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Société de vigilance : "Les maires répondront présents", déclare François Baroin

Les maires répondront "évidemment" présents à l'appel du chef de l'État de bâtir une "société de vigilance" contre la radicalisation islamiste, a déclaré François Baroin, mercredi, tout en réclamant "beaucoup plus de coordination" dans la transmission des informations.

Comme ils l’avaient fait au lendemain des attentats du Bataclan et de l’Hypercasher en 2015, les maires répondent "présents" à l’appel du chef de l’État, mardi, de bâtir une "société de vigilance" contre la radicalisation islamiste. "Évidemment les maires répondront présents comme ils l'ont toujours fait lorsqu'il s'agit d'ordre public et de préservation de nos fondamentaux républicains", a réagi le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin, mercredi 9 octobre, sur Franceinfo. "Le président de la République, s'il appelle à une société de vigilance, doit mettre tous les acteurs autour de la table", a aussi souhaité François Baroin, réclamant "beaucoup plus de coordination, de transmission des informations" des services de renseignement aux élus locaux. La question de la transmission des informations revient de manière récurrente depuis 2015. Une convention de partenariat visant à renforcer la coopération de l’État et des maires dans la lutte contre la radicalisation avait été signée le 19 mai 2016 entre le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, et François Baroin. Elle visait à renforcer la formation des élus et des agents à la détection des signaux de radicalisation via des cessions de formation dispensées par le secrétaire général du Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation. Mais les maires étaient restés sur leur faim concernant le partage de l’information. "Les élus souhaitent être mieux informés sur la présence dans leur commune d’individus présentant une forte présomption de dangerosité", avait alors déclaré François Baroin.

Revenant sur ce sujet, il a évoqué mercredi le cas d'un imam proche d'un tueur du Bataclan qui était installé sur sa commune (Troyes) : "signalé, fiché S, suivi, condamné", il "continuait de faire des prêches alors qu'il était en surveillance judiciaire". Or ni lui, ni le préfet n’avaient été mis au courant, a déploré François Baroin. Pourtant, une circulaire du 13 novembre 2018 visait à mieux informer les maires : ainsi les préfets étaient-ils invités à communiquer au maire "dans certaines conditions" les noms des personnes fichées sur sa commune, "par exemple pour attirer son attention sur le profil d’un employé municipal présentant un risque de radicalisation".

"Il faut un process qui nous protège juridiquement dans l'accès à des données personnelles", a encore souligné le maire de Troyes, notant qu'"on est dans des zones grises sur des sujets de cette nature" car "le maire est responsable de la tranquillité du voisinage", "pas de l'ordre public". "Est-ce que les gens qui sont des lanceurs d'alerte en la matière sont assez protégés ? On a un travail immense à faire là-dessus", a-t-il aussi interrogé.

Concernant la détection des signes de radicalisation, le président de l'AMF souligne la nécessité d’être "méthodiques" afin d’éviter "tout amalgame" et "de cristalliser une partie de la communauté musulmane autour d'un sentiment de rejet". "Il faut certainement des critères très objectifs sur ce qu'est un phénomène de radicalisation" et y "réfléchir de manière presque scientifique", estime-t-il. 

 

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