Sécurité civile, polices municipales, prévention de la délinquance : quel avenir pour les "Beauvau" ?
Les "Beauvau" n’échappent pas aux affres de la dissolution. Celui relatif à la sécurité civile devrait poursuivre ses travaux, quitte à réduire la voilure. Celui sur les polices municipales est officiellement reporté, même si l’administration continue d’œuvrer. En revanche, celui sur la prévention de la délinquance est bel et bien mort-né.
Pendant les travaux, vos Beauvau restent ouverts. C’est l’affichette qui pourrait presque être apposée sur la devanture des deux "Beauvau" déjà lancés : celui relatif à la sécurité civile, d’une part, et celui consacré aux polices municipales, d’autre part.
Beauvau de la sécurité civile à l’œuvre cette semaine
Côté Beauvau de la sécurité civile, la réunion prévue ce jeudi, portant sur les missions de la sécurité civile, devrait ainsi – selon nos dernières informations, fort mouvantes en cette période – bel et bien se tenir. En revanche, les ministres ne devraient cette fois pas y assister, précise le cabinet de Dominique Faure. "Sans sessions parlementaires, je gérerai les affaires courantes et me rendrai à Paris une fois par semaine. Le reste du temps, je serai sur le terrain", indiquait d’ailleurs le 10 juin la ministre, derechef candidate dans la 10ecirconscription de la Haute-Garonne, dans un entretien à La Dépêche.
La "grande enquête en ligne" lancée la semaine passée et à laquelle "professionnels, volontaires, bénévoles, élus, citoyens" sont invités à répondre n’apparaît de même pas remise en cause, même si, contactée par Localtis, la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises n’a ni confirmé ni infirmé. L’on ne voit toutefois pas ce qui empêcherait "l’équipe projet" spécialement constituée pour ce Beauvau de poursuivre son œuvre (coordonnée par Sébastien Canniccioni, qui a notamment été chef du bureau des sapeurs-pompiers professionnels au ministre de l’Intérieur, elle est composée de Laurent Moreau, contrôleur général des sapeurs-pompiers professionnels, inspecteur général en service extraordinaire à l'inspection générale de l'administration, Jean-Michel Langlais, inspecteur à l’inspection générale de la sécurité civile, Philippe Sauzey, inspecteur général de l’administration, et Lisa Vandenberghe). Quitte à ce que ses futures conclusions ne soient ultérieurement remisées par une nouvelle majorité – ce ne serait pas le premier rapport à connaître pareil sort.
Beauvau des polices municipales : la concertation se poursuit
Côté Beauvau des polices municipales, le cabinet de la ministre indique de même que "le travail de concertation se poursuit". Interrogé par Localtis, Ludovic Durand, secrétaire national de FO Police municipale, confirme : "Les équipes techniques continuent de travailler sur nos propositions. L’administration reste en place." Reste que le directeur de cabinet de la ministre aurait également indiqué que le Beauvau est "officiellement reporté". Les deux grands rendez-vous encore prévus, après celui tenu à La Grande-Motte le 27 mai dernier, ne verront donc pas le jour, sauf à ce que l’actuelle majorité ne soit reconduite. "Cela prenait pourtant une bonne direction", déplore le syndicaliste, qui espère par ailleurs la publication rapide du décret sur le régime indemnitaire (voir notre article du 27 mars). Le texte serait actuellement étudié par Bercy.
Beauvau de la prévention de la délinquance mort-né
En revanche, le Beauvau de la prévention de la délinquance, qui devait être organisé ce 17 juin, est ajourné, nous a confirmé le cabinet de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache – laquelle n’a pas encore indiqué sa décision de repartir, ou non, au combat électoral. Un Beauvau maudit, puisque sa tenue initialement fixée le 23 mai dernier avait déjà dû être reportée sine die. Cet événement devait être l’occasion de procéder à la restitution des différentes concertations organisées localement par une trentaine de préfets à la demande de la secrétaire d’État (voir notre article du 15 février) et contribuer à définir la nouvelle stratégie nationale de la prévention de la délinquance 2024-2027. Une stratégie qui semble donc vouée, comme sa devancière (voir notre article du 5 janvier 2021), à connaître un cours particulièrement tumultueux.
› Le député et ancien ministre Joël Giraud rend les armesDominique Faure repart au combat. Sabrina Agresti-Roubache semble hésiter. Le député Joël Giraud, lui, y renonce. Le Dauphiné libéré rapporte que l’ancien secrétaire d’État à la ruralité et ancien ministre de la Cohésion des territoires du président Macron a annoncé son intention de ne pas se représenter. L’élu estime que "le résultat des élections européennes est le fruit du désamour assumé de la province, de la ruralité et des électeurs socio-démocrates". |