Sécurité routière : mortalité stable en métropole en 2024 mais en hausse dans les outre-mer
La mortalité sur les routes est restée quasi stable dans l'Hexagone entre 2023 et 2024, alors qu'en outre-mer, elle a augmenté de 4%, a dévoilé ce 30 janvier la Sécurité routière, dans son bilan provisoire de l’année écoulée.
En 2024, 3.190 personnes au total ont perdu la vie sur les routes de l'Hexagone, soit une hausse de 0,7%, et 233.000 personnes ont été blessées (-0,8%), selon le bilan provisoire de l'Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) dévoilé ce 30 janvier - les chiffres définitifs de la Sécurité routière devraient être publiés fin mai.
L'année 2023 s'était avérée "historique puisque c'était la première fois qu'on passait sous la barre des 3.200 morts. 2024 reste sous cette tendance mais en très légère augmentation par rapport à 2023, on a un petit pourcentage d'augmentation de 0,7%", a relevé lors d'une conférence de presse Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Par rapport à 2019, année de référence pour la décennie 2020-2030, la tendance est à la baisse : -1,7% de tués, -2,5% de blessés estimés (dont –2,5% de blessés graves estimés).
Hausse de la mortalité routière des jeunes outre-mer
Dans les territoires ultramarins, l'augmentation est plus élevée en 2024 (+4%) et le nombre de personnes décédées atteint 241. La mortalité des deux-roues motorisés, qui représente un tiers de ces victimes, augmente, celle des automobilistes et des piétons aussi. En termes d'âge, les 18-34 ans sont, dans ces territoires, les plus touchés avec 103 tués en 2024 contre 82 l'année précédente. "Chez les 18-24 ans, les jeunes conducteurs ont moins de maîtrise du véhicule, ils ont moins de pratique", explique Florence Guillaume.
Dans l'Hexagone, les jeunes figurent aussi parmi les profils les plus à risque, suivis des personnes âgées. Et les hommes sont plus concernés que les femmes. En 2024, 2.477 hommes sont ainsi décédés dans un accident de la route, soit 78% des tués. Les hommes représentent par ailleurs 75% des blessés graves et 84% des présumés responsables d'accidents mortels, "soit des ratios équivalents à ceux observés en 2023", note l'ONISR. Selon la déléguée, "les hommes prennent un peu plus de risque sur la route pour doubler ou à cause de l'alcool, il y a un biais de sur-confiance".
Stabilité du nombre de décès de cyclistes
Par mode de transport, les occupants de voitures représentaient encore l'année dernière moins de la moitié des personnes tuées (48%). Il y a eu plus de morts parmi les deux-roues motorisés (726 en 2024, contre 706 en 2023), plus aussi parmi les piétons (451 tués, soit 12 de plus qu'en 2023). Quant aux cyclistes, dont la mortalité avait connu en 2022 un bond de 30% par rapport à 2019, la dernière année avant la pandémie de Covid, le nombre de tués s'est stabilisé (222 au total en 2024, contre 221 l'année précédente), tout comme celui des blessés graves (2.550).
Par type de route, 60% des décès et 48% des blessés graves sont enregistrés hors agglomération. En 2024, 1.928 personnes sont décédées sur ces routes (51 tués de plus qu’en 2023 soit une hausse de 3%). Le nombre de décès en agglomération (1.020 personnes) est quant à lui resté stable.
François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, note qu'en restant sous la barre des 3.200 tués dans l'Hexagone, les résultats "sont encourageants" mais qu'il "est de notre responsabilité collective d'agir pour réduire ces drames humains". "Vous avez encore un accident mortel sur quatre qui est lié à l'alcool, un sur cinq aux stupéfiants, un peu plus d'un sur 10 au téléphone, un sur trois à la vitesse : forcément, c'est qu'il y a encore des choses à gagner", fait valoir Florence Guillaume, pour qui "le facteur comportemental intervient dans plus de 90% des accidents".
Le gouvernement a lancé en octobre dernier une mission contre la violence sur les routes, après la mort d'un cycliste à Paris, tué par un automobiliste soupçonné de l'avoir volontairement écrasé (lire notre article). Elle a été confiée à un ancien délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe (lire notre article).