Remise en cause des ZFE : Agnès Pannier-Runacher veut une concertation au sommet sur la "qualité de l'air"

La ministre de la Transition écologique souhaite organiser en avril une grande rencontre avec les maires et ses homologues de la Santé et de l'Aménagement du territoire pour identifier des "solutions concrètes" sur l'amélioration de la qualité de l'air dans les métropoles, a indiqué son cabinet ce 31 mars. À la "suite (du) vote des députés pour supprimer les ZFE (zones à faibles émissions, ndlr) et en écho à l'offensive des populistes sur ce sujet ces derniers jours, Agnès Pannier-Runacher va proposer à Catherine Vautrin et François Rebsamen l'organisation d'un 'Roquelaure de la qualité de l'air'", du nom de l'hôtel particulier accueillant son ministère, a déclaré son entourage, confirmant une information de Politico.

L'objectif annoncé de cette grande concertation, nommée en décalquant le terme "Grenelle de l'environnement", est de "repartir des problèmes de santé publique que posent la pollution de l'air" et de "réunir les élus des territoires où la qualité est significativement en deçà des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé pour faire des propositions concrètes en vue d'améliorer les dispositifs existants", précise-t-on. Selon les chiffres de Santé publique France, la pollution de l'air est responsable chaque année de 40.000 décès prématurés. "Et de multiples pathologies, en particulier chez les plus modestes", souligne l'entourage de la ministre.

La potentielle suppression des ZFE, dont le principe a été adopté ce 26 mars par les députés de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi de simplification de la vie économique, a relancé le débat sur cette mesure censée pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants. La mise en oeuvre de ces ZFE s'est vite heurtée au manque d'unanimité des élus locaux, qui les ont déployées en ordre dispersé et souvent sans sanction pour les automobilistes en cas de non-respect des règles. En pleine crise du pouvoir d'achat, les ZFE sont devenues un symbole de l'exclusion des automobilistes les plus modestes et sont fustigées par l'extrême droite et une partie de la droite.

 

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