Eau et assainissement - Sem et régies de l'eau veulent se faire entendre

Lors du dernier congrès des Sem (sociétés d'économie mixte), qui s'est tenu à Strasbourg du 10 au 12 octobre dernier, vingt-trois Sem intervenant dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement ont annoncé la création d'une association des entreprises publiques locales de l'eau, dénommée Arpege. Avec le soutien de la Fédération des Sem, ce nouveau réseau présidé par le maire de Saint-Quentin-Fallavier (38), Michel Baconnier, a pour vocation de représenter les intérêts de ses membres devant les pouvoirs publics et les organisations professionnelles. En 2004, les Sem du secteur de l'eau avaient créé un club bientôt doté d'une charte du service public de l'eau mettant leurs valeurs en exergue. "La création d'une structure juridique reconnue à l'échelle européenne répond au besoin éprouvé par les Sem d'eau d'être mieux identifiées", indique un spécialiste de la Fédération des Sem. Même si pour l'instant elles sont absentes de l'association, les régies du secteur de l'eau pourront adhérer à Arpege. D'ores et déjà des journées d'échanges techniques sont prévues avec leurs représentants.
Sem et régies de l'eau feront entendre leurs voix à l'occasion des premières rencontres européennes de la gestion publique de l'eau qu'elles organisent le 25 janvier prochain, à Paris. Les entreprises publiques locales de l'eau s'interrogeront sur leur place en Europe, notamment à partir d'une étude sur la gestion de l'eau dans huit grandes capitales européennes.
La création du réseau Arpege intervient dans un contexte déterminant pour la gestion de l'eau : dans les prochaines années, de très nombreux contrats de délégation de service public arriveront à leur terme (annuellement, entre 400 et 500 contrats, selon la Fédération des Sem). Régies et Sem n'entendent donc pas laisser les délégataires privés se tailler la part du lion, alors qu'aujourd'hui ceux-ci représentent 95% de la gestion de l'eau en France.

T.B. / Evs