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Exclusion - Sept millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté

A partir de l'exploitation de son enquête "Revenus fiscaux 2004", l'Insee publie les résultats d'une étude sur les revenus et la pauvreté monétaire. Celle-ci montre qu'en 2004, le niveau de vie mensuel moyen des individus s'établissait à 1.503 euros. Dans ces conditions, le seuil de pauvreté (fixé à 60% de la médiane) correspondait à un niveau de vie individuel de 788 euros par mois. Le niveau de vie s'entend comme le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation composant ce dernier. En 2004, environ 6,9 millions de personnes - dont 1,6 million d'enfants - vivaient alors sous ce seuil de pauvreté, soit 11,7% de la population.
Au-delà de ce résultat brut, l'étude de l'Insee fournit aussi un certain nombre d'informations sur la pauvreté monétaire en France. Ainsi, il apparaît qu'en dépit de la forte progression des revenus des retraités durant les dernières décennies, le niveau de vie moyen des actifs reste supérieur à celui des inactifs, avec un écart moyen de 14%. Les plus défavorisés restent toutefois les chômeurs (classés parmi les actifs), avec un niveau de vie inférieur de 30% à celui d'un actif occupé et de 20% à celui d'un inactif. Au moment où le Parlement débat du revenu de solidarité active (RSA), l'emploi apparaît ainsi comme la meilleure protection contre la pauvreté : le risque d'être pauvre est cinq fois plus élevé pour les chômeurs que pour les actifs occupés. Le "travailleur pauvre" n'a toutefois rien d'un mythe, puisque 1,6 million de personnes ayant un emploi vivent sous le seuil de pauvreté.
Autre information révélée par l'étude : la population pauvre se concentre juste en dessous du seuil de pauvreté. On peut voir dans cette situation l'effet des prestations sociales, qui limitent la chute dans l'extrême pauvreté. De même, il apparaît que les familles nombreuses, les personnes seules et les familles monoparentales sont surreprésentées au sein de la population pauvre. Ces trois catégories représentent respectivement 22%, 17% et 16% de cette dernière.

 

Jean-Noël Escudié / PCA