé Stéphane Zumsteeg de l'Ipsos. La spécialiste de l'abstention Céline Braconnier a surtout retenu "une journée très très problématique du point de vue de la démocratie représentative", liée à une "offre politique illisible". "Les régions ne sont pas vécues comme des instances politiques mais plutôt comme des instances administratives, qui répartissent les moyens", a estimé le politologue Stéphane Rozès. Quelques-uns, à l'instar de l'eurodéputé Yannick Jadot, ont évoqué "une incroyable incompréhension de ce que sont aujourd'hui nos collectivités".
Dans ce scrutin rendu "très peu lisible", le premier tour des élections régionales – à l'ombre desquelles les élections départementales ont été pratiquement occultées par les commentateurs – a largement bénéficié aux sortants. Un "réflexe légitimiste" qui s'est fait aux dépens du Rassemblement national et de la majorité présidentielle. "Ces régionales sont la réplique des municipales. On vote pour celui dont on connaît la tête", considère le politologue Gérard Grunberg. Les deux grands partis traditionnels bénéficient logiquement à plein de cette "prime aux sortants". "Il y a, en sortie d'une longue période d'incertitude avec le Covid, une volonté des électeurs de jouer la carte de la sécurité et de voter pour des présidents sortants qui, pendant la pandémie, ont eu l'occasion de prendre des initiatives", abonde son confrère Jean-Yves Camus.
Vers un statu quo ?
"Tous les exécutifs sortants vont être réélus, même parfois nettement mieux qu'en 2015", prévoit même un autre politologue, Pascal Perrineau. Effectivement, ce premier tour permet à la droite d'espérer pouvoir conserver ses sept régions et la gauche ses cinq en France métropolitaine.
Cela vaut pour les "figures médiatiques" de la droite, potentiels candidats à la présidentielle – Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. La droite peut également se réjouir de voir sortir en tête Jean Rottner dans le Grand Est, Christelle Morançais dans les Pays de la Loire et Hervé Morin en Normandie. Particulièrement scrutée, la région Paca verrait le président sortant Renaud Muselier au coude-à-coude avec son adversaire RN Thierry Mariani, qui était crédité avant le scrutin de 10 points d'avance dans les sondages. Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR), qui a conditionné la suite de ses ambitions élyséennes à une victoire dans sa région, laisse le RN plus de 15 points derrière. En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez obtient au moins 45% des voix, avec plus de 30 points d’avance sur ses rivaux. Valérie Pécresse (ex-LR) arrive en tête (36,4%) en Île-de-France, mais avec la perspective d'un second tour plus délicat car le total des voix de gauche pourrait la menacer. Les Républicains réuniront lundi leur conseil stratégique pour trancher la question du second tour.
À gauche, où l'analyse des résultats est rendue plus complexe par la diversité des configurations, les présidents sortants des cinq régions socialistes sont tous arrivés en tête, avec parfois une confortable avance comme en Occitanie où Carole Delga obtient quelque 39,6% des voix, soit plus de 17 points devant le RN Jean-Paul Garraud. De même Alain Rousset, qui brigue un cinquième mandat en Nouvelle-Aquitaine, fait la course en tête. En Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay arrive en tête avec 26,2% des voix, devançant de moins de trois points le RN Julien Odoul. En région Centre-Val de Loire, le sortant PS François Bonneau devance (25,6%) de quatre points le RN Aleksandar Nikolic et espère pouvoir compter là aussi sur le soutien des voix de l'écologiste Charles Fournier (11,4%). En Bretagne également, le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard arrive légèrement en tête, avec un peu plus de 20% des voix. En Île-de-France, les trois listes de gauche, parties en ordre dispersé, devraient fusionner derrière l'écologiste Julien Bayou. Enfin, en Corse, le président sortant de l'exécutif, l'autonomiste Gilles Simeoni, devra faire le plein des voix nationalistes pour battre la liste de droite menée par le maire d'Ajaccio Laurent Marcangeli, qu'il devance d'une courte tête.
Les tractations ont commencé dès dimanche soir et se poursuivront jusqu'à mardi à 18h, pour négocier des alliances, fusions ou retraits de listes en vue du second tour.
Le RN et LREM en retrait
Pour le parti de Marine Le Pen, que les sondages annonçaient en tête dans plusieurs régions, la désillusion est là. Le Rassemblement national perd neuf points par rapport à 2015. Selon Jérôme Sainte-Marie, le RN paye l'abstention des catégories populaires "qui s'auto-excluent pour ce type d'élections". Pascal Perrineau ne dit guère autre chose : le RN a été victime "plus que d'autres" de l'abstention, "étant donné la sociologie de plus en plus populaire" du parti. Reconnaissant que ses électeurs ne s'étaient "pas déplacés", Marine Le Pen a appelé "au sursaut" pour le second tour. Dans le canton du Pas-de-Calais où elle se présentait elle-même aux départementales, elle a obtenu dimanche 61% des voix, mais n'est pas élue, le taux d'abstention de 66,4% étant aussi élevé que la moyenne nationale.
Également en retrait, les candidats de la majorité présidentielle ne totalisent que 11,5% des suffrages, un score qui confirme la faible implantation locale de LREM. Malgré la mobilisation de cinq ministres, dont Éric Dupond-Moretti, la macronie est ainsi éliminée dès le premier tour dans les Hauts-de-France. Éliminée également en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie. Et plafonne à à peine à plus de 10% dans les autres régions. Ce dimanche enterre par ailleurs tout espoir de victoire au deuxième tour pour LREM et ses alliés en Centre-Val de Loire, où le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau (MoDem), fut pourtant longtemps présenté comme favori. En Île-de-France, Laurent Saint-Martin n'a recueilli qu'environ 11,6% des suffrages. "C'est mauvais, mais attendu, car LREM n'a pas d'implantation locale comme on l'a vu aux municipales", note Gérard Grunberg. La République en marche peut encore être l'arbitre en Bourgogne-Franche-Comté, où la liste macroniste (environ 13%) pourrait s'allier avec - ou se retirer au profit de - la sortante PS, Marie-Guite Dufay. Et en Bretagne, LREM devra se positionner face au sortant PS Loïg Chesnais-Girard, par ailleurs proche du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Idem en Grand Est, où la tête de liste macroniste, la ministre Brigitte Klinkert, pourrait se maintenir faute d'entente avec le sortant Jean Rottner. "Ça montre une chose, c'est que les scrutins locaux sont des scrutins locaux : quand on est déjà implanté, on peut continuer, et particulièrement quand les taux d'abstention sont aussi importants", a estimé Stanislas Guerini, le patron du parti présidentiel. "Quand on n'est pas implanté préalablement, c'est difficile ; et pour nous, c'est difficile." Si l'exécutif a toujours martelé qu'il ne serait pas lié par les résultats, la question d'un remaniement ministériel pourrait être posée, alors qu'Emmanuel Macron doit exposer début juillet la feuille de route pour la fin de son quinquennat.
Les écologistes, pour leur part, ont poursuivi leur dynamique des dernières élections en réalisant environ 12% des voix aux régionales, mais sans pouvoir concurrencer à ce stade l'ancrage territorial du Parti socialiste. Les écologistes nourrissaient depuis peu l'espoir de remporter les Pays de la Loire, où Matthieu Orphelin était donné vainqueur dans un récent sondage. Julien Bayou a toutefois gagné le match des gauches en Île-de-France, laissant Clémentine Autain et Audrey Pulvar entre deux et trois points derrière lui.
Défaillance dans la distribution de la propagande électorale
Cinq collectivités d'outre-mer – Mayotte, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique – étaient également appelées aux urnes pour renouveler les élus de leur département, régions ou collectivité territoriale. À la Réunion, le divers droite Didier Robert, président sortant, a terminé en tête du premier tour des régionales avec 31,10% des suffrages.
Pour les départementales aussi, la stabilité était attendue, avec une large majorité pour la droite. "Très grande stabilité à attendre dans la carte politique des départements avec de belles victoires de premier tour et de très belles victoires… putatives car le seuil de 25% d’inscrits a été rude à franchir", a tweeté dimanche soir Dominique Bussereau, le président de l'Assemblée des départements de France (ADF), qui ne se représentait pas en Charente-Maritime.
Enfin, ce premier tour aura été marqué par une série de couacs : bureaux de vote fermés à Marseille faute d'assesseurs, bulletins manquants dans plusieurs villes… et problème de distribution dans les boîtes aux lettres. Les deux prestataires chargés de la distribution de la propagande électorale, La Poste et Adrexo, sont d'ailleurs convoqués ce lundi par le ministre de l'Intérieur. Dimanche matin, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Benoît Albertini, avait demandé aux préfets de superviser la mise sous pli et la distribution de la propagande électorale après des "dysfonctionnements majeurs constatés". Dans ce courrier, le secrétaire général pointait plus particulièrement du doigt l'entreprise Adrexo, qui dessert une partie du territoire national. Dès la semaine dernière, plusieurs candidats s'étaient plaints de problèmes dans l'acheminement des professions de foi chez les électeurs et avaient mis en cause le nouveau prestataire. Mercredi, Gérald Darmanin avait prévenu qu'il demanderait que soit remis en question l'appel d'offres remporté par Adrexo. Et samedi, Territoires unis, la bannière commune à l'Association des maires de France, l'ADF et Régions de France, avait tiré la sonnette d'alarme : "Dans de nombreuses communes (…), les documents officiels de propagande électorale (professions de foi et bulletins de vote) n’ont pas été distribués aux électeurs. Dans un contexte sanitaire qui a fortement réduit la capacité à faire campagne ces documents sont d’autant plus indispensables pour éclairer le choix de nos concitoyens." Et le communiqué d'expliquer : "Ce service public qui reposait naguère sur les préfectures et la Poste a été en grande partie privatisé mais les prestataires ne semblent pas avoir d’obligation de résultat garantissant que tous les électeurs reçoivent en temps et en heure, peu avant le dimanche du vote, l’ensemble des informations nécessaires." Les élus de Territoires unis se disent "d’autant plus inquiets que le problème risque de se poser à nouveau au second tour pour lequel les délais de distribution sont particulièrement contraints".
Région par région...
Île-de-France
Régionales
La présidente sortante (Libres!, ex-LR) Valérie Pécresse arrive largement en tête au premier tour des régionales en Île-de-France, marqué par le recul du RN et la pole position pour l'écologiste Julien Bayou dans la primaire de gauche. Dans un scrutin marqué par une abstention record dépassant les deux tiers des électeurs (68,90%), six candidats franchissent selon les estimations la barre des 10% nécessaire pour se maintenir au second tour. Et comme dans la plupart des régions, le candidat sortant vire largement en tête dans la région capitale, dans des proportions ici conformes à ce qu'avançaient les sondages. Avec entre 34,2% et 36,4% selon les estimations, Valérie Pécresse gagne au moins 4 points par rapport à 2015, quand elle avait ravi la région à la gauche. Même si cette avance ne lui donne pas de marge par rapport au total des trois candidats de gauche, Valérie Pécresse avancera seule au second tour : "même liste, même projet", a assuré celle qui a exclu pendant sa campagne toute alliance avec LREM. "Une dynamique est enclenchée mais nous devons la rendre plus forte encore. J'ai besoin d'une majorité claire pour diriger la région", a encore dit l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui a conditionné son avenir politique à sa réélection. Si le RN arrive en deuxième position (entre 13 et 13,7%), il recule de 5 points par rapport à 2015, alors que Debout La France ne présentait cette fois pas de liste. Parmi les quatre candidats suivants, qui se succèdent dans un mouchoir de poche, l'autre vainqueur du premier tour s'appelle Julien Bayou : avec de 12,5 à 13,7% des voix, le candidat EELV pointe en tête des candidats de gauche et oblige Audrey Pulvar (PS, entre 10,5 et 11,8%) et Clémentine Autain (LFI/PCF, 10%) à se ranger derrière lui pour la liste de fusion attendue. "Nous allons créer la surprise" face à Valérie Pécresse, a affirmé sur France 2 le secrétaire national d'EELV. À qui le soutien du PS semble acquis : Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris dont Audrey Pulvar est l'adjointe, a appelé à un "large rassemblement des forces de gauche et des écologistes à ses côtés". "Déçue", Audrey Pulvar a émis une position plus mesurée, se tenant "à disposition" de Julien Bayou et Clémentine Autain pour "que nous trouvions ensemble le chemin d'une large union de la gauche". La gratuité des transports en commun, sa proposition phare à laquelle Julien Bayou est opposé, devrait occuper une bonne partie des négociations... Avec environ 12% des voix, le candidat de LREM Laurent Saint-Martin réalise un score décevant compte tenu du renfort apporté par les cinq membres du gouvernement présents sur ses listes. La "présence de la majorité présidentielle" au niveau régional "est désormais effective, elle s'amplifiera", a positivé le député du Val-de-Marne en annonçant le maintien de sa liste.
Départementales
En Île-de-France, la droite mène aussi la course en tête aux départementales, sauf en Essonne, où le RN arrive premier et en Seine-Saint-Denis où la gauche écrase ses adversaires.
En Seine-et-Marne, qui a connu trois présidents de droite et de centre droit lors du précédent mandat, et où droite comme gauche partaient divisées, Les Républicains virent en tête avec 23,15% des voix, devant le RN qui totalise 21,15% des bulletins. Et loin devant les listes de gauche, dont la première pointe à 10,69%.
Dans les Yvelines, la droite arrive largement en tête, avec 27,4 % des suffrages pour les Divers droite (DVD), suivis de l'Union du Centre et de la Droite (UCD) à 16,96 % et du RN à 14,82%.
Dans les Hauts-de-Seine, l'UCD est en tête avec 16,73%, suivie de l'Union à gauche avec des écologistes (UGE) avec 14,93% et des Républicains 11,5. Le RN est à seulement 9,47%.
En Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche, les binômes UGE écrasent leurs concurrents avec 36,23% des voix, devançant de très loin Les Républicains à 11,57% et le RN à seulement 9,12%.
Dans le Val-de-Marne, le vote est morcelé, dominé par Les Républicains (19,09%), suivis de l'UGE (12,07%).
Dans l'Essonne, les candidats soutenus par la majorité sortante de droite et du centre arrivent en tête dans 13 cantons sur 21.
Dans le Val-d'Oise, la droite fait la course en tête avec les listes LR (20,63%) et UD (12,75%). Le RN a recueilli 17,79 % des voix et l'UGE 13,66%.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Régionales
Comme en 2015, le RN est arrivé en tête en Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais avec seulement 4,47 points d'avance pour Thierry Mariani face au sortant LR Renaud Muselier, et la gauche a cette fois refusé le "front républicain", malgré de vives critiques. Paca est la seule région française où le parti d'extrême droite est arrivé en tête au premier tour. Avec 36,4% des suffrages, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a fait moins bien que Marion Maréchal-Le Pen (40,55%) il y a six ans, à l'issue d'un premier tour marqué par une abstention record (66,3%). Et alors que la petite-fille de Jean-Marie Le Pen devançait Christian Estrosi de plus de 14 points, le député européen n'a pas encore lâché Renaud Muselier (31,9%), en meilleure position que le maire de Nice (26,5%) il y a six ans. Et c'est donc la gauche et l'abstention qui joueront le rôle d'arbitres au second tour dimanche. Car la grande différence avec 2015 est là : l'écologiste Jean-Laurent Felizia, qui menait une liste d'union de la gauche, a refusé d'imiter Christophe Castaner, alors au PS, qui avait décidé de se saborder pour faire "barrage au Front national". Peu après 22h, le chef de file du Rassemblement écologique et social, crédité de 16,9% des suffrages, a été clair : "Nous avons eu un débat collectif et nous avons décidé, si les résultats définitifs confirment les tendances, de maintenir la voix de la gauche", a annoncé le conseiller municipal du Lavandou (Var). Jean-Laurent Felizia a justifié ce maintien par le fait qu'avec les voix de Jean-Marc Governatori (5,3%), chef de file de Cap Ecologie et tenant d'une écologie centriste, Renaud Muselier "devrait être en position de l'emporter sans avoir à chercher d'alliance artificielle". Cette décision a toutefois été aussitôt dénoncée par les leaders nationaux d'EELV. Thierry Mariani a appelé ses électeurs à se rendre massivement dans les isoloirs pour éviter la victoire de Renaud Muselier, "le candidat d'Emmanuel Macron". Heureux d'avoir "déjoué la totalité des sondages", le président sortant de la région Paca va cependant disputer une triangulaire risquée. Et c'est le niveau de l'abstention au second tour qui pourrait être décisif. En 2015, celle-ci avait baissé de 8 points entre les deux tours.
Départementales
Bien placée pour conserver les cinq départements qu'elle présidait dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la droite pourrait même faire le grand chelem dimanche prochain en remportant les Alpes-de-Haute-Provence.
Dirigé par le Parti socialiste depuis 1998, le département des Alpes-de-Haute-Provence était depuis la démission de son président Gilbert Sauvan (PS) pour raison de santé en 2017 le lieu d'une expérience originale : une inédite coalition "arc-en- ciel", présidée par René Massette (PS) - en ballotage pour être réélu -, lui a succédé, regroupant des élus de droite et de gauche pour conserver la collectivité. Pour la campagne, chacun est reparti dans sa famille politique et les jeux étaient très ouverts dans ce département rural qui pourrait basculer à droite.
Dans les Alpes-Maritimes, bastion de droite, la majorité LR sortante semble en apparence confortée avec 43,5% des voix, mais dans le détail, les résultats montrent les profondes divisions à l'oeuvre au sein de la formation : une partie des électeurs a voté le même jour LR aux cantonales et RN à l'élection régionale. Deux poids lourds Républicains avec leurs binômes respectifs sont déjà réélus : le maire de Cannes, David Lisnard (78%), et le député Éric Ciotti (63,28%), président du conseil départemental de 2008 à 2017. Avec près de 29%, le RN, sans élu sortant, pourrait faire son entrée au conseil départemental.
Acquis depuis plus de 100 ans à la gauche, le département des Bouches-du-Rhône avait basculé en 2015 avec la victoire de Martine Vassal (LR) sur le sortant Jean-Noël Guérini. Candidate à sa propre succession, la présidente LR sortante a fini dimanche en tête dans le 10e canton de Marseille et devrait pouvoir conserver son siège. La droite est en revanche menacée dans les deux cantons d'Aix qui pourraient revenir à LREM et dans deux cantons de Marseille, où plane la menace du RN.
Dans les Hautes-Alpes, la droite sortante menée par Jean-Marie Bernard sort en tête du premier tour avec trois binômes déjà élus et se place en ballotage favorable dans 10 des 11 cantons qui voteront au second tour. L'union incomplète de la gauche n'a pas fait le poids.
Dans le Var, terre de droite, le président LR sortant Marc Giraud est en passe d'être réélu dans le canton de La Crau où comme dans celui de Brignoles, le RN n'a présenté aucun candidat. Au total, la galaxie RN arrive en tête dans neuf cantons du Var sur 23.
Dans le Vaucluse, où l'extrême droite réalise des scores record depuis des années, même si elle est divisée entre Rassemblement national et Ligue du Sud, la droite qui a la présidence du conseil départemental a globalement maintenu ses positions.
Occitanie
Régionales
La présidente sortante PS de l'Occitanie, Carole Delga, part grande favorite pour le second tour des élections régionales, après être arrivée dimanche largement en tête avec près de 40% des voix, soit 16 points devant l'extrême droite, en net recul par rapport à 2015. "C'est l'un des scores les plus importants de France", s'est félicitée une des rares femmes de gauche à présider un conseil régional. Elle caracole en tête dans tous les départements sauf le Lot. L'abstention tourne autour de 62,5%. Tous les sondages donnaient l'ancienne secrétaire d'État, qui dirige le conseil régional depuis décembre 2015, comme la grande favorite du scrutin dans cette vaste région de 6 millions d'habitants, mais jamais avec un écart aussi favorable dès le premier tour où le RN était souvent donné en tête. En 2015, l'extrême droite menée par Louis Aliot (élu en 2020 maire de Perpignan) était arrivée largement en tête au premier tour (31,83%). Mais six ans plus tard, la liste RN de Jean-Paul Garraud (ex-député LR), très peu connu dans la région, enregistre, avec environ 23,25% des voix, un revers de taille et n'est en tête dans aucun des départements de la région. Après la crise sanitaire, "il aurait dû y avoir une réaction mais elle n'est pas arrivée. Au second tour, j'espère qu'il y aura une prise de conscience", a-t-il espéré. La tête de liste LR Aurélien Pradié, par ailleurs numéro trois des Républicains, arrive troisième avec 12,19%, en retrait de 6 points par rapport au score du candidat de droite en 2015. "Nous sommes les seuls à proposer une alternance crédible", a-t-il assuré, en confirmant son maintien pour le 27 juin. Sous le seuil fatidique des 10% requis pour participer au second tour, la liste LREM/MoDem du maire de Balma, près de Toulouse, Vincent Terrail-Novès, a raté la marche pour monter sur le podium avec seulement 8,6% des suffrages exprimés. L'écologiste Antoine Maurice (EELV/Générations), candidat malheureux à la mairie de Toulouse en 2020, recueille 8,3% des voix. "Le temps est venu de se retrouver et j'ai adressé un message à Carole Delga dans ce sens. Nous espérons qu'un accord juste et équilibré soit trouvé au plus tôt", a-t-il dit.
Départementales
La plupart des treize départements d'Occitanie devraient se maintenir à gauche, sauf l'Aveyron, qui reste une terre de droite historique, alors que l'incertitude demeure dans les Pyrénées-Orientales et le Gard, cibles du RN.
Aveyron - Seul département de la région être gouverné par la droite - depuis 1949 - l'Aveyron restera contrôlé par la droite. Mais une division est survenue et le député LR Arnaud Viala pourrait ravir le siège de président au président sortant Jean-François Galliard (UDI). Onze cantons sur 23 ont été gagnés par la droite dès le premier tour, notamment par des candidats proches d'Arnaud Viala.
Aude - Dirigé par la gauche sans interruption depuis 1945, comme six autres départements de la région Occitanie (Ariège, Hautes-Pyrénées, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Gard, Hérault), le département de l'Aude devrait rester aux mains de la présidente sortante Hélène Sandragné (PS).
Ariège - La majorité PS sortante est en ballotage favorable dans 12 des 13 cantons dans ce département rural et montagneux, entre l'Andorre et la région toulousaine. La droite, qui détenait deux cantons dans l'assemblée sortante, devrait en perdre un. Dans ce département où les deux députés appartiennent à la France insoumise, un seul candidat FI est au second tour.
Gers - Le président socialiste sortant Philippe Martin, réélu dès le premier tour dans son canton, a de fortes chances d'être reconduit à la tête du seul département de France dépourvu d'autoroutes.
Gard - Le Gard figure parmi les départements qui pourraient être conquis par le Rassemblement national, arrivé premier à l'issue du premier tour (comme en 2015) ce dimanche avec 31,50% des voix devant les bînomes d'union à gauche avec les écologistes (28,91%). Depuis 2015, la gauche dirigeait le département avec une majorité fragile (22 élus) contre 21 pour la droite et trois élus RN.
Hérault - Le RN est arrivé en tête du premier tour avec 27,64% des voix dans l'Hérault. Le président PS sortant du conseil départemental, Kléber Mesquida, 75 ans, brigue sa réélection mais les bînomes socialistes n'arrivent que seconds avec 19,60% des voix sur fond d'abstention massive (66,73%) et de divisions à gauche, certains se montrant très critiques à l'égard de la gestion de Kléber Mesquida.
Haute-Garonne - La gauche est au second tour dans les 27 cantons et conservera sans aucun doute sa majorité à l'assemblée départementale.
Hautes-Pyrénées - Présidé depuis 2011 par le PRG Michel Pélieu, le département restera probablement à gauche à l'issue du second tour.
Lot - Dans cette terre radicale, la gauche (PS, PRG, DVG) n'aura aucun mal à conserver le contrôle du département.
Lozère - En Lozère, terre de droite historiquement, les bînomes DVG arrivent très largement en tête du premier tour des départementales avec 47,86% des voix, devant la droite (DVD) avec 27,04%, le PS obtenant 6,63% des suffrages exprimés et le RN 1,76%. En 2015, le département avait basculé à gauche pour la première fois de son histoire (sept cantons sur 13) et la socialiste Sophie Pantel avait pris la tête du conseil départemental.
Pyrénées-Orientales - La majorité départementale socialiste résiste dans un département qu'elle dirige depuis 1998. Elle se trouve en ballottage favorable dans 8 des 17 cantons. Le Rassemblement national peut espérer enlever quatre cantons, à Perpignan, où il arrive en tête. Perpignan est la seule ville de plus de 100.000 habitants remportée en 2020 par le RN, dont Louis Aliot est maire. Le RN est en ballottage dans 13 des 17 cantons (16 sur 17 en 2015). De son côté, la droite est en tête dans 4 cantons.
Tarn - La gauche devrait rester majoritaire sur la terre de Jean Jaurès. Le président sortant Christophe Ramond frôle la victoire avec son binôme à 49,38% des suffrages exprimés à Albi 3. À Graulhet, un des plus grands espoirs de l'extrême droite, le RN n'arrive qu'en deuxième position (35,36%) derrière la majorité départementale (48,79%).
Tarn-et-Garonne - Les binômes de la gauche et du centre-gauche sont en tête dans une majorité des cantons, dans un département où des scissions dans la majorité départementale et des alliances avec la droite ont permis au président actuel Christian Astruc de se faire élire en 2015. Pour la première fois, le RN est passe de s'adjuger le canton de Moissac, troisième ville du département, déjà dirigée par un maire RN depuis 2020.
Nouvelle-Aquitaine
Régionales
Le PS Alain Rousset, en poste depuis 23 ans, arrive largement en tête du premier tour des régionales en Nouvelle-Aquitaine où cinq listes peuvent se maintenir, devant un RN plus faible que prévu et la majorité présidentielle de la ministre Geneviève Darrieussecq. Il obtient 28,6% des voix, Edwige Diaz (RN) 18,2%, Geneviève Darrieussecq (MoDem, LREM) 13,6%, le LR Nicolas Florian 12,5% et l'écologiste Nicolas Thierry 12%. "C'est une victoire qui montre la confiance" des électeurs, a brièvement réagi le président sortant, amorçant quand même des discussions avec EELV, qui faisait déjà partie de son exécutif. "Je pense qu'on va se voir demain", a-t-il indiqué en parlant de son ancien vice-président Nicolas Thierry (EELV). L'écologiste au score meilleur que prévu dans les sondages, a pour sa part évoqué un "rassemblement" qui "ne pourra se construire que sur une majorité politique forte et cohérente". "Nous voulons un changement politique de fond et un programme qui le garantisse", a ajouté le candidat, laissant augurer d'âpres négociations à venir. Edwige Diaz (RN) donnée dans les sondages au coude-à-coude, voire dépassant, le sortant socialiste, a appelé ses électeurs à un "sursaut". "Nous avons des réserves de voix parmi les électeurs de Marine Le Pen. Si vous voulez en finir avec 23 ans de socialisme", leur a-t-elle lancé, "n'allez pas à la pêche ou à la plage" dimanche prochain. La ministre des Anciens Combattants, Geneviève Darrieussecq (MoDem, LREM), qui n'a pas voulu voir dans son score une "sanction du gouvernement", s'est refusée à évoquer toute alliance. De son côté, le LR et ex-maire de Bordeaux Nicolas Florian a assuré qu'il ne "ferait aucune alliance avec la République en marche et la majorité présidentielle". Mais il a tendu la main au Mouvement de la Ruralité et ses quelque 8%.
Départementales
Pas de bouleversements attendus aux élections départementales de Nouvelle-Aquitaine où la prime aux sortants devrait largement l'emporter, sauf en Charente, où le match s'annonce serré entre droite et gauche.
Landes - La majorité socialiste est en bonne voie pour se maintenir à la tête de ce fief de la gauche depuis plus de 40 ans. Xavier Fortinon, successeur de Xavier Emmanuelli, a fait alliance avec les communistes, Générations.s et la gauche républicaine et socialistes. Le PS a d'ailleurs remporté 2 sièges dès le premier tour. La droite, unie en 2015, partait en ordre dispersé, avec d'un côté Couleurs Landes (alliance du Modem et de LREM), emmenée par Mathieu Ara, un proche de Geneviève Darrieussecq et de l'autre une liste LR.
La Gironde, tenue par la gauche depuis 1988, a toutes les chances de rester aux mains du PS, allié dans certains cantons à EELV. Le binôme du président sortant Jean-Luc Gleyze est élu au premier tour, seul dans ce cas du département. Grégoire de Fournas, seul sortant RN dans le Grand Ouest, arrive en tête dans son canton du Nord Médoc avec 35,33% des voix.
Creuse - Trois binômes DVD sont élus dès le premier tour, dont celui de la présidente sortante Valérie Simonet, le département confirmant son nouvel ancrage à droite depuis les dernières élections de 2015, après avoir été un bastion de la gauche. Aucun candidat RN n'est en état de se maintenir au second tour et seul un candidat écologiste le peut. Le binôme du député LREM Jean-Baptiste Moreau ne sera pas non plus présent, faute d'atteindre la barre des inscrits.
Lot-et-Garonne - La liste menée par la présidente sortante du conseil départemental, Sophie Borderie (PS), a dominé le premier tour avec 50,43 des voix, en arrivant en tête dans 14 cantons sur 21, face à la liste de la droite et du centre menée par l'élu agenais Pierre Collet (UDI). Le RN, qui a subi la concurrence des "47", émanation de la Coordination rurale (CR), ne se maintient que dans un canton, contre 18 il y a 6 ans.
Haute-Vienne - Fief de gauche depuis 1930, le dernier département de l'ancien Limousin à avoir résisté en 2015 à la droite, confirme son ancrage historique. La liste d'union de la gauche avec 24,76% des suffrages exprimés arrive en tête sur le département, loin devant le PS de la majorité départementale dirigée par Jean-Claude Leblois (14,43% des suffrages exprimés). Celui-ci, candidat à sa succession, est arrivé en tête dans le canton de Saint-Léonard-de-Noblat, avec sa binôme socialiste (55,29% des voix). Le RN, qui n'a présenté des candidats que dans 13 cantons sur 21, récolte 13,04%. LR ne comptabilise que 4,52%.
La Dordogne, dirigée quasiment sans interruption par la gauche depuis la Libération, voit le PS arriver largement en tête avec un peu plus d'un tiers des voix au niveau départemental, et trois binômes élus dès le premier tour, dont celui du président sortant, Germinal Peiro.
En Charente, où aucun candidat n'a été élu au premier tour, le match est serré entre la droite qui n'avait ravi le département au PS en 2015 qu'avec un seul canton d'avance, et la gauche qui a réussi à former une alliance à peu près homogène PS/PC/EELV. Le président sortant, Jérôme Sourisseau, président DVD du département, est en ballottage très favorable dans le canton de Jarnac.
En Corrèze, la droite domine largement, rassemblant au total un peu plus de 48% des suffrages, avec deux binômes "Union à Droite" élus dès le premier tour, dont celui du président LR sortant Pascal Coste, candidat à sa succession. Dans le canton de Brive 2, le binôme de Claude Chirac rate de peu l'élection dès le premier tour malgré une majorité des suffrages, l'abstention l'empêchant de passer la barre des 25% d'inscrits pour éviter un second tour.
Dans les Deux-Sèvres, la droite qui avait détrôné en 2015 le PS allié aux verts pour s'offrir une large majorité départementale de 18 élus sur 24, font la course en tête devant leurs adversaires de gauche. Les binômes d'union au centre et à droite arrivent en pôle position avec 35,68% des suffrages exprimés, loin devant leurs concurrents de l'union de la gauche avec les écologistes (17,84%) et un autre bloc d'Union à gauche (10,96%). Le RN qui présentait des candidats dans 14 des 17 cantons récoltent 12,42%, très loin de ses niveaux de 2015 (19,5%).
Dans les Pyrénées-Atlantiques, "Force 64", la liste d'union de la droite et du centre de Jean-Jacques Lasserre (MoDem), qui avait repris le département à la gauche en 2015, arrive en tête du premier tour face à une opposition de gauche dispersée. Dans 2 cantons, la Montagne basque et Bayonne 2, "Force 64", totalise plus de 50 % des voix, mais ses candidats ne sont pas élus faute d'avoir atteint la barre de 25% des inscrits. En face, la gauche, éparpillée, s'est notamment fait devancer à Hendaye par les "abertzale" de gauche EH Bai, classés régionalistes. Quasiment inexistant en 2015, le RN a obtenu 12,83% des voix.
Charente-Maritime - Le premier tour tourne à l'avantage pour la majorité départementale de droite et du centre qui a obtenu 23,42% des suffrages exprimés et remporté deux sièges à Jonzac. "De belles victoires en perspective, de rudes batailles néanmoins encore à mener", a résumé Dominique Bussereau, président sortant de l'assemblée, qui passera la main après 13 années à la tête de l'exécutif. Mais la majorité aura fort à faire au second tour avec les principales forces de gauche (DVG) arrivées en deuxième position avec 18,41%. Avec 19,52% des voix, le RN est en net recul par rapport à 2015 (24,58%).
Vienne - La droite et le centre, qui dominent sur le département depuis près d'un demi-siècle sont bien parties pour conserver les rênes de l'assemblée avec la première place dans 15 des 19 cantons. La gauche unie "La Vienne en transition", collectif réunissant les forces de gauche, sans LFI et PS, récolte 11,05%. Les binômes de LREM sont à la peine avec 2,47%. Le député macroniste Sacha Houlié qui tentait sa chance à Poitiers-5 est écarté du 2nd tour bien qu'en troisième position avec 30,87%, en raison de la barre des inscrits.
Auvergne-Rhône-Alpes
Régionales
Le président sortant Laurent Wauquiez (LR) a largement distancé ses adversaires dimanche au premier tour des régionales, où l'écologiste Fabienne Grébert est parvenue à se hisser en deuxième position et devrait mener une liste d'union de la gauche dimanche prochain. "Un choix net". À 43,8%, le score de l'ancien président des Républicains, grand favori des sondages, a de son propre aveu "dépassé les attentes" de son camp. Malgré une abstention inédite mesurée à 67,4%, il parvient à glaner presque autant de voix qu'il y a six ans, avec pas moins de 750.000 suffrages ce dimanche contre quelque 800.000 au premier tour en 2015. Son score avait été de 31% au premier tour, avec un taux d'abstention de 42%. Laurent Wauquiez distance ainsi de près de 30 points la candidate EELV Fabienne Grébert (14,4%), qui devance le RN Andrea Kotarac (12,3%) alors qu'elle ne figurait au mieux qu'en quatrième position dans les sondages. Pour la gauche et les écologistes, l'union s'impose face à l'ogre Wauquiez et la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (11,4%) a annoncé qu'elle se rangerait derrière Fabienne Grébert pour une liste d'union afin de "déloger" le président sortant. "La social-écologie, si on veut l'appeler comme ça, n'a pas dit son dernier mot", a-telle assuré malgré l'ampleur du retard dans les urnes. La communiste Cécile Cukierman (5,5%) devrait compléter l'alliance. Leur score cumulé reste cependant inférieur de plus de 10 points à celui de Laurent Wauquiez. Et il paraît peu probable que Laurent Wauquiez ne rempile pas à la tête de la région, première étape d'un retour au premier plan qu'il prépare patiemment depuis son départ de la direction de LR, consécutif à l'échec de son parti aux dernières élections européennes. Mais les trois candidates de gauche, comme le RN Andrea Kotarac, veulent croire que si les électeurs se déplacent davantage au second tour, les lignes pourraient bouger. Le candidat LREM Bruno Bonnell accuse également le coup, échouant d'un cheveu à se qualifier au second tour, faute de pouvoir passer la barre les 10%. Avec 9,87% des voix, le député a déjà prévenu que s'il ne se qualifiait pas, sa liste ne fusionnerait avec aucune autre.
Départementales
La droite et le centre ont conforté leur domination au premier tour des élections départementales dimanche en Auvergne-Rhône-Alpes, où la gauche devrait garder l'Ardèche et le Puy-de-Dôme. Le Rassemblement national se qualifie rarement pour le second tour et peu de binômes sont élus dès le premier, faute de réunir 25% des inscrits en raison d'une forte abstention.
Dans l'Ain, la droite et le centre sont en tête dans 20 des 23 cantons, le député LR Damien Abad est élu dès le premier tour ; la gauche résiste à Bourg-en-Bresse, Valserhône et Vonnas. Le RN se qualifie dans six cantons.
Dans l'Allier, la droite progresse, en tête dans 12 cantons dont deux (Cusset et Gannat) remportés au premier tour ; la gauche qui en détenait 9 peut en remporter 7, dont 2 pour le PCF.
En Ardèche, la gauche et les écologistes virent en tête dans 11 cantons sur 17. Aucun binôme n'est élu au premier tour et le RN ne se qualifie pour le second tour que dans un seul canton.
Dans le Cantal, la droite et le centre dominent dans 13 cantons sur 15, dont six remportés dès le premier tour, la gauche devrait en sauver un à Aurillac.
Dans la Drôme, la droite peut gagner du terrain, en ballotage favorable dans 13 cantons sur 19, tandis qu'elle en détenait 11. Le PS, qui en avait sept, sera présent seul dans deux duels du second tour. Trois binômes RN se qualifient et un de LREM. Seul le canton du Diois a été remporté au premier tour par des centristes.
En Isère, l'alliance des gauches menée sous la bannière du "printemps isérois", en tête dans 11 cantons dont ceux de Grenoble, n'est pas parvenue à renverser la majorité LR, devant dans 18 cantons plutôt ruraux. Le RN, présent dans tous les cantons, se qualifie dans seulement deux.
La droite conserve une large avance dans la Loire où elle était majoritaire avec 14 cantons contre 7 à gauche. 6 binômes de droite ont obtenu la majorité des voix mais n'ayant pas atteint le seuil de 25% des inscrits en raison de la forte abstention, ils devront repasser l'épreuve des urnes dimanche prochain. Même scénario dans deux cantons de Saint-Etienne pour le PS et l'union de la gauche avec les écologistes. Le RN sera dimanche prochain dans trois duels.
En Haute-Loire, les forces de droite restent largement en tête avec plus de 70% des voix : dans les 10 cantons où se tiendra un second tour, elles sont en ballotage favorable. Douze binômes - 8 de droite, 2 centristes et 2 de gauche - ont été élus dès le premier, dont cinq étaient seuls en lice.
Dans le Puy-de-Dôme, deux binômes, l'un socialiste et l'autre d'union de la gauche, ont été élus au premier tour face à des candidats du Rassemblement national. Dans 13 autres cantons, la gauche, qui en détenait 21 sur 31, fait la course en tête.
Dans le Rhône (hors métropole de Lyon), la droite et le centre devraient rafler les 13 cantons, le PS en perdant un.
En Savoie, la droite remporte un canton et arrive en tête dans 12. La gauche est en ballotage favorable dans les six autres, le RN étant éliminé partout.
Enfin en Haute-Savoie, la droite qui avait fait le grand chelem en 2015 est en tête dans 16 des 17 cantons mais elle devrait perdre celui d'Annemasse au profit de la gauche.
Hauts-de-France
Régionales
Sévère recul du RN, LREM éliminé : dans les Hauts-de-France, le président sortant ex-LR Xavier Bertrand s'est assuré au premier tour une confortable avance pour boucler sa reconduction et légitimer ses ambitions présidentielles, la gauche étant pour sa part en bonne voie pour revenir dans l'hémicycle. "Ici nous avons desserré, pour les briser, les mâchoires du Front national", s'est félicité Xavier Bertrand, qui enregistre 41,39% des voix, selon les résultats définitifs. En 2015, arrivé en deuxième place derrière Marine Le Pen au premier tour, il n'avait dû son élection qu'au désistement de la liste socialiste. Il a largement distancé son rival Sébastien Chenu, qui n'engrange que 24,38%. Le lieutenant de Marine Le Pen, ex-UMP, qui se pose en seule force "d'alternance" dans la région, a appelé à "combattre le système Bertrand-Macron", et à une "mobilisation exceptionnelle" des électeurs RN, alors que l'abstention a grimpé à 67,15%. Mais ses chances de rattraper son retard apparaissent d'autant plus minimes que LREM - avec laquelle Xavier Bertrand avait d'emblée exclu toute alliance - a échoué à se qualifier, avec 9,13%. Sa tête de liste, le secrétaire d'Etat chargé des retraites Laurent Pietraszewski, a appelé à voter pour le président sortant. À la tête de la seule liste d'union de la gauche et des écologistes du pays, l'eurodéputée écologiste Karima Delli, est elle en passe de ramener la gauche, historiquement forte dans la région, dans l'hémicycle. Mais sur fond de tiraillements internes, elle a échoué à enclencher une dynamique, totalisant 18,99%.
Départementales
Recul du RN et prime aux sortants : les cinq départements des Hauts-de-France épousent la physionomie nationale des régionales.
Nord - Avec quelque 36% des suffrages, la droite et ses multiples entités conserve son avance dans le département le plus peuplé de France, qu'elle avait conquis sur la gauche en 2015, face à un RN en recul qui, avec 23,1% des voix, n'arrive en tête que dans quatre cantons, contre 19 en 2015. La gauche unie PS-EELV-PCF se maintient, elle, dans plusieurs cantons, tandis que LREM enregistre un échec cuisant (2%). Dans son canton à Tourcoing, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive en tête avec 54,11% des suffrages et sera opposé à l'union de la gauche au second tour. Christian Poiret, successeur désigné du président sortant Jean-René Lecerf, devance, lui, le maire de Douai Frédéric Chéreau qu'il affrontera au second tour.
Pas-de-Calais - Dans l'un des départements les plus pauvres de France, la gauche maintient sa domination historique avec au moins 38% des voix, devant le RN (29,2%) qui recule de six points par rapport à 2015. Le président PS du département depuis 2017, Jean-Claude Leroy, est élu dès le premier tour dans le canton de Lumbres avec 68,3% des suffrages. A Hénin-Beaumont, son fief du bassin minier, le binôme formé par Marine Le Pen et Steeve Briois arrive largement en tête dans son canton (61%) mais devra attendre le second tour pour être élu.
Aisne - Le RN, qui avait ravi un canton dès le premier tour en 2015 puis trois au deuxième tour, reflue, en tête dans trois cantons seulement sur 21. Le président de la majorité du centre et de droite Nicolas Fricoteaux a été réélu dès dimanche à Vervins, tout comme son binôme de Marle. Ses candidats cumulent environ 42% des voix et pensent pouvoir s'assurer une majorité au deuxième tour, en misant sur les réserves et reports de voix.
Oise - Dans l'Oise, la droite, qui avait ravi au PS le Département en 2015 avec 30 sièges sur 42, peut aller au deuxième tour confiante, tous ses binômes sortants étant arrivés en tête. La présidente sortante Nadège Lefebvre arrive à Beauvais en tête (56,51%), devant le RN (25,35%). La mère de Sébastien Chenu, tête de liste RN aux régionales, Christine Baudin-Chenu, est en ballotage défavorable dans le canton de Méru.
Somme - Avec environ 23%, le RN est en recul sur 2015, où, bien qu'arrivé en tête (34,2%), il n'avait finalement conquis qu'un seul canton (Corbie), dans lequel il est cette fois devancé par la liste centre-droite soutenue par le président sortant Stéphane Haussoulier. Celui-ci, candidat à sa succession, est largement devant dans son canton d'Abbeville (49,1%), et sa liste est en tête dans le département. L'ancien porte-parole de Génération identitaire et candidat RN, Damien Rieu, fait en revanche course en tête à Péronne (31,5%) mais affrontera un binôme de gauche qui devrait notamment bénéficier du report de voix de la liste Haussoulier. Un seul élu au premier tour : le binôme sortant d'union de la gauche et des écologistes à Flixecourt (72,9%), devant le RN.
Grand Est
Régionales
Avec 31,15% des voix, Jean Rottner a gagné près de six points par rapport au score réalisé par son parti au premier tour des régionales de 2015. Le président sortant, à la barre depuis 2017 de cette vaste région rassemblant Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, arrive en tête dans les neuf départements de la région. En 2015, le RN avait culminé à 36% sous la houlette de Florian Philippot, mais, six ans plus tard, le parti de Marine Le Pen rétrograde à la deuxième position, avec 21,12%. Placé en tête par des sondages avant l'élection, le chef de file régional du RN, Laurent Jacobelli, déjà candidat en 2015 mais sous l'étiquette Debout la France, a jugé sur France 3 Grand Est son score "tout à fait honorable", misant sur "un réservoir de voix" pour progresser au second tour. Il a appelé les électeurs de Florian Philippot, désormais président du mouvement Les Patriotes (6,95 %), à voter pour lui, même si l'ex-numéro 2 du RN a exclu toute fusion. En troisième position du scrutin, la candidate EELV Eliane Romani, soutenue par le PS et le PCF, atteint 14,60 %. Mais avec un taux d'abstention de 70,38 %, le Grand Est se distinguait surtout avec la palme de la plus forte abstention parmi les treize régions métropolitaines. "En étant la région où la participation est la plus faible de France, elle montre le rejet de nos concitoyens pour ce machin administratif et coûteux", a critiqué Laurent Jacobelli. Éliane Romani a confié avoir pris contact dès ce dimanche soir avec l'ancienne ministre de la Culture PS Aurélie Filipetti, qui, soutenue par Génération.s et LFI, est restée avec son Appel inédit sous la barre fatidique des 10%, avec 8,64%. À droite aussi, cette élection régionale a été marquée par la division, Jean Rottner faisant face à la candidature de l'actuelle ministre déléguée chargée de l'Insertion, Brigitte Klinkert, ex-LR officiellement sans étiquette mais soutenue par la majorité présidentielle. Celle qui a vu dans l'abstention record "la preuve de l'échec du Grand Est". Elle a décidé de maintenir sa liste au second tour, après que Jean Rottner a rejeté l'idée d'une fusion de listes, mais "a tendu la main à tous les républicains" pour faire barrage au RN.
Départementales
Les neuf départements du Grand Est semblent devoir tous rester du même bord à l'issue du premier tour des élections départementales dimanche : huit sont fermement ancrés à droite et la Meurthe-et-Moselle demeure la seule exception, avec la gauche en bonne position.
Ardennes - malgré la forte abstention, la réélection dès le premier tour de deux élus de l'Union à Droite, dont celle du président sortant Noël Bourgeois, donne le ton. Avec plus de 45% des voix, la majorité sortante de la Droite et du Centre gagne son combat avec le RN, qui stagne à 23,3%.
Aube - avec 28,2%, devançant de deux points les candidats divers droite (26,76%), le RN est en tête du premier tour même s'il baisse de 6% par rapport au premier tour de 2015. Cependant, l'addition des binômes d'Union au Centre et à Droite et Divers droite forme une majorité d'un peu plus de 41%, confortant ce département dans une sociologie de droite classique.
Collectivité européenne d'Alsace - pour ce premier scrutin depuis la fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en début d'année, le RN est arrivé en tête avec 18,9% des voix, quatre points devant l'Union à droite et Les Républicains, au coude à coude. La ministre déléguée à l'Insertion Brigitte Klinkert et son colistier Eric Straumann, maire de Colmar, ont réuni plus de 60% des suffrages dans leur canton et affronteront un binôme écologiste au 2nd tour.
Haute-Marne - le raz-de-marée redouté du RN n'a pas eu lieu dans ce département très "gilets jaunes": avec 22,48% des voix, le RN recule même de plus de 12 points par rapport à 2015. Avec 54,48% des voix, la majorité sortante de la Droite et du Centre peut envisager le second tour avec optimisme. Le président sortant Nicolas Lacroix (LR) a été réélu sur son canton de Bologne avec 74,50% des voix.
Marne - avec 55,31% des voix, le président sortant Christian Bruyen (Union au Centre et à Droite) ne rate sa réélection qu'en raison d'une abstention particulièrement importante. Avec 23,74%, le RN est en net repli par rapport à 2015 (31,91%) mais il devance de peu l'Union au centre et à droite (23,71%). Le bloc de la droite et du centre enregistre 52,3%.
Meurthe-et-Moselle - ce département était le seul à gauche dans le Grand Est et il est en bonne position pour rester en rose. L'Union à gauche avec des écologistes pointe en tête avec plus de 40% des voix (41,48%) devant l'Union au centre et à droite (32,06%). Le RN est en revanche éliminé (troisième, 24,57%).
Meuse - les Divers droite arrivent en tête (25,36%), avec un millier de voix d'avance sur le RN (23,31%) et sont donc bien placés pour conserver la main mise dans ce département.
Moselle - comme en 2015 le RN arrive en tête du premier tour, mais avec près de 10 points de moins par rapport au scrutin de 2015 (23,67% contre 32,08% en 2015). Les Divers droite (19,47%) et Union à droite (17,03%), respectivement en deuxième et troisième positions, mettent une nouvelle fois la droite en position de force.
Vosges - comme il y a six ans, les Divers droite arrivent en tête (23,21%), juste devant le RN (22,77%), avec toutefois 10 points de moins qu'en 2015. La droite devrait conserver le département sans problèmes. Un binôme Divers centre a été élu dès le premier tour, celui du vice-président du Conseil départemental Alain Roussel.
Bretagne
Régionales
En Bretagne, le duel des héritiers de l'ancien homme fort de la région Jean-Yves Le Drian a tourné à l'avantage du président sortant le socialiste Loig Chesnais-Girard, arrivé dimanche largement devant son ancien allié Thierry Burlot, relégué en troisième position avec sa liste soutenue par LREM. Loïg Chesnais-Girard, crédité de 20,95% des voix, s'impose en favori dans un scrutin marqué par une abstention record de 64,21%. Il est suivi par la liste LR d'Isabelle Le Callennec (16,27%) qui accuse une baisse de 7 points par rapport à 2015. La liste était alors conduite par le député Marc Le Fur. Thierry Burlot, qui avait choisi de s'émanciper du président sortant, obtient 15,53%. Sa liste LREM-UDI-Modem n'a pas réussi mobiliser les électeurs bretons qui avaient massivement voté pour Emmanuel Macron en 2017. "Le match n'est pas fini", a déclaré dès dimanche soir Thierry Burlot, qui a appelé au "rassemblement" avec son rival PS, revendiquant ce "rassemblement souhaité", selon lui, par Jean-Yves Le Drian. En quatrième position Claire Desmares-Poirrier (EELV) obtient 14,84%. La liste écologiste fait un bond de 8 points par rapport à 2015. Elle est suivie de près par le RN Gilles Pennelle (14,27%) en recul de près de 4 points. Viennent ensuite la liste apartisane de Daniel Cueff (6,52%), celle du LFI Pierre-Yves Cadalen (5,57%). Si cinq listes sont en mesure de se maintenir, le scénario d'une pentagulaire au 2d tour semblait dimanche d'ores et déjà écarté. Dès dimanche soir, la candidate écologiste a renouvelé son appel à un grand rassemblement à gauche, avec une main tendue à Loïg Chesnais-Girard qui de son côté, n'a pas souhaité se prononcer sur les alliances pour le second tour. "Nous verrons dans les prochains jours", a déclaré le candidat socialiste. "J'espère vraiment qu'on aura l'occasion de discuter dans les heures qui suivent parce que le résultat est historique, on est en train de tourner la page de l'ère Le Drian", a estimé Claire Desmares-Poirrier. La tête de liste LFI Pierre-Yves Cadalen a appelé les écologistes et l'ancien maire antipesticides de Langouët Daniel Cueff, à "former une majorité alternative" pour "rompre avec le lobby agro industriel", une option balayée d'un revers de main par la candidate EELV qui n'y voit "pas une option favorable", souhaitant une région "franchement à gauche et franchement écologiste".
Départementales
Trois des quatre départements bretons - Morbihan, Finistère, Ille-et-Vilaine - devraient conserver leur majorité sortante à l'issue des élections départementales, mais la gauche pourrait reconquérir les Côtes-d'Armor, perdues en 2015.
Dans les Côtes-d'Armor, la gauche peut espérer reconquérir la majorité qu'elle avait perdue en 2015 à quelques voix. Plusieurs cantons de ce département présidé par Romain Boutron (LR) seront particulièrement scrutés, droite et gauche étant au coude-à-coude. Le RN a obtenu pour sa part 15%, l'abstention atteignant 60,64%.
Le Morbihan, dirigé par le président LR François Goulard, a gardé le cap dimanche lors du premier tour, avec plus de 39% des suffrages à droite, contre environ 32% pour les partis de gauche. Le FN a totalisé 14,10% dans ce département qui a connu la plus forte abstention de la région, avec un taux de 65,19%.
En Ille-et-Vilaine, pas de changement en vue. La gauche est en passe de conserver la majorité de ce département présidé depuis 2015 par Jean-Luc Chenut (PS). Une forte majorité des cantons sont restés fidèles à leurs choix des précédentes élections dimanche. Socialistes et écologistes ont réuni au premier tour quelque 47% des voix, mais le scrutin là encore a été marqué par une forte abstention de 65,15%.
Enfin, dans le Finistère, le second tour semble plus incertain, droite et gauche étant au coude-à-coude dans plusieurs cantons. Depuis 2015, le département, à gauche, est dirigé par Nathalie Sarrabezolles (PS). Le FN obtient plus de 13%. L'abstention a atteint 64,45%.
Pays de la Loire
Régionales
La présidente sortante de la région Pays de la Loire Christelle Morançais (LR) est arrivée largement en tête du premier tour des régionales dimanche avec 34,29% des voix, suivie par le candidat écologiste Matthieu Orphelin (18,70%) et le socialiste Guillaume Garot (16,31%) qui ont scellé une alliance. Deux autres candidats ont annoncé qu'ils se maintiendront au deuxième tour : François de Rugy (LREM) qui se classe, avec 11,97% des suffrages, derrière le candidat du Rassemblement National, Hervé Juvin et ses 12,53%. Le second tour sera donc une quadrangulaire puisque Christelle Morançais a écarté toute alliance avec François de Rugy, affirmant : "ma liste du premier tour sera la même pour le deuxième tour". "Je suis largement en tête, je le prends bien évidemment avec beaucoup d'humilité quand on voit le taux d'abstention qui est très très fort", a déclaré la candidate. A gauche, Matthieu Orphelin et Guillaume Garot ont officialisé dimanche soir leur alliance pour le second tour. L'addition de leur score du premier tour, 35%, pourrait inquiéter la candidate LR. "Nous formerons dès demain une seule équipe, une même équipe qui se mobilisera toute la semaine pour convaincre et aller chercher la victoire", a déclaré Matthieu Orphelin, qui avait fait alliance avec les Insoumis dès le premier tour. La liste de gauche sera menée par "Matthieu Orphelin, puisque les électeurs ont placé la liste de Matthieu Orphelin en tête", a déclaré Guillaume Garot assurant que "la gauche et l'écologie ensemble peuvent gagner dimanche prochain". Le candidat du Rassemblement national Hervé Juvin, arrivé en quatrième position, maintient sa candidature, tout comme François de Rugy. L'ancien ministre a estimé que ce résultat est "une grosse déception pour la majorité présidentielle, c'est une grosse déception dans la région des Pays de la Loire, c'est une grosse déception dans l'ensemble des régions de France". Il a concédé que son parti "dispose de très peu de relais parmi les élus locaux". L'abstention a été record dans la région avec un taux de 69,27%. A 46 ans, Christelle Morançais faisait face pour la première fois aux électeurs des Pays de la Loire puisqu'elle avait succédé en 2017 au sénateur Bruno Retailleau, démissionnaire en raison de la loi sur le non-cumul des mandats.
Départementales
Quatre des cinq départements des Pays de la Loire conservent leur ancrage à droite à l'issue du premier tour des départementales dimanche, mais la Loire-Atlantique et ses 31 cantons ne sont pas assurés de rester à gauche avec des résultats très serrés comme en 2015.
La Loire-Atlantique est actuellement le seul des cinq départements de la région Pays de la Loire dirigé par la gauche, mais cette majorité avait été acquise de justesse en 2015 avec seize cantons à gauche contre quinze à droite. Le président sortant, Philippe Grosvalet, ne se représente pas et à nouveau gauche et droite sont au coude à coude avec 20,87% des voix pour les binômes divers gauche et 20,65% pour les divers droite. Le RN, qui était présent dans 18 des 31 cantons, ne qualifie qu'un seul binôme sur le canton de Saint-Nazaire-2.
En Vendée, le président du conseil départemental sortant, Yves Auvinet, ne se représente pas mais le département est assuré de rester à droite. Les binômes divers droite remportent 44,67% des suffrages, suivis par le RN, qui présentait des candidats dans la totalité des 17 cantons et remporte 17,42% des voix.
Dans la Sarthe, la majorité départementale de Dominique Le Mèner (divers droite) arrive en tête: les binômes d'union au centre et à droite remportent 18,57% des suffrages, suivis par les binômes d'union à gauche avec des écologistes (13,15%).
En Mayenne, actuellement présidée par le centriste Olivier Richefou (UDI), les binômes divers centre (28,01%) ont rassemblé quasiment autant de voix que les binômes divers droite (25,74%).
Dans le Maine-et-Loire, les binômes divers droite arrivent premiers avec 37,27% des voix, suivis par les binômes d'union à gauche avec des écologistes (22,37). Christian Gillet, l'actuel président du conseil départemental, a été éliminé dès le premier tour dans son canton d'Angers-1, où un autre binôme de droite (Roseline Bienvenu et Emmanuel Capus) est arrivé en tête avec 41,12% des voix.
Normandie
Régionales
Le sortant Hervé Morin (Les Centristes) est arrivé très largement en tête des élections régionales en Normandie dimanche devant un RN déçu et une abstention de 67%. Il aborde le deuxième tour en grand favori. L'ancien ministre de la Défense soutenu par LR, l'UDI et le Modem affiche un score de 36,86% des voix, avec une avance de 17 points sur la tête de liste RN Nicolas Bay (19,86%) qui a admis sa "déception" dimanche sur France 3. "C'est une surprise parce qu'on avait des enquêtes d'opinion il y a quelques jours qui nous mettaient quasiment à jeu égal avec le" RN, a déclaré Hervé Morin sur France 3 Normandie sur la base d'un sondage sorti des urnes qui s'avèrent proches de la réalité. En 2015 alors que la région était encore à gauche, Hervé Morin était arrivé en tête du premier tour des régionales avec 27,91% mais talonné par Nicolas Bay (27,71%). La liste PS-EELV enregistre dimanche 18,37% des voix, suivie de celle soutenue par LREM dont le candidat n'est pas adhérent au parti (11,07%), qualifiée pour le second tour, et de la liste PCF-LFI (9,64%). Interrogée par France 3 la tête de liste PS-EELV Mélanie Boulanger a indiqué être toujours pour une fusion avec la liste PCF-LFI. "Je n'ai pas changé d'avis (...). Pour l'instant les discussions n'ont pas commencé", a précisé la maire de Canteleu une petite commune de l'agglomération de Rouen. "Il faut effectivement que les discussions s'engagent pour que le rassemblement de la gauche puisse se faire pour le deuxième tour", a de son côté déclaré la sénatrice et conseillère régionale PCF Céline Brulin. La tête de liste PCF-LFI, Sébastien Jumel perd son pari d'arriver en tête de la gauche au premier tour. Il améliore toutefois son score de 2015 (7,04%).
Départementales
Le suspense demeurait entier dimanche à l'issue du premier tour des élections départementales en Seine-Maritime que la gauche espère ravir au LREM Bertrand Bellanger et à sa courte majorité. La gauche y totalisait plus de 43% des voix, la droite près de 28% et le Rassemblement national 21%. Le département avait basculé à droite en 2015 après onze ans à gauche. Le RN y était à plus de 26% au premier tour de 2015.
Dans l'Eure, où le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu fait partie de la majorité départementale, la droite enregistre plus de 46% des voix, la gauche 27% et le RN est à 25,72% contre 31,44% pour le FN au premier tour de 2015. Sébastien Lecornu enregistre un score de 58,74% dans son canton de Vernon mais un second tour est nécessaire car il n'a pas 25% des inscrits. En 2015 Sébastien Lecornu avait ravi le département à la gauche alors à la tête du département depuis 14 ans. Il l'a présidé de 2015 à 2017 avant d'entrer au gouvernement.
Le Calvados présidé par le sénateur UDI Jean-Léonce Dupont semblait dimanche demeurer à droite. Celle-ci y enregistre plus de 40% des voix, contre plus de 29% pour la gauche tandis que le RN chute à 14,95% contre 22,91% pour le FN en 2015.
La droite semble continuer à dominer également dans l'Orne avec plus de 59% des voix contre moins de 30% pour la gauche. Le RN y est en fort recul avec 10,87% des voix contre 26,21% pour le FN au premier tour de 2015.
Dans la Manche, la droite semblait là aussi demeurer majoritaire à l'issue du premier tour. Elle y totalisait plus de 53% des voix. Le RN y enregistre un score de 17,08% contre 23,85% pour le FN au premier tour de 2015.
Bourgogne-Franche-Comté
Régionales
Faisant mentir l'ensemble des sondages, la présidente socialiste sortante de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, est arrivée en tête dimanche à l'issue du premier tour des régionales, avec 26,52%, devant le RN (23,19%), emmené par Julien Odoul. "Je me retrouve en tête, c'est une bonne surprise. Maintenant, le combat est loin, loin d'être terminé", a cependant averti Marie-Guite Dufay. "Le poids de cette abstention (64,57% dans la région, NDLR) engendre une incertitude très forte" au second tour, a estimé la tête de liste PS-PCF-PRG. Marie-Guite Dufay améliore nettement son score des dernières élections de 2015, où elle était arrivée troisième avec moins de 23%, derrière l'UDI (centre-droit, 24%) et l'extrême droite (31,48%). Marie-Guite Dufay l'avait finalement emporté lors d'une triangulaire mais avec seulement deux points d'avance sur l'extrême droite. La présidente sortante a à plusieurs reprises évoqué sa volonté de faire alliance avec la liste EELV de Stéphanie Modde (10,34%) et la tête de liste d'extrême-gauche Bastien Faudot (4,5%). "Ah oui, absolument", a répondu Marie-Guite Dufay à la question de savoir si elle pouvait gagner "sans la liste LREM" du maire de Nevers, Denis Thuriot qui ne s'est classée que quatrième, avec 11,69%. "Nous sommes en mesure de gagner la région à gauche, sans LREM", a elle aussi déclaré Stéphanie Modde. Denis Thuriot a quant à lui indiqué qu'il "prendrait (sa) décision au plus tard demain" (lundi) quant à sa stratégie de second tour. Soulignant la forte abstention, la tête de liste LR et maire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) Gilles Platret (21,04%), a mis en garde contre "ceux qui pensent que les élections sont faites".
Départementales
La prime aux sortants a fonctionné en Bourgogne-Franche-Comté où la droite, qui détient six des huit départements de la région, est en bonne position pour conserver la majorité des conseils départementaux dans son escarcelle, avec un vote RN globalement en baisse.
En Côte d'Or et en Saône-et-Loire, la droite est en position très confortable, ses présidents respectifs sortants Alain Sauvadet (UDI) et André Accary (DVD) étant même réélus dès le premier tour (avec 61,14% et près de 77% respectivement).
Dans l'Yonne aussi, la droite et le centre arrivent en tête dans la plupart des cantons, le président sortant Patrick Gendraud (LR) frôlant la victoire dès le premier tour dans son fief de Chablis, avec 53,04%.
Dans le Territoire de Belfort, la droite est en ballotage favorable pour conserver le département, alors que le président sortant, le Républicain Florian Bouquet, a été réélu dans son canton dès le premier tour.
Même scénario dans le Jura où le président sortant Clément Pernot (LR) a été réélu dans son fief de Champagnole, la majorité sortante de droite arrivant largement en tête dans la plupart des cantons.
Dans le Doubs, la droite est en tête dans une grande partie des cantons, bien que la gauche soit plébiscitée dans le canton de Besançon, et la présidente sortante Christine Bouquin (DVD) espère conserver la présidence du département.
Dans la Nièvre, la gauche pourrait être en mesure de conserver son fief mais elle est sous pression à la fois de la droite et du RN.
En Haute-Saône, le président sortant divers gauche Yves Krattinger (ex-PS) a été réélu dans son canton et la gauche a un léger avantage au niveau départemental, mais en l'absence de triangulaire, la droite emmenée par le sénateur LR et ancien secrétaire d'Etat Alain Joyandet peut encore espérer l'emporter.
Centre-Val de Loire
Régionales
Le président sortant François Bonneau (PS) est arrivé dimanche en tête du premier tour des régionales en Centre-Val de Loire (24,77%), devant le RN à 22,53%, et distançant largement le candidat de la majorité présidentielle, le ministre Marc Fesneau, relégué en quatrième position (16,69%), selon des résultats quasi définitifs. Le candidat des Républicains, Nicolas Forissier, s'installe en troisième position, avec 18,95% des suffrages, d'un scrutin qui n'a poussé que 32,88% d'électeurs inscrits à se rendre dans les urnes. Deux candidats avaient espéré mieux au vu des sondages parus au début du mois. Crédités de plus de 28% avant les élections, le RN fait donc beaucoup moins bien qu'en 2015 (30,48% au premier tour). "Il y a un rejet global", a estimé Aleksandar Nikolic en pointant l'abstention synonyme de "délitement de la démocratie". "On garde espoir pour le second tour. Avec des taux de participation normaux, on peut aller chercher cette région", a assuré le candidat RN. Grand perdant de la soirée, le candidat de la majorité présidentielle Marc Fesneau ne termine qu'en quatrième position, derrière la liste menée par les Républicains, malgré les récentes visites de soutien des ancien et actuel Premier ministre, Edouard Philippe et Jean Castex. Le ministre des Relations avec le Parlement, visiblement déçu, a assez vite ouvert la porte à un rapprochement avec la liste de Nicolas Forissier. Tout en restant très vague sur les modalités. "Je dis clairement que sur un certain nombre de sujets, nous pouvons partager des points de vue avec Nicolas Forissier", a expliqué Marc Fesneau, réclamant toutefois un "respect mutuel" au moment des discussions. La tonalité est évidemment différente chez les Républicains, qui savourent leur "dynamique" et d'une certaine manière, une revanche. "Les pronostics sont déjoués", s'est réjoui Nicolas Forissier. "Tout le monde nous pensait relégués en quatrième position. (...) J'appelle tout le monde à se rassembler derrière moi pour conduire l'alternance." A gauche, les scores du sortant François Bonneau et de la liste EELV-LFI de Charles Fournier (10,40%) permettent d'envisager une reconduction de la majorité régionale. Les deux hommes n'ont pas caché leur volonté de fusionner entre les deux tours, comme cela avait déjà été le cas en 2015. Le candidat écologiste s'est lui montré satisfait de son score. Il lui donne "une capacité de discuter" que les Verts n'avaient pas lors des dernières régionales (6,60% au premier tour).
Départementales
La droite sort largement en position de force dans les six départements du Centre-Val de Loire, à l'issue du premier tour des élections départementales.
Dans le Cher, la droite est en tête dans onze cantons sur 19 à l'issue du premier tour. La droite et ses alliés sont en bonne position pour conserver un département qu'elle avait pris à la gauche en 2015.
En Eure-et-Loir, la droite LR et DVD termine en tête de quasiment tous les cantons du département. Seuls deux cantons échappent à cette main mise, l'un à Dreux, où le RN arrive en tête et l'autre à Lucé, où les Centristes devancent la droite. Claude Térouinard (LR), largement en tête dans son canton, devrait pouvoir garder la président du conseil départemental. En 2017, il avait remplacé au pied levé Albéric de Montgolfier, élu sénateur.
Dans l'Indre, en tête dans onze cantons sur 13, la droite devrait garder sans trembler un département qu'elle conserve depuis 1985.
En Indre-et-Loire, la majorité départementale termine en tête dans onze cantons sur 19 à l'issue du premier tour. En attendant les résultats des quatre cantons de Tours, dont le dépouillement avait pris du retard, la droite reste en force.
Dans le Loir-et-Cher, la droite, parfois désunie voire éclatée, vire en tête dans la majorité des cantons. Le département, qui n'échappe plus à la droite ou au centre depuis la fin des années 1980, ne devrait pas, une fois encore échapper aux Républicains. A noter, le relativement faible score du N.2 des Républicains, Guillaume Peltier, dans le canton de Chambord : 33,67%.
Enfin dans le Loiret, la droite et le centre arrivent en ballottage favorable dans une quinzaine de cantons sur un total de 21. Largement en tête dans son canton, Marc Gaudet (DVD), qui avait succédé à Hugues Saury en 2015, a toutes les chances d'être reconduit à la tête du conseil départemental.
Corse
Le président sortant autonomiste du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni est arrivé en tête dimanche au premier tour des élections territoriales avec 29,2% des suffrages exprimés, dans une région où plus d'un électeur sur deux a voté nationaliste. En deuxième position derrière Gilles Simeoni arrive celui qu'il présentait comme son "principal concurrent", Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et tête d'une liste d'union de la droite, investie par Les Républicains, qui a obtenu 24,9% des suffrages exprimés. "Nous sommes très haut. Le premier tour est extrêmement positif, la Corse vient de dire très clairement qu'elle veut continuer sur le chemin de l'émancipation", a déclaré Gilles Simeoni depuis Bastia sur France 3 Corse avant même les résultats définitifs. Il a assuré vouloir "essayer de construire des convergences qui pourraient se concrétiser au deuxième tour ou au troisième tour". Ce premier tour des territoriales visait à départager 10 listes et a enregistré un taux de participation de 57,08% - supérieur à 2017 (52,17%) mais inférieur à 2015 (59,66%) -, un record au niveau national où l'abstention a atteint entre 66,1% et 68,6% selon les estimations des instituts de sondage à la fermeture des bureaux de vote. Les quatre listes nationalistes, parties séparément, enregistrent au total 57,7% des suffrages exprimés, un score supérieur à leurs résultats additionnés au premier tour en 2017 (52,1%). Derrière Gilles Simeoni et Laurent Marcangeli, viennent trois autres listes nationalistes : celle du maire autonomiste de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini (13,2%) celle, indépendantiste et refusant toute union au deuxième tour, de Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti radical Core in Fronte (8,4%) et celle indépendantiste du président sortant de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni (6,9%). Cette dernière n'atteignant pas les 7% nécessaire pour se maintenir au second tour est contrainte de fusionner. En 2017, les partis de MM. Simeoni, Talamoni et Angelini étaient partis unis sur une liste commune dès le premier tour, contrairement à 2015 où les listes de MM. Simeoni et Talamoni, parties séparément au premier tour, avaient fusionné au deuxième. Le maire (LREM) de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci n'a pas caché son "énorme déception" face à ses 5,9% qui ne lui permettent pas de se maintenir au second tour et représentent moitié moins qu'en 2017 (11,5%). Enfin, pour quatre listes qui ne franchissent pas la barre des 5%, ces territoriales s'arrêtent là: la liste investie par le Rassemblement national de François Filoni (4%), celle d'Agnès Simonpietri, seule femme à la tête d'une liste réunissant quatre mouvements de gauche et écologistes (3,75%), celle du communiste Michel Stefani (3,18%) et en bonne dernière, celle souverainiste d'extrême-droite de Jean-Antoine Giacomi (0,59%). On rappellera que comme la Guyane et la Martinique, la Corse est une collectivité territoriale qui exerce à la fois les compétences départementales et régionales et dispose depuis sa création en janvier 2018 de nouvelles compétences comme la gestion des infrastructures (ports, réseau ferroviaire), la culture, le sport et l'environnement. Ces élections visent à renouveler pour presque 7 ans les 63 sièges de conseillers de l'Assemblée de Corse qui éliront ensuite les 11 conseillers exécutifs et leur président, ainsi que le président de l'Assemblée de Corse.
Outre-mer
Les élections pour renouveler dimanche les élus des départements, régions ou collectivités territoriales de la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique ont été marquées par une abstention record, seule Mayotte s'est démarquée avec un taux de participation de 64%. Les présidents sortants des conseils régionaux de Guadeloupe Ary Chalus (LREM) et de La Réunion, Didier Robert (divers droite), sont arrivés en tête des scrutins, tout comme le président sortant de la Collectivité territoriale de Guyane Rodolphe Alexandre (DVG).
Guadeloupe - Le président sortant de la Région Guadeloupe, Ary Chalus (LREM), a raté de peu une réélection dès le premier tour, en remportant 49,31% des votes. La liste conduite par la présidente sortante du département, Josette Borel Lincertin (FGPS, Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste), arrive loin derrière en deuxième position, avec 17,38% des suffrages, suivie par Ronald Selbonne, la surprise de ce scrutin. Le porte-parole de l'Alyans Nasyonal Gwadloup représente la mouvance nationaliste. Cette campagne électorale a été marquée par des enquêtes politico-financières. Ainsi Ary Chalus a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour "abus de confiance, détournement de fonds publics et financement illégal" de la campagne électorale de 2015.
Guyane - Le président sortant de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre (DVG), est arrivé largement en tête du premier tour des élections avec 43,72% des suffrages exprimés, mais sans obtenir la victoire qu'il espérait dès cette première échéance. Le député candidat Gabriel Serville (DVG) est en deuxième position avec 27,67% des voix. Jean-Paul Ferreira (DVG), maire amérindien de la petite commune d'Awala Yalimapo (Nord Ouest), arrive en troisième position avec 23,34% des suffrages exprimés, malgré le soutien de l'ex-Garde des sceaux, la Guyanaise Christiane Taubira.
Martinique - La liste conduite par le député Serge Letchimy (DVG) est arrivée en tête au premier tour du scrutin territorial en Martinique avec 31,66% des suffrages devant celle du président sortant, l'indépendantiste Alfred Marie Jeanne, qui a obtenu 25,80%. Jean Philippe Nilor, député du sud, dissident du mouvement indépendantiste, termine à la troisième place avec 12,01% des suffrages. La sénatrice divers gauche Catherine Conconne totalise 10,63% des suffrages.
La Réunion - Le divers droite Didier Robert, président sortant de la région Réunion, a terminé en tête du premier tour des régionales avec 31,10% des suffrages. Condamné le 21 mai dernier à 15 mois de prison avec sursis et à trois ans d'inéligibilité dans une affaire de prise illégale d'intérêt, il a fait appel, ce qui lui a permis de mener cette campagne. Derrière lui, Huguette Bello, la maire divers gauche de Saint-Paul (ouest de l'île) et Ericka Bareigts, la maire PS de Saint-Denis, se placent respectivement en deuxième et troisième position avec 20,74% et 18,48%. Les autres candidats de gauche ne sont pas qualifiés pour le second tour, mais le total des voix de gauche, qui n'avait pas réussi son union, dépasse celui de Didier Robert.
Mayotte - Les Républicains ont tiré leur épingle du jeu à Mayotte, où les élections départementales ont connu, malgré le contexte sanitaire, une forte participation à près de 64%. LR qui présentait des binômes dans neuf cantons sur 13 est parvenu à se qualifier pour le second tour dans sept cantons, notamment à Sada où le député Mansour Kamardine, qui vise la présidence du département, est arrivé en tête du premier tour. Il fera face dimanche prochain à un binôme proche du sénateur LREM Thani Mohamed Soilihi. Un seul binôme a été élu au premier tour à Mayotte. Il s'agit de Maymounati Moussa Ahamadi et Ali Omar (Nouvel élan pour Mayotte) élus dans le canton de Dzaoudzi-Labattoir.