"Solutions fondées sur la nature pour adapter les territoires côtiers à l’érosion" : les 12 lauréats de l'appel à projets dévoilés
Douze projets portés par des collectivités territoriales du littoral en métropole et outre-mer vont être soutenus par l'Etat dans la mise en oeuvre de solutions fondées sur la nature pour s'adapter au recul du trait de côte.
© Moreau.henri CC BY-SA 4.0/ La pointe de la torche dans le finistère
Lors d'un déplacement ce 7 novembre à Blainville-sur-Mer (Manche), Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, a dévoilé la liste des 12 lauréats de l’appel à projets "Des solutions fondées sur la nature pour adapter les territoires côtiers à l’érosion" qui avait été lancé le 30 avril dernier. Ce dispositif, qui s'inscrit dans les objectifs de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte (SNGITC), vise à soutenir la mise en œuvre opérationnelle de solutions fondées sur la nature (SFN) dans les communes et les EPCI littoraux, afin d’adapter ces territoires au recul du trait de côte, accentué par les effets du changement climatique. Ces opérations peuvent être financées par l’Etat à hauteur de 80% du montant des dépenses éligibles.
Ces opérations faisant appel au génie écologique pour protéger, gérer ou restaurer des écosystèmes côtiers passent par exemple par la renaturation d’espaces artificialisés ou la fixation des dunes et peuvent être financées par l’Etat à hauteur de 80% du montant des dépenses éligibles.
Un comité d’experts pluridisciplinaires a examiné 27 candidatures déposées et sélectionné 12 projets, qui se répartiront une aide globale de 2,8 millions d’euros. "La diversité des projets retenus en métropole et en outre-mer [voir la liste ci-dessous] est représentative de territoires très différents, naturels ou urbanisés, et d’écosystèmes variés tels que des dunes, des forêts littorales, des cordons de galets, des marais arrière-littoraux, des mangroves ou encore des falaises, indique la ministère de la Transition écologique. L’expérience de ces projets exemplaires permettra d’identifier les meilleures pratiques applicables plus généralement à d’autres territoires."
Les SFN font l’objet de mesures dédiées au sein de la Stratégie nationale biodiversité (SNB) et du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), rappelle-t-il.
Les 12 projets lauréats
Département du Calvados, site d'Omaha Beach : requalification paysagère d'un site touristique avec effacement d'une aire de stationnement, renaturation des espaces (plantations, ganivelles, mise en défens), sentier mémoriel (caillebottis, platelage bois).
Commune de Plomeur (Finistère), Pointe de la Torche : réaménagement d'un site naturel et touristique soumis à l'érosion, en trois zones (espace naturel, espace piéton et espace d’accueil), actions de renaturation, mise en défens (installation de clôtures) et de gestion des flux. Lorient Agglomération (Morbihan), Presqu’île de Gâvres : reconstitution d'un massif dunaire sur un site soumis à un fort enjeu d'érosion et de submersion. Mise en œuvre d’algobox (casiers de ganivelles installés en haut de plage visant à capter le sable transporté par le vent), d’épis hydrauliques, d’un rechargement, d’une ligne de ganivelles et d’un reprofilage de la plage. Golfe du Morbihan - Vannes agglomération (Morbihan), Marais de Séné : renaturation et dépoldérisation d'un marais afin de réduire les risques d'inondation, anticiper l’élévation du niveau de la mer et renforcer la connexion hydrique terre-mer, réaménagement du GR34 soumis à l'érosion. NOUVELLE-AQUITAINE Communauté de communes de l’Île de Ré (Charente-Maritime), Les Portes-en-Ré, Plage du Gros Jonc : restauration d'un récif d'huîtres plates (modélisation pour la définition du périmètre de déploiement du récif, captage larvaire et immersion des structures artificielles, déploiement pour permettre le développement d'agrégats d'huîtres). Commune de La Tremblade (Charente-Maritime), Plages du Galon d’Or et de l’Embellie : réduction de l’emprise d’un parking (désimperméabilisation et renaturation), aménagement d’accès par de la ganivelle pour protéger la dune, création d’une promenade piétonne entre les deux plages, mise en place d’un parcours pédagogique et de bacs à marée, travaux d’urgence de relocalisation de la Vélodyssée Communauté d'agglomération du Pays basque (Pyrénées-Atlantiques) : interventions sur des sites de falaises (revégétalisation de surfaces de glissement à nu sur les falaises de Saint-Jean-de-Luz et mise en défens pour éviter le piétinement sur un pied de falaise à Hendaye) :
Perpignan Métropole Méditerranée (Pyrénées-Orientales), site de Torreilles : démantèlement d'ouvrage maritime afin de renaturer l'embouchure du Bourdigou, restaurer les flux hydriques, prévenir du biseau salé et des risques d’inondation et préserver la plage.
Agence territoriale de l'environnement de Saint-Barthélemy, Plages de Saline, de Flamands et de Colombier : restauration d'un système côtier végétalisé avec une approche comparative sur 3 sites (revégétalisation avec des espèces indigènes couplée à un dispositif de filets à vent et installation de casiers de ganivelles biodégradables) Saint-Paul (La Réunion), Plage de Cambaie : reconstitution de la végétation indigène sur la frange littorale de la forêt domaniale (retrait du cordon de végétation exotique, reprofilage, déviation du sentier, plantation de végétation indigène, canalisation des passages). Communauté de communes du Centre Ouest (Mayotte), site de Sada-Mangajou : restauration de la mangrove selon une approche fondée sur la création d’un contexte hydro-sédimentaire favorable à sa résilience spontanée (création de systèmes poreux par biomimétisme pour reproduire des effets d’atténuation des forçages et d’accrétion sédimentaire). Commune de Bourail (Nouvelle-Calédonie), Plage de Poé : élaboration d'une stratégie de gestion et expérimentation de SfN sur 4 zones en fonction du niveau d'érosion - revégétalisation du haut de plage (faible érosion), reprofilage de la plage et plantations en haut de plage, associées ou non à des brises vent (érosion moyenne), épis maltais et revégétalisation du haut de plage (forte érosion). |
