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Relance, emploi des jeunes : l'Udes propose la création de 100.000 "emplois boost" dans l'ESS

Créer 100.000 emplois à impact social et environnemental réservés prioritairement aux jeunes et aux entreprises de l'économie sociale et solidaire, donner aux missions locales les moyens d'accompagner de nombreux jeunes en difficulté, ouvrir davantage de parcours emplois compétences pour faire face à la crise qui démarre... l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire a diffusé ses propositions pour soutenir l'emploi des jeunes, en attendant le plan gouvernemental qui sera annoncé "dans les prochaines semaines". Pour les jeunes peu ou pas qualifiés, la Grande École du numérique a fait valoir ce 23 juin ses résultats en matière de formation et d'insertion professionnelle.      

"Le président de la République a fait de la jeunesse la grande cause de la relance du pays parce que la situation l'exige." Pour Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse qui s'exprimait le 16 juin 2020 à l'Assemblée nationale, "il n'y aura pas de génération sacrifiée". Le plan dédié aux jeunes, qui sera annoncé "dans les prochaines semaines", comporterait quatre volets : la lutte contre le décrochage scolaire, notamment dans la voie professionnelle avec le dispositif "écoles ouvertes" cet été, les mesures de soutien à l'apprentissage déjà présentées (voir notre article du 5 juin 2020), l'accès à l'emploi des jeunes avec des incitations pour les entreprises et l'accompagnement des jeunes en situation de précarité.

Sur le volet de l'emploi, l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) a avancé le 19 juin ses propositions, auxquelles a contribué notamment l'Union nationale des missions locales (UNML) au titre de sa fonction de syndicat d'employeurs. Parmi les idées portées : la création de 100.000 "emplois boost" dédiés à "des projets de mutation dans l’économie du 'care', circulaire et écologique" et qui cibleraient d'abord les jeunes. Ces contrats seraient réservés "prioritairement [aux] entreprises à but non lucratif ou à lucrativité limitée, en échange d’un engagement sur la localisation de l’emploi et d’une mesure d’impact". Avec un coût estimé à 3 milliards d'euros, le dispositif serait financé par l'État, l'Unedic et les régions "via un fonds d’amorçage dégressif sur trois ans". Il permettrait "le recrutement de personnes qualifiées, susceptibles de mener sur leur période de validité un projet de création de nouvelles activités d’intérêt général, riches en emplois".

Renforcer les moyens des missions locales et des réseaux information jeunesse

Pour l'accompagnement des jeunes en difficulté, l'Udes appelle à flécher 200 millions d'euros vers les missions locales et les réseaux information jeunesse "afin d’adapter les dispositifs tels que le Pacea - parcours contractualisé d'accompagnement adapté vers l'emploi et l'autonomie - et la garantie jeunes, et de renforcer l’obligation de formation des jeunes décrocheurs en 2020". "L’enjeu est de faire face à l’afflux massif de jeunes anticipé pour les prochains mois", met en avant l'Udes. Sur la base d'une enquête ayant mobilisé 24.000 jeunes accompagnés par des missions locales, l'UNML précisera le 25 juin les attentes et besoins de son réseau.

Dans le contexte ouvert par la crise sanitaire, l'Udes suggère également d'ouvrir plus largement les parcours emplois compétences (PEC), dans un premier temps en doublant le nombre de PEC "prescrits par les missions locales pour les jeunes, tous secteurs confondus, afin d’arriver à 12.000 postes dès 2020". Autre mesure présentée comme nécessaire dans la conjoncture à venir : l'exonération de contribution patronale d'assurance chômage pour l'embauche en CDI d'un jeune de moins de 26 ans.

En matière d'orientation, l'Union des employeurs de l'ESS appelle notamment à "tirer parti de la revalorisation de l’image de certains métiers qui est apparue au cours de la crise, par une campagne de communication massive sur les métiers qui permettent d’accélérer les transitions sociale et écologique". Parallèlement à ses propositions sur l'emploi et la formation, l'Udes a diffusé des recommandations sur la perte d'autonomie et le grand âge.

Grande École du numérique : 28.000 personnes formées, dont 56% peu ou pas qualifiées

Les métiers du numérique, une "réelle opportunité" dans le contexte de crise qui s'annonce ? C'est ce que la Grande École du numérique (GEN) a mis en avant ce 23 juin, lors d'une visioconférence de presse de présentation de ses résultats 2019, en présence notamment de Cédric O, secrétaire d'État en charge du numérique. Près de 102.000 candidatures ont été reçues par le réseau d'écoles, après 66.000 en 2018 (voir notre article du 20 juin 2019). Un peu plus de 15.000 personnes sont passées par une formation labellisée GEN l'an dernier, dont 10.200 "personnes peu ou pas qualifiées en recherche d’emploi", près de 3.800 résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville, avec à l'issue un taux de 74% de "sorties positives" (accès à l'emploi ou poursuite de formation). Une insertion jugée "très satisfaisante" qui est en partie liée, selon la GEN, "aux 98 heures en moyenne d’accompagnement dispensées sur le plan social (recherche de logement, demande de bourse...) ou sur le plan professionnel".
Depuis 2016, la GEN revendique la formation aux métiers du numérique de 28.000 personnes dont "25% de femmes, 21% de résidents des quartiers prioritaires, 56% de personnes peu ou pas qualifiées en recherche d’emploi". Pour la GEN qui les cible particulièrement, ces "profils peu représentés dans le domaine de la tech" seraient de plus en plus recherchés par des entreprises qui peinent parfois à faire face aux besoins de recrutement. Parmi les "apprenants" du réseau d'écoles, 60% ont le niveau bac ou inférieur et 40% ont un niveau bac+2 ou supérieur et sont en général dans une démarche de reconversion.
La GEN est un groupement d'intérêt public composé de 16 membres, dont quatre ministères (Économie et Numérique, Travail, Enseignement supérieur, Cohésion des territoires), la Caisse des Dépôts, Régions de France, l'Union nationale des missions locales, Pôle emploi, la Conférence des présidents d'université et plusieurs entreprises. 500 formations (en développement, réseau et infrastructures, maintenance, data, graphisme…) sont labellisées GEN sur le territoire et sont assurées par des organismes aux statuts divers (publics, privés, associatifs, etc.)