Citoyen - Service civique : Luc Ferry espère prélever dans le budget des contrats aidés

Luc Ferry, ancien ministre de l'Education nationale et auteur d'un rapport sur le service civique remis au président de la République en septembre 2008, a bon espoir "qu'on prélève le budget de 10.000 emplois aidés sur les 330.000 créés cette année" pour constituer le budget de ce futur service. "Cela pourrait se faire dans les prochaines semaines", a-t-il précisé, le 3 mars,  à l'occasion d'un petit déjeuner organisé par  la Fondation Concorde (think tank proche de la majorité gouvernementale actuelle). Selon l'entourage de Martin Hirsch, chargé de mettre en place ce projet (lire notre article ci-contre), le financement "devra également s'articuler avec le Fonds d'expérimentation pour la jeunesse doté de 150 millions d'euros". Luc Ferry a confirmé que le service sera d'une durée de six mois, dans le cadre d'une mission d'intérêt général. "Une fondation sera chargée de récupérer les fonds et d'habiliter les associations et les projets, avec le souci de ne pas empiéter sur l'emploi marchand. Un engagement collectif, amenant un minimum de quatre jeunes d'horizons divers à travailler ensemble sera mis en place afin d'assurer la mission de brassage social", a-t-il également précisé. Ces jeunes seront payés 650 euros par mois comme c'est le cas pour les 3.000 volontaires actuellement en place.
Le 4 février dernier, au moment de l'annonce de Martin Hirsch, la conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) a rendu public un sondage réalisé par l'Institut CSA portant sur la perception que les jeunes volontaires ont du dispositif actuel. Il ressort de cette consultation que :
- 90% des jeunes volontaires sont satisfaits de leur service civique et le recommanderaient à leurs proches,

- 86% ont eu le sentiment d'être utiles pendant leur service civique,
- le service civique est principalement pour les jeunes volontaires une occasion de bénéficier d'une première expérience professionnelle (pour 37% d'entre eux c'est la première motivation),
- le service civique permet l'acquisition de nouvelles compétences (pour 49% d'entre eux c'est le premier atout),
- son accompagnement vers l'insertion professionnelle demeure sa plus grande faiblesse (35% répondent ne pas être satisfaits),
- le service civique ne doit pas offrir la possibilité aux employeurs d'abuser des volontaires (23%) ni de remplacer des emplois par des volontaires (16%).

Catherine Ficat