Selon le baromètre lancé par l'Unccas, l'action sociale reste un objet mal identifié
Quelle perception le grand public a-t-il de l’action sociale ? Telle est peu ou prou la question sur laquelle le premier "baromètre de l’action sociale" entend apporter un éclairage. Un baromètre qui doit être dévoilé ce 28 mars à Bourges dans le cadre du congrès de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas). Réalisé début février par l’Ifop en partenariat avec Accéo, il est basé sur une enquête auto-administrée en ligne auprès d’un millier de personnes.
La notion d’"action sociale" évoque visiblement des choses assez diverses dans l’esprit des sondés... Les termes les plus souvent cités tournent autour des notions d’accompagnement, aide, assistance, entraide. Les publics du social sont en revanche peu mentionnés spontanément (personnes âgées ou handicapées, sans-abri, enfants… ne sont chacun évoqué que par 1% des répondants).
Même chose pour les domaines de l’action sociale jugés "prioritaires" : le champ est large. Mais la santé domine très nettement. 87% la considèrent comme prioritaire. Suivent l’alimentation (74%), l’éducation (74%), l’énergie (72%), l’emploi et la formation (65%), le logement (65%). La dépendance n’obtient que le score de 40%.
Quant à "l’objectif principal" de l’action sociale, sont cités en premier lieu "réduire les inégalités" et "accompagner les plus vulnérables". Et à qui doit-elle s’adresser en priorité ? aux "personnes vulnérables" (24%), aux personnes âgées (16%), aux familles (15%), aux personnes sans domicile fixe (14%)… Autant d’items qui peuvent d’ailleurs partiellement se chevaucher.
Suit un verdict : 62% des personnes interrogées jugent que l’action sociale en France n’est "pas satisfaisante". Le plus négatif étant que plus le revenu de la personne baisse, plus la satisfaction baisse. Autrement dit, plus on est susceptible d'avoir besoin d'un appui social, moins on en est satisfait.
Qui est "le mieux placé pour assurer la mise en œuvre de l’action sociale" ? Les trois quarts (73%) répondent "le service public". Ce qui laisse toutefois 27% de personnes pensant que le secteur privé serait mieux placé. Et parmi les acteurs publics, lequel serait le meilleur ? L’État arrive en tête (39%). Pas étonnant si l’on a en tête que les champs de la santé et de l’éducation, notamment, ont été inclus dans le périmètre. Suivent la commune (21%), la région (16%), le département (15%), l’intercommunalité (9%). Ce qui fait un total de 61% pour l’ensemble des collectivités.
Il s’agissait ensuite de savoir quel acteur "incarne" le mieux "le service public au quotidien" parmi les collectivités. Sans surprise, la commune est en tête avec 48%, contre 23% pour la région, 20% pour le département, 9% pour l’interco. La "confiance" va en premier lieu à la commune en matière de logement et d’alimentation. Les sondés songent en revanche davantage au département en matière de dépendance, d’éducation, de mobilité et d’emploi-formation. Et se tourneraient plutôt vers la région sur la santé et l’énergie.
La question la plus intéressante ou concrète est sans doute la dernière de l’enquête. Qui indique que 18% des personnes interrogées ont déjà bénéficié de l’aide du CCAS de leur commune (6% plusieurs fois, 12% une seule fois). Un taux qui monte à 26% dans l’agglomération parisienne et tombe à 10% dans les communes rurales.