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Education - Rentrée scolaire : "Il n'y aura pas de moratoire", répond Xavier Darcos aux communes

"Non, je ne différerai pas, il n'y aura pas de moratoire", lance Xavier Darcos lors de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée, le 28 août, au sujet des difficultés de mise en place de l'accompagnement éducatif dans le primaire. Déjà le 25 août dernier, François Fillon lors de sa visite, en compagnie du ministre de l'Education nationale, à l'école Saint-Exupéry d'Avrillé (Maine-et-Loire), avait jugé : "Dans les communes qui ne mettront pas en place l'accompagnement éducatif, cette aide demeurera réservée aux enfants des familles les plus riches", qui recourront aux entreprises privées "qui explosent leur chiffre d'affaires depuis quelques années pour mettre en place le soutien scolaire que l'Education nationale ne pouvait pas offrir". La demande de moratoire formulée par l'Association des maires de France (lire l'article : "Semaine de 4 jours : un vrai casse-tête") est donc clairement et fermement repoussée. "Le moratoire, c'est l'immobilisme, le statu quo... C'est une grande tradition française", avait ajouté le Premier ministre. "Moratoire n'est pas un mot qui fait partie de mon vocabulaire, je trouve même que les choses ne vont pas assez vite", renchérit, à quelques jours d'intervalle, le ministre de l'Education nationale. "Je le dis avec amitié, mais je le dis franchement aux élus locaux, notamment aux élus de l'opposition qui voient dans nos réformes matière à lancer leur rentrée politique, les Français ne nous ont pas élus pour qu'on se plaigne inlassablement des difficultés inévitables qu'entraîne toute réforme, mais pour qu'on surmonte ces difficultés et qu'on leur offre les nouveaux services dont ils ont besoin. Après tout, on dit aussi que ce ministère est difficile à réformer, qu'il est complexe : ai-je pour autant jamais demandé un moratoire sur la réforme, fait l'éloge du statu quo ou l'apologie du passé ?"
Pour rappel, dans les écoles, la rentrée du 2 septembre 2008 est marquée par la suppression du samedi matin, la baisse de 26 à 24 du nombre d'heures hebdomadaires en classe normale et l'instauration de deux heures d'aide personnalisée pour les élèves les plus en difficulté, à charge pour les écoles d'organiser cette aide le matin avant la classe, à la pause du midi, après la classe ou encore le mercredi matin. L'AMF estime que ces deux heures de cours supplémentaires posent des problèmes logistiques, les modalités de ce réaménagement horaire variant suivant les écoles. Et c'est un véritable "casse-tête" pour les communes, en raison, principalement, des problèmes de transports scolaires, de cantine ou d'activités périscolaires aussi, nombres d'entre elles refusent de le mettre en place. "Cessons de soulever des problèmes là où il faut trouver des solutions", a insisté Xavier Darcos, pour clore ce chapitre, jugeant que les "difficultés" se situent "essentiellement dans les communes rurales".

Catherine Ficat

 

Quelques chiffres

Le budget de l'Education nationale pour 2008 est de 59 milliards d'euros.
11.987.200 élèves s'apprêtent à entamer une nouvelle année scolaire dans les écoles, collèges et lycées publics et privés de France. Ils seront pris en charge par 870.023 enseignants et 174.005 personnels non enseignants, au sein de 66.747 écoles, collèges et lycées publics ou privés, selon les prévisions du ministère.
95% des collèges publics, 64% des collèges privés et 90% des écoles élémentaires de l'éducation prioritaire et 200 lycées vont mettre en place l'accompagnement éducatif après la classe (soutien scolaire, sport, activités artistiques et culturelles).
Cette année, 254 collèges (253 l'an dernier) et 1.750 écoles sont classés "réseaux ambition réussite" (collèges les plus difficiles, bénéficiant de moyens supplémentaires).
Dans le cadre du volet éducation du plan Espoir Banlieues, 30 "sites d'excellence" seront créés autour de lycées qui bénéficieront d'un accompagnement individualisé (développant les "dimensions d'excellence linguistiques, artistiques ou culturelles").
Douze communes volontaires vont mettre en oeuvre le busing (transport permettant de scolariser des élèves de cours moyen d'une école à une autre située dans un quartier plus favorisé, pour privilégier la mixité).
70.000 places sont offertes à des élèves pour une expérimentation du bac professionnel en trois ans (au lieu de quatre ans jusqu'alors).
10.000 élèves handicapés supplémentaires (162.000 en 2007) seront accueillis et 250 unités pédagogiques d'intégration (structures d'encadrement dans le secondaire spécialisées dans l'accueil des handicapés) supplémentaires sont créées (portant le total à 1.540).
Un guide pratique à destination des parents sur l'école élémentaire sera diffusé à 5,1 millions d'exemplaires dans toutes les écoles.

Avec AFP