Sport et handicap : la Cour des comptes en faveur d'un nouveau partage des rôles
La stratégie nationale pour le parasport doit être clarifiée. C'est ce qui ressort d'un référé de la Cour des comptes portant sur la politique de l’État en faveur du parasport publié le 5 décembre.
La Cour rappelle d'abord que la Fédération française handisport (FFH), qui s'adresse aux handicapés moteur ou sensoriels, et la Fédération française de sport adapté (FFSA), qui s'adresse aux handicapés mentaux ou psychiques, sont parmi les fédérations les plus aidées : en 2021, la FFH, arrive au troisième rang des concours de l’Agence nationale du sport (ANS), avec 11 millions d'euros d'aides, et la FFSA au quatorzième rang, avec 6,4 millions.
L'ANS estime par ailleurs que ces deux fédérations sont les principales bénéficiaires de ses financements territoriaux en faveur du parasport (plus de 69% du total, contre moins de 31 % aux 87 fédérations restantes). Or depuis 2016, le ministère des Sports accorde aux fédérations classiques une délégation couvrant le parasport. Conséquence : les actions territoriales en faveur de la pratique sportive des personnes en situation de handicap ont été portées par 90 fédérations en 2020. Il existe donc désormais "un partage des rôles qu’il appartiendra à l’État de préciser et de faire évoluer au fil du temps", écrit la Cour.
En outre, ajoute la Cour, le maillage territorial des fédérations de droit commun plaide en faveur du modèle inclusif car leur réseau est sans commune mesure avec celui des deux fédérations spécifiques, "insuffisant pour répondre aux souhaits de pratique sportive des personnes en situation de handicap". La Cour suggère donc de cantonner la FFH et la FFSA "à un rôle d’expertise et de conseil auprès des fédérations homologues", et ce d'autant qu'elles présentent "des fragilités". La FFH risque même "de se trouver en cessation de paiements dans un futur proche".