Santé mentale et psychiatrie : François Braun insiste sur le "maillage territorial"
Le ministre de la Santé a fait le 3 mars un "point d’avancement" de la feuille de route Santé mentale et psychiatrie et a mis en avant les priorités à venir. Parmi elles, la nécessité de développer "le lien avec les collectivités locales".
Le ministre François Braun était vendredi 3 mars en déplacement à Lyon pour un "point d’avancement" de la feuille de route Santé mentale et Psychiatrie lancée en 2018 et complétée en 2021 en lien avec les 50 mesures des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie ainsi que certaines mesures du Ségur.
L'occasion pour le ministre de passer en revue certaines actions ayant déjà abouti à des "résultats encourageants". Dont la mise en place de MonParcoursPsy (prise en charge de consultations par la sécu), la prévention du suicide (le numéro national 3114, le déploiement du dispositif de "recontact" des personnes ayant fait une tentative de suicide), la formation de secouristes en santé mentale ou en encore l'extension du réseau des Maisons des adolescents (MDA). On compte aujourd'hui 120 MDA – au moins une par département – assurant un accueil pluridisciplinaire.
Au-delà des seules MDA, le ministre insiste sur la nécessité de poursuivre le "maillage territorial" de l'offre de soins psychiatriques qui, reconnaît-il, "se caractérise par de fortes disparités régionales". Et rappelle avoir mobilisé des crédits en ce sens, dont 10 millions d'euros pour soutenir 36 projets ciblés sur l’innovation organisationnelle en psychiatrie qui auront vocation à "devenir préfigurateurs de nouvelles modalités d’organisation" et 20 millions pour soutenir 58 projets liés à la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
Sont également mentionnés les crédits supplémentaires dont ont bénéficié des centres médico-psychologiques (CMP) pour créer de nouveaux postes et ainsi "réduire les délais d’accès" et améliorer l'accueil puis la prise en charge, le renforcement des centres régionaux du psycho-traumatisme et le développement du volet psychiatrique du service d’accès aux soins (SAS). Concernant le SAS (régulation 24h sur 24 par des infirmiers en psychiatrie), huit projets ont été sélectionnés : Lille, Poitiers, Yvelines, Bordeaux, Nantes, Paris et Val-de-Marne, Lyon, Toulouse.
Au-delà de la partie bilan, François Braun a listé cinq priorités à venir : la prévention et le dépistage, l'attractivité de la psychiatrie, l'innovation et la recherche, la "pair-aidance" (entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie) et "la coopération en santé mentale dans les territoires, en lien étroit avec les élus et les associations".
Sur ce dernier axe, le ministre considère qu'"avec la première génération de projets territoriaux de santé mentale (PTSM) et la création d’un poste de coordonnateur par PTSM, l’intégration des différents acteurs contribuant au parcours de rétablissement en santé mentale (sanitaire, médico-social, sociale, logement, formation, travail…) doit se poursuivre, en particulier à destination des publics les plus vulnérables". Il souligne en outre que "le lien avec les collectivités locales devra être davantage développé, les territoires étant des acteurs centraux pour la prévention et l’accompagnement des personnes et l’amélioration de la santé mentale de la population". Et compte pour cela notamment sur les conseils nationaux de la refondation (CNR) en santé.