Rénovation énergétique de l'habitat : une charte d'engagement volontaire signée par une centaine d'acteurs
Dans le cadre du plan national de rénovation énergétique des bâtiments lancé par le gouvernement, l'Ademe et le plan Bâtiment durable ont élaboré une charte d'engagement volontaire signée par plus de 130 professionnels du bâtiment ce 4 avril au ministère de la Transition écologique et solidaire.
Un an après son lancement, où en est le plan national de rénovation énergétique des bâtiments ? Et plus particulièrement son objectif de création des conditions d'une massification de la rénovation des logements ? Pour renouveler les messages autour de l'enjeu et valoriser la rénovation énergétique aux yeux de tous, la campagne de mobilisation "Faire" portée par l'Ademe semble porter ses fruits. L'ancien site rénovation info service, devenu Faire !, atteint 300.000 connexions mensuelles : "Les appels téléphoniques reçus sur la plateforme nationale sont en hausse et 200.000 personnes ont été conseillées", indique Arnaud Leroy, président de l'Ademe.
Pour susciter l'adhésion d'un maximum d'acteurs autour de cette signature commune, une charte a été concoctée par l'Ademe et le plan Bâtiment durable. "C'est là un bon point de départ", décrit Philippe Pelletier, président du plan Bâtiment durable, pour que la dynamique collective s'installe et "donne de la visibilité à l'action de rénover en motivant le passage à l'acte des habitants". Plus de 130 professionnels du bâtiment ont signé cette charte d'engagement volontaire dotée d'un tronc commun d'une dizaine d'articles. De l'aveu du ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie, elle a nécessité "plusieurs mois de travail". Elle engage notamment à développer des actions commerciales pour atteindre les objectifs nationaux (parc immobilier BBC, neutralité carbone à l'horizon 2050) et soutient l'élan partenarial et de communication.
S'y ajoutent des engagements spécifiques qui prennent la forme d'avenants sectoriels. Sur les douze secteurs représentés, ceux recensant le plus de signataires sont les organisations et syndicats professionnels et les associations et fondations, suivis des fournisseurs d'énergie et industriels, puis des clusters ou centres de ressources bien connus des collectivités (réseau Envirobat, réseau des acteurs de l'éco-construction en Poitou-Charentes-Limousin, Bourgogne Bâtiment durable, etc.). "Des acteurs de l'auto-réhabilitation et du bricolage comme Leroy Merlin, des plateformes numériques de travaux et professionnels de l'immobilier ont aussi répondu présent. La démarche reste ouverte", complète Arnaud Leroy.
L'un des signataires, l'association Coénove qui réunit des acteurs de la filière gaz, promet d'"apporter son énergie pour amplifier la dynamique de communication et tendre vers de réels projets comme celui annoncé sur l'étiquetage du parc de chaudières existantes, afin que chacun connaisse la performance de son installation et prenne de bonnes décisions". Une autre, l'entreprise spécialisée dans la maîtrise de la consommation d'énergie Teksial, estime dans un communiqué que "cette charte intègre pour la première fois des partenaires privés aux côtés du réseau de plateformes de l’Ademe et des collectivités".
Relevons, pour terminer, que cette logique d'avenants sectoriels, spécifiques à chaque catégorie d'acteurs, a aussi pour finalité de muscler "les liens entre le réseau de conseillers Faire et les réseaux territoriaux des signataires, et à engager un travail avec les pouvoirs publics et l'Ademe sur l'échange de données en vue d'alimenter le futur observatoire national de la rénovation énergétique".