Rentrée scolaire : bilan positif et extension des autotests
La rentrée scolaire s'est globalement bien passée, selon le ministère de l'Éducation nationale. Alors que les tests salivaires se déploient en nombre, les autotests sont désormais envisagés pour tous les élèves, y compris les maternelles. Quant aux classes virtuelles, elles ont dans l'ensemble résisté à la hausse des connexions.
Le changement dans la continuité. Ainsi pourrait-on qualifier la rentrée des vacances de Pâques telle qu'elle a été présentée par le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué du lundi 26 avril 2021.
En matière de contrôle de l'épidémie de Covid-19, la continuité porte sur le déploiement des tests salivaires, entamé avant les vacances, qui devrait atteindre le nombre de 400.000 par semaine pour les élèves du premier degré puis, à terme, 600.000. Les élèves de collège vont également en bénéficier à leur retour en classe, progressivement à partir du 3 mai. Il est toutefois à noter à propos des tests salivaires que la Haute Autorité de santé (HAS) considère qu'ils "ne permettent pas à ce stade de montrer […] une efficacité suffisante pour pouvoir être recommandés".
Le changement, c'est d'abord la décision de fermeture d'une classe dès le premier cas positif parmi les élèves. Ce sont ensuite les 64 millions d’autotests commandés et acheminés progressivement vers les établissements. Tous les enseignants et personnels de l’Éducation nationale ainsi que les Atsem (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) doivent en recevoir deux par semaine et réaliser les tests chez eux. Par ailleurs, à partir du 10 mai, les lycéens de plus de quinze ans pourront également réaliser un autotest par semaine au sein de leur établissement avec accord parental et sous la supervision des personnels de santé volontaires de l’Éducation nationale et de médiateurs "lutte anti-covid".
Autotests : le primaire aussi
Autre changement notable : l'avis de la HAS, toujours le 26 avril, qui "considère qu’une utilisation plus large de [la] forme autotest présente un intérêt en milieu scolaire". Elle recommande donc "la mise en place de dépistages itératifs à large échelle par autotests antigéniques nasaux" non seulement chez les lycéens mais aussi chez les élèves des écoles maternelles et primaires et des collèges et le personnel en contact avec eux. La HAS se dit également "favorable à la prise en charge par la collectivité [sans plus de précision, ndlr] des autotests dans ces milieux scolaires et universitaires", car leur mise à disposition gratuite dans ces structures "permettrait d’éviter les iniquités d’accès renforçant ainsi l’acceptabilité et donc l’efficacité d’un tel dépistage".
D'un point de vue pratique, la HAS "estime que ces tests doivent être réalisés au moins une fois par semaine selon les modalités de prélèvement les plus adaptées à l'âge, aux capacités de l’enfant et au contexte local". Si étudiants, lycéens et collégiens peuvent réaliser l’autotest en autonomie, pour les élèves de l'élémentaire "il est préférable que le test soit fait par les parents ou le personnel formé" et pour les enfants de maternelle, le prélèvement et le test devront être réalisés par ces mêmes acteurs. La HAS préconise enfin de tels dépistages dans les structures accueillant des enfants lors de la période estivale (colonies de vacances, centres de loisirs...) selon des modalités analogues à celles qui seront mises en place en milieu scolaire.
Les ENT peu perturbés
Autre sujet : les classes à distance. L'Éducation nationale souligne que cet enseignement "a été préparé de manière particulièrement attentive par le ministère, le Cned [Centre national d'enseignement à distance] et les collectivités territoriales concernées". La classe à distance concerne les collégiens et lycéens durant toute la semaine en cours. À partir du 3 mai, dans les quinze départements les plus touchés par l'épidémie, les collégiens des classes de quatrième et troisième ne reprendront qu'en demi-jauge, tout comme l'ensemble des lycéens, ce qui les conduira à recourir régulièrement à ces classes virtuelles.
Là, une certaine continuité l'emporte… celle des problèmes informatiques déjà enregistrés avant les vacances. Alors qu'on dénombrait le 26 avril à 15h45 quelque 1,3 million de participants à 112.819 classes virtuelles via le Cned, "des ralentissements, localisés et ponctuels dans le temps, ont été constatés". Par ailleurs, la création de comptes sur le site institutionnel du Cned et non sur les sites de "Ma classe à la maison" ont pu générer "des dysfonctionnements ponctuels".
Quant aux espaces numériques de travail (ENT) gérés par les collectivités, ils ont connu une hausse des visites de 20% par rapport à la semaine du 6 avril. Si aucun incident majeur n’est à déploré, des perturbations ont été constatées dans les académies de Nancy-Metz et d'Île-de-France. Régions de France s'est félicitée de ce "bon déroulement" et a estimé que "les leçons ont été tirées de la semaine du 6 avril, marquée parfois par des difficultés de connexion aux ENT". Et de préciser par ailleurs que l’ENT de certaines régions a pu accueillir autant de connexions simultanées que le dispositif national du Cned, soit 500.000 connexions simultanées et rappelle que "les ENT n’ont pas été conçus pour accueillir un enseignement 100% à distance". "Il faudra le moment venu dresser un bilan complet de toutes ces actions, sur le plan comptable comme sur le plan de la qualité du service public de l’éducation", conclut-elle.
Le périscolaire autorisé sous conditions
Enfin, il convient de signaler la parution d'un décret du 23 avril sur l'accueil dans les structures périscolaires. Ici encore, le changement est léger et la continuité l'emporte. Le texte commence par édicter la suspension jusqu'au 2 mai inclus des accueils périscolaires et extrascolaires avec ou sans hébergement. Puis il apporte une exception notable : l'accueil est assuré pour les usagers des élèves maternelles et élémentaires dans les structures périscolaires sans hébergement les jours d'école et les mercredis. Cet accueil est également assuré pour les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire.