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Emploi - Stabilité de l'activité de France initiative en 2011

Si on exclut le recul des prêts Nacre, France initiative a connu une stabilité de son activité en 2011. Pour faire face aux nouveaux défis économiques, le réseau mise sur une action spécifique envers les territoires en difficulté, certains secteurs d'activités (innovation et développement durable) et sur le développement de l'épargne salariale solidaire.

En 2011, l'activité de France initiative a légèrement baissé passant de 16.960 entreprises créées en 2010 à 15.953, soit une diminution de 6%, après une progression de l'activité de 13% en 2010. Mais cette baisse est principalement due au recul des prêts Nacre, a expliqué Louis Schweitzer, le président de France initiative, à l'occasion de la présentation du bilan du réseau le 14 mai 2012. Ces prêts correspondent à un dispositif public mis en place depuis 2009 par l'Etat et la Caisse des Dépôts, permettant à des demandeurs d'emploi de financer leurs projets de création d'entreprises. France initiative fait partie des réseaux chargés d'accorder pour le compte de l'Etat ce type de prêts. Or, après une période faste en 2010, le dispositif a vu son budget réduit de 37%. Pour France initiative, le nombre de prêts Nacre accordés en 2011 a chuté de 28%. Donc si on retire du compte cette baisse conjoncturelle, l'activité du réseau est restée stable en 2011, "ce qui correspond à la tendance générale de la création d'entreprises hors statut d'auto-entrepreneur", a précisé Louis Schweitzer.
Au total, 154,1 millions d'euros de prêts d'honneur ont été engagés, sans intérêt et sans garantie selon le principe fondateur de France initiative, soit un prêt moyen de 8.150 euros. Les projets représentent 35.367 emplois créés ou maintenus en une seule année, "un chiffre extrêmement important", a tenu à souligner le président du réseau. L'effet de levier des prêts d'honneur sur les prêts bancaires se situe quant à lui à 8,2, soit pour un euro de prêt d'honneur, 8,2 euros de prêt bancaire. Et les entreprises soutenues tiennent dans la durée. 85% d'entre elles sont toujours en activité trois ans après.

Une nouvelle étape pour France initiative

"Nous avons décidé de franchir une nouvelle étape", a souligné Jean-Pierre Worms, vice-président et fondateur de France initiative. Une nouvelle étape qui se décline en plusieurs axes. Tout d'abord le développement de l'épargne salariale solidaire. Annoncée l'an dernier, cette démarche va se concrétiser en 2012 avec, comme l'espèrent les responsables du réseau, quelque 2,5 millions d'euros d'épargne mobilisés.
L'appui aux territoires en difficulté constitue le deuxième axe de développement de France initiative. 550 projets d'entreprises ont été financés en 2011 par le réseau dans les quartiers  de la politique de la ville et 1.436 projets dans les zones de revitalisation rurale (ZRR). "On essaie de développer nos actions dans ces territoires en difficulté", a signalé Anne Chatauret, déléguée générale de France initiative. L'accent mis sur certains secteurs, comme le développement durable et l'innovation, fait aussi partie de la stratégie du réseau. 244 entreprises issues du secteur des éco-activités et 428 entreprises innovantes, dont 171 sont technologiquement innovantes, ont ainsi été financées. Des plateformes régionales spécialisées dans l'innovation sont installées en Aquitaine, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais. Un dispositif régional existe aussi en Rhône-Alpes (Inovizi) et un fonds régional en Limousin (Phar).
Le réseau attend à présent de rencontrer les nouveaux membres du gouvernement qui seront nommées à partir du 15 mai 2012. "Nous plaiderons auprès d'eux pour ce mode de soutien financier extrêmement efficace pour la création d'entreprises", a signalé Louis Schweitzer, face à une éventuelle menace de réduction des budgets de la part des collectivités territoriales, principal financeur du réseau, ou de l'Etat. La décision du Conseil d'Etat de reconnaître France initiative comme une structure d'utilité publique aidera peut-être le réseau à se faire entendre auprès du nouveau gouvernement. Un décret officialisant la décision devrait être publié prochainement.