Education - Service d'accueil : "le gros problème c'est le seuil de déclenchement", estime l'AMF
"C'est à l'Education nationale d'assurer le service minimum en primaire", a déclaré à l'AEF (agence spécialisée en éducation), Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France (AMF), le 2 juillet. "L'accueil des enfants, c'est un métier. Nous l'assurons quelques heures par jour en dehors du temps scolaire mais cela ne représente que quelques heures de la journée, pas la totalité", poursuit-il. Le président de l'AMF mentionne également "les difficultés, rencontrées par les maires des petites communes rurales qui ont peu de moyens matériels et humains" pour organiser un service d'accueil en cas de grève. Il fait remarquer que "dans certaines communes, l'accueil des enfants commence dès 7h15 le matin pour se terminer à 18h. Ce qui en termes de volume horaire est très important. Il faudrait donc que la commune prévoie une rotation de ses personnels ce qui alourdit encore le dispositif pour les maires". De son côté, Pierre-Yves Jardel, chargé de la commission éducation à l'AMF qui a été reçu le 1er juillet par la commission des lois de l'Assemblée nationale, estime que le texte voté par le Sénat "reste à affiner" (lire l'article ci-contre: "Le projet de loi "droit d'accueil" légèrement corrigé au Sénat"). "On sent bien que cette loi a été rédigée 'à la va-vite'. Le gros problème c'est le seuil de déclenchement de l'accueil. Même avec un taux de conflictualité de 20%, dans une école de 4 ou 5 classes, on oblige le maire à organiser l'accueil et on crée un problème là où il n'y en avait pas", s'inquiète-t-il. Il propose donc de compter le seuil par groupe scolaire ou en fonction de la taille de la commune. Pierre-Yves Jardel craint également que le taux d'encadrement de un adulte pour quinze élèves soit "trop faible" : devant la commission, il a plaidé pour douze élèves par encadrant.
Le projet de loi instaurant un service minimum d'accueil dans le premier degré a été adopté par le Sénat le 26 juin dernier. Il devrait être examiné en séance publique le 15 juillet devant les députés. L'urgence sur ce texte a été déclarée par le gouvernement.
Catherine Ficat avec AEF